L’insoutenable a pointé une nouvelle fois le bout de son nez ; payer de sa vie l’antifascisme est une terrifiante injustice précisément parce que l’antifascisme défend la vie, dans sa fragilité et ses complexités, mais défend et aime la vie.
On voit décidément beaucoup l’extrême droite dans les médias. Les chiens de garde sont laborieux, dévoués et vaillants ; s’ils nous présentent ces illuminés du poing américain, du slogan nostalgique, c’est pour mieux souligner la totale pureté de la nouvelle extrême droite façon new-âge, le front national, sans histoire, nouveau parangon du bon sens avec son trop-plein d’étrangers, son trop-plein de bolchéviques, son manque d’entre nous. Honte à vous, les chiens de garde, gaveurs d'images!
Dans la région lyonnaise où j’habite, ces ritournelles d’évidence sont hélas bien présentes avec quelques fâcheuses complicités et quelques manquements à l’éthique républicaine classique. Mais, on comprend mieux finalement quand on a compris le théorème de base : désignant le citoyen de base comme un banal abruti, manipulable à souhait, roquet à sondage, petit mercenaire du bulletin de vote pour le plus grand bénéfice de l’ordre social en place, on s’éloigne de toute limite et de tout frein à l’ignominie, la fin justifiant les moyens. L’Europe actuelle avec son BAROSSO, moine ventru et auto satisfait par sa propre auto célébration, sa cohorte de commissaires semble prendre la démocratie comme un simple obstacle à faire du cash, vive l’Europe. Quand la lâcheté dénie les réalités, elle devient tout simplement dégueulasse et non plus ordinaire.
Comme beaucoup, je suis vite abusé ; il me suffit de voir un instant les GUD, GABRIAC,IDENTITAIRES pour entrer dans une logique de la pathologie mentale évidente : ces gens sont visiblement complètement malades et cinglés ; ils puent la haine, la frustration, la violence ; ils ont de graves problèmes. Et j’ai, dans le moment historique présent, bien sur tort ; l’urgence politique n’a que faire de digressions symptomatiques.
Le culte de la concentration et de l’élimination n’est pas un symptôme, c’est un parti pris délibéré d’exclusion et de liquidation. C’est une pulsion de mort érigée en doctrine, une authentique menace contre chacun de nous. La résistance à la stupidité de cette violence aveugle n’est pas facile à mettre en place, elle vient nous titiller sur nos tentations les plus pulsionnelles, les plus archaïques. Jusqu’à quel point notre humanité nous interdira-t-elle d’être envahis par l’inacceptable ?