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Billet de blog 7 mai 2013

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LAND OF HOPE de SION SONO : FILMER L’ESPOIR SOUS LES DECOMBRES

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Plus efficace que n’importe quelle campagne anti-nucléaire ? Surtout l’œuvre d’un poète, un nouveau cri d’espoir déchirant. Aussi une sincérité du tournage qu’aucun reportage de la NHK ne peut atteindre.

Meurtri par Fukushima, SONO SION  se politise au travers de sa fiction. The Land of Hope met en scène une deuxième catastrophe nucléaire (Nagashima) et se fait porte-parole d’un Japon fragilisé et qui ne comprend pas ses erreurs.

Suit un article du Japan Times publié le 12 octobre dernier. En bas de page, le lien avec une interview donnée à Greenpeace, sous-titrée en français. Le lien du très beau making of de HIMIZU, film qui précède THE LAND OF HOPE (Kibo no Kuni)

Demain dans Mediapart, pour aller un peu plus loin, je vous publie la traduction d’un autre article sur SONO SION qui décrit sa colère intérieure, les difficultés à financer ce film au Japon…

CREUSER L’ESPOIR DANS LES DECOMBRES (Extraits) par  Mark Schilling (JAPAN TIMES)

Publié le 26 OCTOBRE 2012

« Il n’y a pas si longtemps Sion Sono était connu à l'étranger principalement comme provocateur  culte, à commencer par son succès international en 2001 "Jisatsu Sakuru (Suicide Club)."

Ses films alimentent encore d’inconfortables électrochocs au système, pourtant  dans sa dernière  oeuvre, il a également montré un côté plus sérieux. "Himizu", prévu à l'origine comme les autres  dans une longue lignée de films locaux au sujet d’une jeunesse mécontente, a été retravaillé par Sono en 2011, suite au tremblement de terre  Great East Japan sous forme d’un drame traitant de l'impact de la triple catastrophe sur un héros adolescent perturbé et son entourage. Bien que son extrême violence soit familière, "Himizu" a délivré une énergie étonnamment cathartique.

Cependant Sono n'en n’a pas encore fini avec le sujet. Son dernier film, «Kibo no Kuni (The Land of Hope) », se concentre sur les victimes d'une future fusion d’un réacteur semblable à celui de Fukushima, causé par un terrible tremblement de terre dans le Japon rural.

Scénarisé avant tout par la propre histoire de Sono, "The Land of Hope" peut être lu comme un acte d'accusation ironique d'une industrie et d'un peuple qui, apparemment, n’ont rien appris rien dans la pire catastrophe nucléaire depuis Tchernobyl. Venant si vite après les décès de près de 19 000 personnes liés au désastre, l’accusation aurait pu sembler insensible, voire cynique, de la part d’un autre cinéaste.

L’approche allégorique de Sono, cependant, n'est pas seulement propre à un cinéaste comme lui (ses meilleurs films à ce jour, "Ai no Mukidashi [Love Exposure]» en 2008 et en 2010 "Tsumetai Nettaigyo [Cold Fish]», sont aussi dans le ton de la fable), mais adéquate pour son sujet. Une problématique de film naturaliste, comptable des survivants, serait en concurrence avec les nombreux documentaires sur le thème de Fukushima, probablement à son désavantage. En outre, le scénario « Et si ça arrivait ? » de Sono lui permet d'aller au-delà de réalisme conventionnel, faire de la satire sur un ton incisif contre un esprit bureaucratique qui a si souvent eu des conséquences négatives.

Finalement, il donne à "The Land of Hope" une universalité qu'il n’aurait pas eu autrement avec d’autres cinéastes. À une époque en proie à des catastrophes naturelles, humaines ou une combinaison des deux, le drame frappant cette famille en plein cœur pourrait être celui de n'importe qui…. »

« …L'action est largement confinée à la ferme de Yasuhiko et ses environs, alors que les restrictions budgétaires interdisent les réacteurs qui explosent, des foules paniquées ou d'autres effets spéciaux. Ajouté à la préférence de Sono pour la stylisation plutôt que le naturalisme, ça donne au film une touche plutôt théatrale.

 En même temps, il produit quelques images frappantes, comme une vue aérienne de la «zone de non-droit » cerné d’une clôture tranchante comme un couteau à travers la campagne, tandis que les performances de ses acteurs, en particulier l’expérimenté  Natsuyagi ou l’inflexible Yasuhiko, expriment précisément et théatralement la vérité derrière chaque visage public des victimes silencieuses et endurantes… »

« … l'espérance promise dans le titre, quand elle arrive, n'est pas une concession de dernière minute pour les spectateurs. Au contraire elle découle d'un instinct humain que même les réacteurs en fusion ne pourront jamais tuer, à moins qu'ils nous tuent en premier. »

“Kibo no Kuni (The Land of Hope)”.

http://www.japantimes.co.jp/culture/2012/10/26/films/kibo-no-kuni-the-land-of-hope/#.UYh-8bV7KwI

INTERVIEW Sion Sono avec GREENPEACE, sous-titres en français.

http://www.youtube.com/user/gpfrance

MAKING OF du film HIMAZU. (1h30)

http://www.youtube.com/watch?v=HImvdl2WY6s

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