Pierre Avril (avatar)

Pierre Avril

Abonné·e de Mediapart

240 Billets

0 Édition

Billet de blog 2 octobre 2011

Pierre Avril (avatar)

Pierre Avril

Abonné·e de Mediapart

Un commissaire en garde à vue : la loi comme androgyne

Pierre Avril (avatar)

Pierre Avril

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Nous avons besoin pour vivre de certains lieux de clivage et de démarcation mais il reste finalement peu d’instances propres sur elles et bien délimitées : la beauté , le sexe, le gout, le désir s’actualisent en incertitude : qu’est ce qui serait beau, qu’est ce qui serait d’un genre trempé dans l’acier ?le sucré et le salé nous valent des conseils éclairés de prévention ,non exempts de radotage et perdent l’innocence de leur saveur ; le désir comme manque est suspect parce que déterminer ce qui nous manquerait essentiellement est opération incertaine.

Alors, la loi au moins, je nous en supplie : gardons la distinction du bien et du mal et inversement.

Hélas, rendre la justice n’a pas bonne presse : l’universel se cogne aux différences des places, à l’inégalité des conditions, aux multiples sens.

Alors, au moins traquer le délinquant, le transgresseur de normes, amener le coupable au tribunal au risque d’injustice de la justice.

Les légers emmerdements de Monsieur NEYRET, commissaire lyonnais de la PJ ; viennent nous rappeler justement la grandeur et le misérable de cette place : le flic, salué comme efficace ne serait-il pas totalement ailleurs que dans un entre deux conceptuellement commode : du coté de la loi, mais un pied s’égarant de l’autre côté de la force. Que nenni….

Non, le flic à l’ancienne est au milieu (j’oserais même dire du milieu) : spatialement, littéralement, métaphoriquement. Ce qui fait la différence de son piédestal instable serait son intention. Car, le flic du milieu débauche, trafique, met du bazar, opère des choix cornéliens. Son intention se distinguerait dans la protection des sardines et dans sa chasse aux requins .Au final, (chacun l’espère), il garantirait un choix rationnel et utilitaire pour la société.

En tout cas, cette place de choix doit être particulièrement jouissive : être le flic et le voyou en même temps, savourer une position unique par rapport à la loi, être potentiellement la lumière et l’ombre : Je pense que c’est le pied de champignon hallucinogène

Je me garderais bien d’accuser et de salir un homme sans preuve mais la phrase unique qu’il aurait prononcé m’interpelle gravement : il reconnait avoir fait des imprudences. Quand je vois mon modeste rapport à l’imprudence : passer à l’orange, conduire avec 3 verres, écouter le débat des primaires socialistes, je me sens petit en face d’imprudence qui porte sur du trafic de stupéfiants, des comptes en Suisse et autres « imprudences ».

Moi, je pense que les flics de ce calibre ont deux qualités : l’intelligence et l’instinct de chasse mais étant au milieu, l’intelligence est bêtise et le chasseur devient proie.

J’attends avec impatience son autobiographie ou son premier roman policier

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.