D’un côté, vous avez le bien, gentil, beau, sensible, intelligent ; de l’autre, vous avez le mal, méchant, calculateur, sadique. Au milieu, vous avez la politique extérieure de la France, agrémentée de la déroute de popularité de son grand gourou et des frasques sexuelles dudit gourou.
Devinez ou c’est qu’on est ? Du super bon côté, avec nos petits biscoteaux tricolores, nos baguettes de pain et notre camembert, otanisés jusqu’au bout des chaussettes.
On est tellement les bons élèves du bon côté que rien ne nous échappe et rien ne nous échappera. C’est donc la suprême astuce, au nom d’être plus fort que les plus fourbes, la gauche cazeneuviène déroule l’anticipation. Plus forte que le fourbe, elle va chercher dans les présuppositions, l’origine et les racines, l’indéterminé les racines du mal absolu. Le conditionnel est devenu notre détermination. Le comble de la supériorité vise à décrypter les pensées et les intentions de l’autre avant même que sa pensée ne se concrétise.
Le bon Bernard CAZENEUVE qui non seulement veut notre bien, mais est notre bien à l’insu de notre plein gré développe force d’écoutes, de contrôle, de censure, mais pour notre bien. Bernard a bien compris que le talon d’Achille de la démocratie, c’est son incroyable lenteur, sa fâcheuse tare à imposer du contradictoire, les droits en un mot. Il est bien aidé par les coupeurs de tête. Se mettre au niveau des coupeurs de tête, voilà bien l’ ambition nationale des héros de la démocratie universelle. On peut dire que les coupeurs de tête tombent à point.
Depuis donc quelques jours, tout délire facebookien (dont on connait l’imbécilité potentielle) est une menace terroriste. N’importe quel môme de quatorze ans qui répond à la demande et à la possibilité d’écrire n’importe quoi n’importe quand alimente le danger terroriste. Le niveau est bas. Ajoutons à la tambouille que le logiciel parfait des forces de police, chargé de tracer les déplacements suspects se plante lamentablement et c’est normal, puisque ce type de programme est l’exemple même de la crétinerie bornée. Et que croyez-vous qu’il arriva, les protestations montent pour ajouter à la crétinerie du logiciel pour le rendre encore plus crétin. Un adage populaire confirme qu’on donne le bâton pour se faire battre et le micro pour se faire écouter.
Occupons-nous donc frénétiquement de Samira, 12 ans , disparue de chez elle (la jeune fille, c’est plus porteur d’audience, de relent de misogynie ) à saint glamou du gibus dans le 52 et qu’on retrouve dans le 13 à Sainte Marie de la cigale et qui nous livre une confession d’un tel attendu. Le Frisson, je ne vous dis pas…..
Et voilà, nous en arrivons dans un océan d’insécurité à parler comme des caméras de surveillance qui comptabilisent, renforcent l’anxiété, mais ne résolvent rien. Il faut être vraiment fêlé pour penser que des caméras résolvent. Mais il y a le bout d’un petit marché financier et idéologique de la visibilité inefficace. Pouvoir mater fait croire qu’on en a pour son argent. Cela préfigure de la reconnaissance officielle des ghettos de la république, mais pour notre bien.
Ainsi donc, sur un doux mélange de peur archaïque (si les enfants se foutaient comme d’un cachou de ce que disait les parents – horreur, allons même jusqu’à imaginer qu’ils veuillent balayer l’ordre parental- horreur), de médiatisation et de calculs peu désintéressés, se cristallise la permanence des haines et des rejets. Gageons que le crétinisme a de beaux jours devant lui.