Une brise printanière souffle sur le pays de Léonard de Vinci... Il semblerait que nos amis Italiens ne goûtent plus ni les histoires de sexe ni l'action politique consistant à faire voter des lois desservant les propres intérêts du «Cavaliere», Silvio Berlusconi, actuel président du Conseil...
Milan, la ville symbolique par excellence de la réussite économique lombarde et fief du PDL (Le « Peuple de la Liberté » parti de Silvio BERLUSCONI) représenté en l'occurrence par la maire sortante, Letizia MORATTI , brûle ses idoles...
C'est un candidat de centre-gauche, Giuliano PISAPIA (47,8 %) qui crée la surprise, en mettant en ballotage, la maire sortante (41,8 %).
On peut interpréter cet événement comme un véritable coup de tonnerre dans le champ de la politique italienne. En effet, la région lombarde se positionne traditionnellement à droite de l'échiquier politique et cette poussée à gauche est d'autant plus inattendue que jusqu'ici, les déçus du centre-droit, reportaient plus volontiers leur voix vers le parti d'extrême droite de Umberto BOSSI, leader de la « Ligue du Nord » puissante (et en constante progression) formation politique en Italie du Nord.
Alors, à l'issue de ce premier tour des élections municipales, les deux leaders BERLUSCONI et BOSSI, plutôt en froid ces derniers temps, se concertent pour élaborer une stratégie commune susceptible de désamorcer cette impulsion vers la gauche.
Sinon, si Giuliano PISAPIA obtenait la majorité, Milan risquerait de « se remplir de clandestins, mosquées et devenir un camp de gitans » dixit Umberto BOSSI...
Quoi qu'il en soit, en attendant (avec fébrilité) ce second tour des élections qui aura lieu les 29 et 30 mai prochains, le coup de semonce infligé par les Milanais à ses dirigeants actuels pourrait s'avérer le signe d'un profond changement dans l'esprit de ce peuple de Padania, si laborieux et si inquiet face à la mondialisation. La peur de l'étranger cèderait-elle devant l'évidence d'une solidarité entre citoyens du même monde ?
Même si l'émergence de cette inflexion à gauche ne se confirmait pas lors du second tour, le jeu des alliances politiques risquant d'éradiquer ce mouvement, l'édifice a tout de même tremblé, la pensée suit son bonhomme de chemin...
Nous accorderons donc la plus grande attention à ce second tour le weekend prochain...