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Billet de blog 4 février 2013

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

La mystique ou le mysticisme est ce qui a trait aux mystères, aux choses cachées ou secrètes1. Le terme relève principalement du domaine religieux, et sert à qualifier ou à désigner ce qui relève d'expériences spirituelles de l'ordre d'un contact ou d'une communication avec une réalité non discernable par le sens commun. (Wikipedia)

Il semblerait  qu’apparaisse aujourd’hui une mystique des politiques de santé : je veux dire des remontées d’émotion, des proximités avec l’immanence sans lien avec les logiques d’organisation, mises en place méthodiquement de longue date par tous les gouvernements successifs et dont la loi Santé et Territoires en constitue la quintessence.

Jamais on n’aura vu l’exubérance d’une telle bureaucratie, d’une telle novlangue, au bénéfice d’un système qui aura réussi à produire une majestueuse autojustification et une grandissime autosatisfaction : on voit aujourd’hui sa redoutable efficacité à définir des normes pseudos protectrices et respectueuses pour l’usager mais qui, en réalité, fabrique  du contrôle permanent  non plus sur les besoins des populations mais sur la gestion technocratique et comptable des circuits institutionnels .

L’objectif  est moins une réponse aux problèmes posés qu’une surveillance généralisée des acteurs, les différents blablas sur la bientraitance et le droit des patients cuisinant un brouet communicationnel. (Je ne l’ai pas fait, je vais le faire, je le ferai et plus si affinités mais on en parle et de préférence tout le temps)

La réalité concrète du terrain apporte un démenti à ces discours malades mais précisément la folie de l’organisation est sa capacité de rationaliser les dysfonctionnements par une culpabilisation ciselée des acteurs : quid du manque de moyens, quid de la maltraitance des personnels mais la jouissance des chefaillons est un facteur dont il ne faut pas négliger l’importance (on maitrise, on contrôle, on redresse, on punit). C’est très grave parce que cette organisation se veut inattaquable et est basée sur l’inévitable défaillance des autres jamais la sienne)

Donc, il faut poser une question : le système sanitaire et médico-social remplit-il correctement ses missions après le pillage des froids barbares en costume cravate ? (la concurrence est un bienfait universel, amen, circulez, y a rien à voir)

Il faut d’abord constater une dimension confondante de la situation : la pauvreté des arguments et notre incapacité collective à faire front. On avait eu droit, dans d’autres domaines, à « la France ne  peut accueillir toute la misère du monde » ; si on réfléchissait deux secondes à ce slogan, on pouvait considérer qu’il était d’une si grande généralité et d’une si parfaite idiotie qu’il en était ridicule. Mais on a eu droit aux nouveaux emporte pièces : « si la santé n’a pas de prix, elle a un cout ». Ouais, génial…..et alors. Tout a un coût : le chômage, la maladie, le suicide, les loisirs, l’automobile, le vélo, les médicaments, la télévision, Internet, les bigoudis de grand-mère.

Alors, lorsque je vois notre ministre de la Santé devoir se positionner sur tous les aléas tragiques (médicament, erreur médical, défaillance du système), je me dis que ce colosse aux pieds d’argile est bien schizophrénique c’est un peu comme quelqu’un qui vous blessait  sciemment, venait ensuite demander une enquête et se proposait d’être votre avocat.

Rappelons-nous l’honneur de notre démocratie d’avoir, à partir des travaux du conseil national de la résistance, créer la sécurité sociale, consolider des outils de solidarité .Je pense que le problème aujourd’hui est moins dans des vœux de pauvreté que dans la réappropriation par les citoyens de gestion du commun à un moment où des experts éclairés nous chantent sur tous les toits que la souveraineté populaire n’est peut être pas la solution et où les géniaux experts, à condition que  les logiciels de calcul de leurs ordinateurs ne les trahissent pas , éclaireraient utilement notre avenir lumineux en disant le bien et le mieux à notre place.

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