philippejandrok

Anthroposophe de l’école de Rudolf Steiner, celle qui veut que l’homme accède à sa libération grâce à la voix de la spiritualité, j'ai enseigné à l'université de Syracuse, coach en connaissance de soi, rédacteur...

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Billet de blog 22 juin 2016

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Anthroposophe de l’école de Rudolf Steiner, celle qui veut que l’homme accède à sa libération grâce à la voix de la spiritualité, j'ai enseigné à l'université de Syracuse, coach en connaissance de soi, rédacteur...

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UN ŒIL est TOMBÉ à TERRE

Chose étrange aujourd’hui dans la fumée des nuages de gaz, un œil est tombé à terre, entrainant avec lui une tête, bien faite comme toutes les têtes, celle d’un étudiant. Avant le drame, il étudiait, son œil était avec sa main ses outils précieux, et à cet instant, il était heureux...

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Illustration 1
PARIS © PAJ

UN ŒIL est TOMBÉ à TERRE

Chose étrange aujourd’hui dans la fumée des nuages de gaz, un œil est tombé à terre,

entrainant avec lui une tête, bien faite comme toutes les têtes, celle d’un étudiant.

Avant le drame, il étudiait, son œil était avec sa main ses outils précieux, et à cet instant, il était heureux,

Il avait le cœur plein d’espoir et ses yeux brillaient, face à lui, de l’autre côté du pont, les forces de l’ordre, moins nombreuses, avaient des armes et hurlaient des insultes comme des gorets.

Comme il est aisé de brutaliser lorsque l’on est armé, et cette police se plaint de ne pas être aimée ?

Mais qui pourrait aimer celui qui brutalise l’innocent, qui peut supporter de voir le CRS frapper les femmes et les enfants ? Un CRS a-t-il perdu son œil dans les batailles ?

Non, ils sont juste épuisés de frapper, de gazer, de cogner cette populace « dégueulasse » qui menace l’État d’insolence, pauvres d'entres eux, qui ont la fatigue comme unique étendard à leur bêtise crasse. Violents, grossiers, injurieux, brutaux, ce sont les pit-bulls du gouvernement, rien à voir avec l’image que le ministre de sa case neuve nous décrit comme ses enfants.

Les ministres, premiers sous diplômés de France, n’hésitent pas à juger et à condamner les actes de rébellion, de ces jeunes lions sans défense.

Ils sont comme ces lions d’Afrique, élevés pour être assassinés par de riches chasseurs lubriques, qui tuent sans fierté ni courage, ils sont lâches, et ceux-là n’ont pas d’âge et c’est cette racaille qui nous gouverne et qui détruit l’espoir d’un peuple ?

Les dirigeants politiques de ce parti socialiste usent de la trique et du boulet, de la trique pour convaincre, du boulet pour enchaîner, et hop, dans les prisons d’État, ces prisonniers.

La trique des puissants est dans la main des manants de la République, cette force à laquelle tous les pouvoirs sont offerts, même celui d’éborgner ses enfants.

Les politiques donnent des ordres, trop lâches pour les exécuter eux-mêmes, comme de mauvais généraux envoient leurs hommes vers la mort qui les attend les bras ouverts, les yeux fermés, et sans même verser une larme pour la chute des citoyens tombés aux champs d’horreur de cette nation martyre.

C’est aussi pour cette raison que l’étudiant hurlait son émotion, mais pourquoi se trouvait-il sur ce pont, à Renne, au-dessus de la Vilaine, aurait-il préféré se trouver sur une Ile, loin des tourments des gaz, et des balles en caoutchouc qui tuent aussi bien que celles des fusils d’assaut ?

Non, le pauvre enfant fuyait cette violence, cette brutalité, il n’en pouvait plus, peut-être voulait il rejoindre ses parents pour y trouver protection et réconfort, ses parents, son Ile, son espoir permanent loin dehors ?

Soudain, sur le pont du refuge, une voix hurla dans l’effort :

-         « Ne courrez pas, marchez calmement… »

Il fallait montrer aux assassins qu’ils n’étaient que des enfants au pacifisme éblouissant, mais ce n’était pas suffisant.

Oui, on peut marcher calmement sur un campus, ce que font tous les étudiants, mais pas à la guerre, face à la soldatesque socialiste qui prend nos enfants pour cibles comme des puces.

Le pont était un tremplin pour certains, un mauvais refuge pour les autres, une autre voix s’éleva de la foule des citoyens gazés :

- “faites gaffe, ne restez pas sur le pont”

Trop tard, l’armée des ombres en armure de Kevlar chargea à nouveau pour réduire en miette des étudiants et des manifestants sans armes, qui hurlaient leur détresse asphyxiée, les bras levés au-dessus de leur tête, pour que la matraque des assassins véritables, ne leur fende pas le crane, mais en vain.

Je crois que c’est là que son œil tomba, au pied d’un flic, qui l’écrasa d’un coup de botte, dans la réjouissance de sa fausse puissance, en se disant : 

Au moins celui-là ne servira plus, il ne me reste plus qu’à lui foutre mon bâton dans le cul !

La bouche du tortionnaire était aussi grosse qu’un fut de canon, il se fichait bien que l’on ait à juger l’expression de son ton.

On était alors sur l’aval de la confluence en fuite, de ce cours ou de ce bras qui coule à cet endroit, mais comme cette eau était Vilaine, dans l’instant mortel de la perte de soi.

 Qui a dit que le combat était juste et qui a décidé que ce fut un combat ?

Dans la hiérarchie, les ministres se frottent les mains, ils sont comme supporters alcoolisés à jouer un match de foot sans effort, sans jamais se les salir, ces mains de l’Élysée et lorsqu’il y a bavure, ils dépêchent l’enquête, mais jamais n’identifie le criminel, ils passent leur temps à mentir, pendant que le peuple ne fait que souffrir, et ensuite, comme Pilate, ils s’en lavent les mains, ils n’ont pas le cœur généreux, ils ont l’âme morte et malheureuse, d’où cette délectation à faire le mal dans la maison de la République, au nom d’un seul dieu, l’État.

Alors, ils nous y font croire à la République, au dialogue social, à la Démocratie qui restent des mots prisonniers dans leur esprit, enfermés à double tour dans la boite de Pandore, qu’ils ne doivent ouvrir sous aucun prétexte :

Donner au peuple la démocratie ? S’exclament-ils, jamais de la vieil pourrait encore s’en servir

Alors, à quoi bon les élections, si c’est pour élire des barbons, vieillards séniles désabusés et des ambitieux sans morale de Catalogne amusés ?

Nous vivons une époque formidiable

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