Rémi Fraisse avait les mains en l’air (Michel Delean le 25 mars 2016)

J'ai participé à des manifestations "musclées" dans les années 1950 à 1956 au quartier latin, contre des gendarmes mobiles ou de simples "gardiens de la paix", comme on les appelait à l'époque, qui pouvaient néanmoins nous faire mal avec les moulinets de leurs capes plombées. Je leur opposais les moulinets de mon sac de sport lesté de quelques bouquins. Quand on envoie des cocktails molotov, des fusées, ou d'autres projectiles dangereux et quand on met le feu, on ne manifeste pas, on fait la guerre. Rémi Fraisse, même les mains levées, était un complice de bandits qui envisageaint favotablement l'idée de blesser ou même de tuer des citoyens gendarmes chargés de canaliser leur violence qui n'était pas que potentielle mais réelle et dangereuse. C'est infiniment triste et tout à fait inacceptable qu'on meure pour préserver le sort de grenouilles et autres animaux mis en danger par un barrage d'irrigation, excité par des ayatollahs qui s'imaginent en lutte contre un Etat dirigé par Hitler avec l'aide de la Gestapo. C'est très romantique de se sentir oppressé et de partir en armes pour éventuellement mourir en martyr sur une barricade pour mettre à bas un régime inique qui n'a pas procédé à des élections depuis longtemps et néglige la volonté du peuple: c'est effectivement dans ce cas de figure que l'on se trouve en France au moment des manifestations de Sivens ! Il y a en France des "violents professionnels" qu'on retrouve toujours et partout là où des cons ont été suffisamment excités par les médias et les réseaux sociaux pour perdre toute capacité de jugement et partir faire une sorte de Jihad à Sivens ou Notre Dame des Landes. Du temps où j'étais étudiant, il y avait des désespérés pour s'engager en Indochine, même s'ils étaient anti-colonialistes ou même communistes et pro-soviétiques, pour en finir avec leur désespérance et l'Etat français qui, à l'époque, tolérait le trafic des piastres qui engraissait certains politiques ! C'est le cas d'un copain qui, rescapé d'Indochine, vient de mourir. Les difficultés d'adaptation à l'époque rendent beaucoup de gens fanatiques et la jeunesse des lycées, déjà, le devient, fanatique,  alors même qu'elle n'a pas appris assez de choses sur la marche du monde pour pouvoir exercer un  jugement sain. C'est dire si l'avenir nous réserve de mauvaises surprises du côté de la droitisation , du populisme et du fascisme. Votre titre et votre sous-titre me laissent penser qu'ils ont été inspirés par la considération que Mediapart a une majorité de lecteurs abonnés qui sont contre le barrage de Sivens, contre les gendarmes, les forces de l'ordre et l'Etat aux mains de socialistes fascisants. Il faut bien entendu trouver des acheteurs pour sa salade, sinon on est obligé de trouver des financiers capitalistes pour soutenir son organe de presse indépendant. Il faut faire attention car à force de ne discuter qu'avec des gens qui sont de son avis, on devient fanatique à tous crins de sa cause. Pour résumer mon propos je ne pense pas que des gendarmes, sous le feu d'un véritable combat qui les met en danger, puissent traiter individuellement le cas d'un brave garçon qui lève les mains en l'air et appelle au calme, ou alors comme le disait l'autre jour un droit de l'hommiste dans une réunion: "il faut cesser les combats en Syrie, interpeller pacifiquement chaque Djihadiste et le traduire en justice pour déterminer avec précision l'étendue de ses crimes et le condamner justement !" Le gendarme qui a jeté la grenade qui a tué Rémi Fraisse doit être acquitté et les grenades de cette sorte doivent être interdites ! Arrêtez d'exciter les cons !