- Préambule :
Cette crise du Covid a permis de mettre en exergue les excès de notre société, qui pour ma part, sont au moins au nombre de 3 :
- Course effrénée au profit pour les sociétés et à l’enrichissement personnel pour les individus. L’argent n’est plus un moyen il est devenu un but, et ceci au mépris :
- De la nature : souvenez vous de ces déforestations massives de la forêt amazonienne et des jungles tropicales d’Asie, faites au nom de l’huile de palme si peu chère, ou encore au nom de l’orpaillage et des terres rares. Souvenez vous de cette pollution par les usines et le transport en tout genre.
- Des autres, de l’Autre : En France, il y a 550 000 personnes dont les revenus sont de 30 à 90 fois le Smic, ces 550 000 personnes gagnent autant que 18 millions de smicards. Mais que font ils de tout cet argent ? Pire, ils ne cotisent à la Sécu que comme 1 million de salariés (vous avez dit équité ?) En effet les revenus du capital qui représentent entre 50 et 70% de leur revenu ne contribuent pas à la Secu. Un rentier qui est malade comme tous les autres, utilise les hôpitaux mais ne cotise en rien pour eux !
- La Nature est méprisée, elle est au service de la course au profit et des loisirs ou du bien être au moindre coût
- Et puis enfin, le respect de l’autre, la solidarité n est plus de ce monde. Ce monde est devenu égocentré, seul compte le bien-être personnel même s’il faut être bien avec soi-même, on a oublié qu il fallait l’être pour être bien avec les autres. Regarder le nombre de pays qui dernièrement ont élu des populistes fascisants prônant le repli sur soi et la préférence nationale. Ces migrants que l’on laisse se noyer en Méditerranée. Regardez actuellement le nombre d’infirmière à qui on demande de déménager de leur immeuble car elles deviennent un risque. Héroïne d’un jour mais aussi pestiférée.
Il est grand temps que nous revenions à des valeurs fondamentales que toutes nos philosophies, toutes nos religions et notre devise nationale mettent en avant à savoir, le respect de l’autre la solidarité ou autre fraternité, la juste répartition des richesses et le respect de la nature. Une chance nous est donnée de changer le monde, j’espère que nous la saisirons, car voyez-vous la fin est certaine, alors mieux vaut monter dans le train et essayer de lui faire prendre la bonne voie plutôt que de rester à s’entêter à défendre une société folle et prendre le risque que le train nous écrase.
- Que devons-nous changer ?
- Assurer les droits fondamentaux de tout être humain (manger, avoir un toit, être soigné, être éduqué et être protégé) :
Ces droits fondamentaux doivent être pris en charge par des services de l Etat où la rentabilité n’a pas lieu d’être. Nous ne sommes pas dans une logique de moindre coût mais dans une logique de juste coût et de qualité.
- En tout premier lieu, le service de la Santé, il nous faut :
- Donner les moyens à l’Hôpital Public, en préservant sa capacité à gérer les crises.
- Assurer un niveau d’autonomie, à l’échelle européenne, pour la fabrication (ou a minima une politique de stock robuste) des médicaments essentiels et celle de moyens primordiaux nécessaires en réanimation et dans les services d’urgence.
- Revaloriser les métiers de la Santé. Il faut savoir reconnaître ces héros en leur donnant plus qu’une médaille mais plus de sonnant et de trébuchant.
- Demander aux grands groupes pharmaceutiques et aux cliniques privées de reverser une partie de leurs bénéfices à la branche Assurance Maladie. Profiter du système de Santé mais aussi y contribuer.
- Les personnes vivant du revenu de leur capital, profitent des services de santé sans y cotiser, il faut qu ils cotisent comme tout salarié (nous reviendront sur la tromperie de la Flat Tax- FLU)
- Le droit au logement maintenant : toute personne doit avoir droit à un logement décent pour elle et sa famille. Les lois sur les logements inoccupés, les quotas de logement social, etc existent.
- Il faut les faire appliquer
- Encadrer cette politique des aides pour le logement qui ne profite qu’aux bailleurs et contribue à l’augmentation des loyers des logements sociaux
- Développer une vraie politique de l’hébergement d’urgence
- Le droit de pouvoir se nourrir :
- Rendre la fiscalité des dons aux associations d’entraide beaucoup plus attractive
- Demander aux grands groupes de distribution et aux grands groupes de l’alimentaire de mettre en place une gestion « sociale et solidaire » des invendus.
