Je crois que mon seuil de tolérance est dépassé : demandeur d’emploi depuis plus d’un an, vos dernières élucubrations verbales m’ont largement fait monter des tonnes de moutarde au nez.
Je ne vais pas discuter de ces arguments particulièrement idiots de mise en formation (lesquelles), combien de temps, payées comment), ni du fait que les gens peuvent déjà posséder des qualifications grâce à leur travail, leur investissement
Je ne vais même pas argumenter autour du refus du travail qui vise à manier la trique par rapport à des adultes responsables qui n’aspirent qu’à gagner normalement leur croute. Je ne parlerai pas des impossibilités concrètes qui fait que plus on est précaire, plus tous les détails (transport, garde d’enfants, logement) deviennent des monstres
Je ne vais pas mettre en avant la calamiteuse situation de pénurie d’emplois, des licenciements économiques, des réductions de postes dans la fonction publique, des attaques délibérées contre les représentants du personnel et les délégués syndicaux.
Juste une remarque, gouverner, c’est prévoir et là manifestement, il y a un léger problème à part prévoir de se regarder le nombril tous les matins, se prendre pour le roi du monde.
Je suis donc, cher vénéré président, un être humain doué de parole, d’intelligence et de raison. Même si je n’appartiens pas à votre secte de libéraux décomplexés et sans limites, je suis également doué de rationalité. Donc, je vous demande avec le maximum de patience de nous traiter autrement que comme une bande de sous hommes et d’animaux attardés sur lesquels il suffirait d’appliquer vos injonctions et vos délires.
Je vous rappelle une minuscule chose sans importance que vous semblez avoir oublié : outre le fait que vous adressez à des êtres humains, vous dirigez une communauté de citoyens. Je me permets de vous en rappeler la définition : « Personne qui, dans un Etat, jouit des droits civils et politiques. » Merci donc malgré votre énorme activisme stérile de faire votre travail, c'est-à-dire de regarder les citoyens, tous les citoyens et même ceux qui ne le sont pas.
Vous allez être surpris, le chômeur à un nom, il ressent, il parle, il échange. Peut être pouvez vous dans votre sphère, trouver un traducteur pour qu’il puisse faire un lien entre la perte d’emploi et vous puisque vous semblez à mille lieux d’en comprendre les ressorts.
Votre culte de l’image m’est insupportable, votre agitation lamentable au regard de tout ce que vous ne traitez pas. Vivement la civilisation…