L'Islande est à l'heure des règlements de compte.
Lundi 5 septembre, s'est ouvert devant la Landsdomur le procès de Geir Haarde, ancien chef du gouvernement accusé d'avoir mal géré la crise financière de son pays en 2008.
Rappelons les faits : A cette époque, l'Islande en pleine crise voit ses trois plus grandes banques faire faillite, alors qu'elles détenaient des actifs équivalents à 923 % de son PIB.
Geir Haarde, Premier Ministre et à la tête de la droite islandaise (Parti de l'Indépendance) est contraint de démissionner au début de l'année 2009.
Aujourd'hui, il encourt deux ans de prison, même si au bout du compte, il espère un non-lieu dans cette affaire.
A vrai dire, ce dossier est assez compliqué, et Geir H aarde apparaît pour certains, comme un bouc émissaire du système politique, et pour d'autres, la « victime » d'un vieux règlement de comptes orchestré par ses anciens opposants.
En fait, l'Islande recherche un coupable pour ses malheurs passés.
Alors, se pose une question : Les chefs d'Etat ou de gouvernements sont-ils responsables de la gestion d'une crise financière ? Sans doute, disent les uns sans retenue ; pas précisément disent les autres moins convaincus.
En réalité, dans la plupart des cas, cette lourde responsabilité doit être largement partagée entre tous ceux qui dirigent le Pays certes, mais aussi entre les citoyens qui donnent trop facilement le pouvoir à des politiques incompétents. L'erreur vient du fait qu'on élit simplement une personnalité sous prétexte qu'elle est très connue du public, et donc considérée (illogiquement) comme apte à diriger un pays, une région ou une commune.
La politique ne doit pas être un jeu où le plus démagogue gagne. La politique doit être un engagement raisonné de la part des citoyens qui ont pour mission et pour devoir de choisir un homme ou une femme de bons sens possédant de hautes qualités de gestionnaire.
Mais au-delà de tout cela, le peuple estime toujours de son côté, qu'il n'est pas responsable des mauvaises gestions de ses gouvernants. Le peuple recherche souvent un bouc émissaire, et c'est là où se situe sa vengeance parfois bien aveugle.
C'est ainsi que Louis XVI monta sur l'échafaud par la seule voix du peuple. Même si le Roi avait des torts dans la gouvernance de la France d'alors, cela ne valait pas la mort d'un homme que la foule en délire considéra stupidement comme un criminel.
A l'époque où nous vivons, alors que les « indignés » grondent un peu partout dans le Monde, un vent de révolution s'annonce désormais à l'horizon.
Et il est fort possible que dans les temps qui arrivent, certains chefs d'Etat en fassent durement les frais.
Pierre-Alain Reynaud
Site internet : www.pierre-alain-reynaud.com
cafe.republicain@gmail.com