- Redonner du sens à la Solidarité et à la citoyenneté :
- Demander à chaque citoyen majeur de consacrer une semaine par an afin d’assurer des taches dans ces Services fondamentaux que sont la Santé, l éducation, les associations caritatives et encore les forces de police.
- Assurer une redistribution équitable de la richesse :
- Mettre en place une contribution équitable et solidaire des revenus du travail et du capital aux dépenses de la Sécu (Assurance Maladie, Retraite, Assurance chômage et Aide aux familles)
Quelques chiffres : grâce à leurs revenus du capital, 550 000 ultra-riches gagnent l’équivalent de 18 millions de Smic et ne contribuent aux comptes de la Sécu que comme l’équivalent de 1 million de Salariés. Oui vous lisez bien, ils contribuent donc 18 fois moins que vous et moi tout en gagnant 30 ou 100 fois plus.
- Demander aux revenus du Capital au-delà de 60 000 euros de revenus annuel de contribuer aux comptes de la Sécu à la meme hauteur que tout salarié. (soit en moyenne une cotisation de 17,2% (part salariale)).
Et de payer un juste impôt sur les revenus (tranche à 30%).
Vous me direz, mais c’est la Flat Tax ! Oui mais… non car, et c’est là, la tromperie du FLU à 30%, c’est que 30+17,2 = 47,2% pas 30% !
- Limiter l’optimisation fiscale des grands groupes et je parle bien sur des GAFA et autre Starbuck et Mc Donalds mais aussi de groupes européens comme Airbus qui a l’essentiel de sa valeur ajoutée faite en France et en Allemagne mais paye ses impôts aux Pays Bas. Je rappelle que la fiscalité sur les entreprises est de 33%, mais semble-t-il ne concerne que les PME car les grands groupes arrivent par l’optimisation à ne payer que 7 à 8% en France!
- Renforcer les contrôles fiscaux coercitifs auprès de ces grands groupes
- Interdire aux groupes dont l Etat Français est actionnaire de mettre en œuvre de telles pratiques
- Demander une répartition du profit des entreprises selon la règle des 3 tiers : un tiers aux salariés, un tiers aux actionnaires, un tiers au développement et à l’investissement de l’entreprise.
- Lancer à l’échelle européenne une réflexion sur l’harmonisation de la fiscalité des entreprises et bannir au sein de l’UE les paradis fiscaux.
- Développer et privilégier les circuits de distribution courts notamment dans l’alimentaire mais pas que : il est effarant de constater le parcours hallucinant de certaines denrées : moutons qui viennent des antipodes, fraises d’Amérique du Sud pour en manger en hiver car on ne peut pas attendre le mois d’avril. Quelle facture en termes de taxe carbone ! Quelle fragilité en termes de crise ! Quels dégâts chez nos agriculteurs et petites PME !
- Soutenir les « initiatives circuits courts » :
- Mettre en place des aides spécifiques pour les producteurs rentrant dans cette démarche
- Mettre en place des incitations pour les réseaux de distribution et la grande distribution pour faciliter la vente des denrées locales ou régionales
- Moraliser les circuits de distribution alimentaire : savez vous qu un producteur de fruit de la vallée du Rhône n’est payé des fruits qu il a livré à l’expéditeur qu une fois que celui-ci les a vendus à Rungis et qu il ne lui revient alors qu un tiers du prix de vente. Tous les risques sont pris par les producteurs, 2/3 du prix de vente par la chaîne de distribution ! quelle drôle de chaîne de valeur !
- Redécouvrir et développer les coopératives de producteur
- Assainir la chaîne de distribution avec une juste rétribution de chaque maillon en fonction de son risque et de sa valeur ajoutée
- Soutenir les « initiatives circuits courts » :
- Mettre en place des organisme spécifiques en charge de contrôler la mise en place et la mise en œuvre de ces changements :
Il est important que la mise en place de ces changements soit contrôlée par des organismes indépendants de l Etat et ayant un vrai pouvoir de proposition, de police et de sanction.
Ainsi 3 commissions citoyennes pourraient être créer :
- Une Commission de la redistribution des richesses et de la contribution équitable des revenus des particuliers et des entreprises
- Une Commission des droits fondamentaux, de la Santé et de la Solidarité
- Une Commission des circuits courts et de l’alimentation équitable