Les bruits courent certes, mais ne sont pas toujours fondés. Cependant, comme dans n'importe quel dossier, il n'y a jamais de fumée sans feu.
La foire d'empoigne ...
C'était samedi dernier 3 septembre à Marseille au Parc Chanot sur le campus de l'UMP, alors que les militants s'efforçaient d'afficher l'unité, il y avait une odeur de « rififi » entre les dirigeants.
Ainsi, après le coup d'éclat de Jean-Pierre Raffarin s'opposant à Sarkozy, Jean-François Copé secrétaire général a tenté de minimiser les tensions, bien que les sujets qui fâchent soient très nombreux désormais au sein de la majorité présidentielle.
De son côté, Patrick Devedjian a critiqué ouvertement la stratégie du Parti qu'il considère comme néfaste à son avenir.
Par ailleurs, certains élus de l'UMP sont consternés, parfois en colère, contre la direction du Parti et nous les trouvons notamment dans le clan de la droite populaire.
Les indiscrétions ...
Inutile de dire que les contestataires au sein de l'UMP ne disent pas tout à haute voix. Très souvent, ils s'énervent, trépignent, récusent, revendiquent, s'insurgent, mais n'osent pas dire tout haut ce que d'autres pensent tout bas.
Alors, tout en se cachant derrière le brouillard qui s'étend sur les structures de leur parti, ils alimentent certaines rumeurs ou tout au moins créent un climat qui amène les militants et les sympathisants à se poser des questions.
Aujourd'hui, il est très clair de Nicolas Sarkozy est très mal placé pour être réélu en 2012. Selon les sondages actuels, quels qu'ils soient, Il serait largement devancé par François Hollande et même par Martine Aubry qui de son côté est loin d'être la plus populaire parmi les sympathisants du PS.
Dans ces conditions, si le Président sortant est battu, l'UMP perd automatiquement les élections législatives, et vous pouvez donc imaginer facilement combien d'élus politiques vont se retrouver au bord du chemin ... en quelque sorte « au chômage » !
La faillite éventuelle de l'UMP
L'UMP reste à l'heure qu'il est, le premier parti de France avec la puissance politique qu'il engendre tant dans la gouvernance du Pays (Assemblée Nationale et Sénat) que dans la gestion de nombreuses grandes villes.
L'échec aux présidentielles aurait des conséquences terribles pour le Mouvement, et cette défaite n'est pas envisageable pour tous ceux et celles qui détiennent à ce jour le pouvoir.
Accepter une telle situation serait un suicide programmé.
Il faut donc prévoir rapidement une alternative, et donc remplacer le candidat Sarkozy par un autre.
François Fillon, candidat
Cet autre, c'est le Premier Ministre François Fillon qui est le seul homme de la Droite républicaine capable de faire face au Parti Socialiste et à ses alliés.
Il reste aussi le SEUL pouvoir infliger à la Gauche un nouveau revers, et c'est ainsi qu'une grande partie de l'UMP souhaiterait volontiers voir la candidature de Fillon à la place de Sarkozy.
Et ce sont les rumeurs qui couraient çà et là les 2, 3 et 4 septembre à Marseille pendant toute la durée de l'université de l'UMP.
Bien entendu, les sarkozystes (ou ce qu'il en reste) essayaient vainement d'étouffer les bruits qualifiés de potins par les amis de Jean-François Copé.
François Fillon, Président ?
C'est très clair. Pour les français, François Fillon n'a pas été bien efficace dans la direction de la France ; mais il a une bonne excuse : celle d'avoir subi l'immense pression de Nicolas Sarkozy.
Et de très nombreux citoyens considèrent qu'il possède de sérieuses qualités pour conduire la France dans les cinq prochaines années, et ils sont prêts à lui faire confiance.
De plus en plus, Nicolas Sarkozy devient l'homme gênant pour l'UMP et pour la droite en général.
Mais comment l'inviter à céder sa place ?
C'est tout la question, et faut-il le dire, elle reste de taille.
Pierre-Alain Reynaud
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