le slogan de la campagne européenne du Front de gauche est "Rompre et refonder l'Europe". C'est le titre de la plateforme politique rassemblant l'ensemble des participants du Front de gauche.
voir http://www.pcf.fr/53413
Rompre, dans le langage ordinaire, cela veut dire quitter (ex: je romps avec ma femme ou ma petite amie), et refonder, cela veut dire repartir à zéro sur de nouvelles base (ex: refonder son foyer). On imagine donc que le Front de gauche veut dénoncer les traités en cours, quitter l'euro, et renégocier de nouveaux accords politiques et monétaires.
Or quand on lit le texte de la plateforme politique, il ne s'agit que de renégocier certains aspects des accords actuels, de garder l'euro avec quelques règles modifiées. Le Front de gauche explique qu'il y arrivera facilement tant l'importance de la France dans l'europe est grande.
Alors on peut de demander quelle est la position réelle du Front de gauche. Dans le titre, largement repris dans les tracts et interventions de campagne, ou dans le texte dont certains éléments sont également repris dans les tracts et interventions ?
Compte tenu que la très grande majorité des électeurs n'ont pas le temps de lire tous les textes des plateformes politiques, certains soutiennent que la vraie orientation est dans le slogan. D'autres soutiennent quelle est dans le texte qui seul dit la vérité, pour les initiés.
Quelle que soit la bonne interprétation, il reste que le Front de gauche pratique lui aussi en grand le mensonge en politique. Mais est-ce condamnable ?
Après tout, cela permet de "ratisser" plus large auprès de ceux qui ont des convictions diverses vis à vis de l'Europe, et si cela permet de faire un meilleur résultat électoral, cela permettra de faire des changements utiles pour tous (pour les médiapartiens intellos, c'est l'éthique de responsabilité. Ah vraiment qu'elle est utile cette éthique !)
Je ne sais pas trop qu'en penser, mais ma seule conclusion, c'est que la politique, ça ne sent pas meilleur au Front de gauche qu'au PS et à droite. C'est sans doute inévitable. C'est sans doute ce que nous demandons nous-mêmes aux partis, car nous voulons pouvoir rêver.
Il faut quand même choisir le vote qui paraitra le moins pire.