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Billet de blog 7 juillet 2013

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UMP, PS, la honte et le dégoût

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Comment déjouer le risque de la simplification  en renvoyant dos à dos deux forces d’origine différente, d’histoires singulières ? Il faudrait au risque d’un certain désenchantement observer leur similitude et leur complicité dans le fait que l’UMP et le PS se revendiquent alternativement de la gestion, du réalisme. On voit déjà combien cette posture est malsaine puisque, posée catégoriquement, nous les autres serions immanquablement rêveur, idéaliste, irréel. Elle valide une distance antidémocratique dans la mesure où le réalisme est posé en antithèse de la réalité.

Ce que le raccourci oblitère, c’est l’installation dans la jouissance du pouvoir, non comme processus de transformation, mais comme position dominante, le pouvoir comme fin et, non plus comme moyen, un pouvoir amputé de sa force de transformation et de son obligation de laisser la place . Transformer, changer la donne, ouvrir d’autres possibles, reconnaitre l’émergence de la vie, de la jeunesse, pouvoir partir, autant de résistance à l’appétit de garder, à l’illusion de demeurer éternellement. Ces deux partis sont cumularisés, notabilisés, encroutés. Si l’on tire un petit fil sur le costume de beaucoup d’élus, on aura la joie intersidérale de traverser tout le millefeuille institutionnel français : de la commune, à la communauté de communes, du département à la région, à l’État, au parapublic.

Ce système a besoin de vivre sa vie en coulisses, d’inventer des histoires sur la scène. Cela implique la dissimulation permanente de sa nature, la conservation du pouvoir que le déballage de son immédiat masque : il faut qu’un quelque chose, un rien bruyant se passe à chaque instant, la pléthore de médias de toute nature alimentant la boulimie des populations. En route donc, vers l’amnésie en racontant de belles ou de vilaines histoires comme on en raconte aux enfants avant de s’endormir, en nous saturant d’images et en laissant les ombres vivre tranquillement leurs vies.

Le moteur premier de ce monstre est l’instrumentalisation. On voit bien malheureusement combien, avec une musique différente, l’extrême droite est mise en scène et jouée dans le rôle d’épouvantail ou de l’incongruité, mais, le point de déliquescence étant atteint, l’épouvantail s’anime, le Pinocchio s’humanise. Le roi est nu, le rideau se lève, pour quel avenir ?

Je suis inquiet de ce paradoxe : jamais ces deux partis ne seront en mesure de lâcher l’affaire eux-mêmes ; ils ne se résoudront pas à cesser de lécher le pot de confiture et comme le système les désigne comme gestionnaires, comme pragmatiques, comme unique solution, on fonce assez joyeusement dans le mur.

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