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Billet de blog 26 mai 2018

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Vendredi 26 Mai 2018 : Nîmes

Presque en fin du doux moi de Mai qui, cette année aura été d'une affligeante médiocrité. Nuages, vent, orages, tout ce qui me rend morose... Piscine en berne. Très mauvaise incursion dans l'été et, comme à ma bonne habitude je me dis : on est bientôt en automne, aucune belle journée, quelle désolation...

Une bonne nouvelle cependant ce matin émanant de presque Cordes sur Ciel : Dominique va pouvoir passer un été bercé par le soleil. De ces nouvelles qui nous ramène à ces petits riens qui sont tout et nous font oublier nos déboires météorologiques. Aujourd'hui, c'est un anniversaire, celui d'une princesse complexe, dans mes pensées. La Féria est derrière nous. Ma fille et ses copines ont passés des jours et des nuits délicieuses avant de rejoindre les gorges du Queyras et la vallée du Guil.

En dehors de notre émission quotidienne coproduite avec Patrick Magès « On en parle de Nîmes », diffusée sur Facebook et You tube, aucun événement d'élévation de l'âme à Nîmes ces derniers jours. Cette ville porte en elle une dose, certes infime, de médiocrité.

Alors deux événements ont attiré mon attention : le décès du géant de la littérature Américaine, Phil Roth, décédé à 85 ans, ce 22 Mai.

Il envisageait l'écriture comme un règlement de compte, à travers trois œuvres majeures : « Portnoy et son complexe », « Pastorale am éricaine », et « La tache ». Dans son œuvre, essentiellement autobiographique, il réglait ses comptes avec « les femmes, le hommes politiques, les psychanalystes et les critiques littéraires ».

Je viens d'entamer la relecture de « La Tache » :

À la veille de la retraite, un professeur de lettres classiques, accusé d'avoir tenu des propos racistes envers ses étudiants, préfère démissionner plutôt que de livrer le secret qui pourrait l'innocenter.

Tandis que l'affaire Lewinski défraie les chroniques bien-pensantes, Nathan Zuckerman ouvre le dossier de son voisin Coleman Silk et découvre derrière la vie très rangée de l'ancien doyen un passé inouï. celui d'un homme qui s'est littéralement réinventé, et un présent non moins ravageur : sa liaison avec la sensuelle Faunia, femme de ménage et vachère de trente-quatre ans, prétendument illettrée, et talonnée par un ex-mari vétéran du Vietnam obsédé par la vengeance et le meurtre.
Après Pastorale américaine et J’ai épousé un communiste, La tache, roman brutal et subtil, complète la trilogie de Philip Roth sur l'identité de l'individu dans les grands bouleversements de l'Amérique de l'après guerre, où tout est équivoque et rien n’est sans mélange.

Et puis, ai été bouleversé par le dernier film d'Agnès Varda :  « Visages, villages »  (2017) : . Voici de nouveau Agnès Varda, 89 ans, sur la route avec ses caméras, mais, cette fois, accompagnée par un coréalisateur et partenaire à l’image : le plasticien JR, connu mondialement pour coller ses immenses photographies sur des maisons, des ponts, des monuments. Principe : l’octogénaire et le trentenaire débarquent dans des villages français et conçoivent ensemble des installations pour rendre hommage à des gens du coin — le résultat est souvent admirable. Il y a la mélancolie déchirante d’un vieil ouvrier interviewé dans son usine le tout dernier jour de sa vie professionnelle, et qui se sent comme « au bord d’une falaise ». Il y a ce vertige : Agnès Varda, à son aise dans un cimetière, plutôt pressée, dit-elle, que ce soit « fini » et, à la fois, de plain-pied avec son camarade de jeu, tout aux joies, indissociables chez elle, de vivre et de créer.

Et puis aujourd'hui, à Nîmes, comme dans beaucoup de villes de France, nouveau rendez-vous test pour La France insoumise ainsi que pour des dizaines de syndicats, partis politiques et associations de gauche. Au total, une soixantaine d'organisations appelaient à une "marée populaire" ,  pour protester contre la politique d'Emmanuel Macron. A Nîmes, de 1500 à 2000 participants... , soit rapportés aux 733201 Gardois, une participation anti-Macron de 0,27% de la population. Quand je dis depuis longtemps qu'il faut revoir toutes les formes d'action si l'on veut lutter efficacement. On ose appeler çà « Marée humaine ». Le Tsunami Macron doit bien se marrer ce soir...

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