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Billet de blog 22 avr. 2013

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LA RELANCE ?

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

On entend de toutes parts des injonctions aux ré-investissementx industriels, à la grandeur de la France, la relance des dépenses publiques ou de la consommation… et puis d'autre part, à la rigueur monétaire, aux équilibres économiques, au remboursement des dettes…

Et on invoque seule LA CROISSANCE, qui  permettra l'une ou l'autre politique. 

C'est donc la croissance qui va résoudre tous les problèmes des croissances passées ?

La croissance est un mot fourre-tout, chacun imagine ce qu'il voudrait mettre dedans, mais tout le monde ignore ce qu'il contiendra.

La croissance mondialisée est un jeu à somme nulle, si vous obtenez la croissance ce sera au détriment de quelqu'un d'autre :

Les USA ? La Chine ? L'Afrique ? Le Brésil ? Àvous de choisir ? Non ce n'est pas vous qui choisirez.

D'abord, où emprunte-t-on des capitaux pour investir, et à quels taux ?

On investit des capitaux, qui ne sont pas philantropiques, et on les rémunèrent grassement et il reste encore une richesse nationale que l'on exporte : À qui allez-vous vendre votre propre production ? Aux USA ? À la Chine ?  À l'Afrique ? Au Brésil ? À la Grèce ?

Ces questions montrent qu'il faut avant toute proposition économique, éclaicir deux problèmes majeurs, qui n'en sont qu'un seul en réalité :

 Pour investir dans l'industrie, l'argent disponible est celui de la finance mondialisée des paradis fiscaux, où nos propres entreprises évadent quelques 600 milliards € en 5 ans (voir Antoine PEILLON) et les taux sont variables, indexés sur le Franc suisse ou le Dollar.

Ensuite vous allez vendre aux réseaux internationaux du grand commerce international qu'on appelle «les marchés» et qui ne sont que le même capitalisme international des paradis fiscaux, dont le seul et unique critère est une course éperdue aux prix les plus bas; c'est à dire aux rémunérations et aux qualités les plus basses, mais aux coûts impayés les plus hauts. Vous voyez que la notion de croissance commence à se désintégrer dans le grand marché mondial du capitalisme, dont vous ne tenez aucune ficelle.

Autrement dit, nous, gens, société, mégalopoles, nation françaises avons perdu tout autonomie, toute souverainté, nous sommes totalement dépendants, en amont comme en aval du capitalisme international et passablement anglosaxon (voir N.SHAXSON). Tous les dés de relance ou de rigueur sont pipés. On ne fera ni les Trente Glorieuse, ni les trente piteuses néo-libérales. On ne refra rien sans nous affranchir de ce capitalisme international… en amont comme en aval.

Qu'est que ça signifie ?

Qu'il faut recréer nos propres circuits financiers et marchands au niveau national ou européen, voire aux niveaux locaux ou régionaux. Recréer des circuits courts de la finance locale et des marchandises locales, recéer des monnaies locales, des système d'échanges locaux si communs autrefois. Nous affranchir des supermarchés à l'huile de palme, au faux fromage, aux vins d'Australie, à la viande reconstituée ou des containers frigorifiés de 40 tonnes d'une viande à bas prix et sans traçabilité… Revenir aux petits et véritables marchés locaux, etc…

Une croissance isolationniste ?

Non seulement inverser la marchandisation du monde, avec sa marchandisqation de toutes choses, jusqu'à l'eau, l'aire, l'espace, le travail, les loisirs, etc… Se ré-approproier notre espace localement, socialement.

Que fait l'État là dedans ?

Il recouvre sa souverainté en ré-organisant les finances nationales, les banques de dépots, en fermant les frontières aux évadés fiscaux, sociaux et environnementaux; en contrôlant les circuits financiers, alimentaires, médicaux… Et là, il a un sacré boulot. 

Qui est capable d'imaginer une telle politique ? Je vous laisse les réponses possibles.

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