Le Lundi 25 Septembre 2006 Libération publiait un article écrit par deux juges sous le titre: "La rançon de nos abandons". Ils se lamentaient, à propos de leurs difficultés à rendre une vraie justice, de la dérive qu'ils constataient depuis 30 ans, donc depuis 1976, et concluaient:
"Nous sommes tous responsables de la délinquance des élites qui pillent impunément les ressources communes. Nous sommes tous responsables de notre impuissance à maintenir un ordre social encore décent. Tous responsables et tous coupables."
En 2015, donc 9 ans plus tard, de nombreux indices montrent que le constat peut demeurer le même, cette fois-ci pour les 40 ans qui viennent de passer.
Une aggravation radicale est provoquée par l'émergence d'une nouvelle classe d'autant plus dangereuse qu'elle a toujours été largement exclue de la représentation nationale et n'a donc pas pu se frotter pendant longtemps aux "faits têtus" qui constituent les réalités de la gouvernance et obligent à composer.
Entretemps elle a nourri un véritable désir de vengeance qu'elle aspire à assouvir par une forme de violence sociale en mettant au pas les pères la vertu et les mères la vertu de gauche et d'une droite modérée dont l'idéalisme maladroit et les atermoiements ont précipité la classe ouvrière, bientôt prête, de dépit, à marcher au pas de l'oie, dans les rangs du Front National !
De surcroit, le chômage et la paupérisation entrainés par le déclin de la civilisation occidentale de la prédation, et non pas par une soi-disant crise, décuplent l'avidité générale et remettent en question la doxa des droits acquis.
Tout ce qu'on peut dire c'est qu'il va y avoir des pots cassés !