Comme beaucoup, je jubile : les enquêtes de Média part confirment les évidences : les fachos qui lavent plus blanc que blanc, le Front National et sa famille dirigeante pleine aux as placent leurs noisettes dans des paradis étrangers (mais patriotes) : les Français d’abord mais les placements encore. Evidemment, pour qui connait un peu la logique de cette orientation politique, la surprise n’est pas grande parce que ce mouvement prend essentiellement ses électeurs pour des cons, valorise leurs plus mauvaises tendances. Nous avons donc la satisfaction de ne pas découvrir les turpitudes mais de pouvoir les affirmer. Et ça fait quand même un bien fou.
Pour autant, ces révélations auront-elles la moindre influence sur le vote Front National ? Là, je suis très pessimiste car le ressort de ce vote n’est pas raisonnable, élaboré : il prend appui sur d’autres priorités: il est viscéral, sans raisonnement construit, il souffle sur la haine, la différenciation, le clivage. Je suis même prêt à proposer une hypothèse hardie : Il y a une "identité" et une "fierté" latente dans ce type de délit, basé sur le délire ordinaire de persécution à un double niveau :
- Un premier argument, la parano normale : on veut nous faire taire parce que nous sommes la vérité.
- Un second argument qui peut compléter le premier : nous sommes obligés de faire comme ça tellement on nous veut du mal, tellement on est plus chez nous.
L'extrême droite ne s'embarrasse pas du respect des lois en général.
Quand on voit le double ressort : l’identification aux blondes (pures, franches et naïves) et la haine de la différence (l’arabe, le rom et la terre entière), on se dit que même en leur mettant un munster sous le nez, ils diraient que c’est une ile flottante.
Sans trucider la possibilité de tout argument, il faut hélas constater que le seul contrefeu plausible réside dans une autre dimension : rassurer, satisfaire, donner de l’air, en gros, faire que le cadenas de l’égoïsme saute, que la boue de l’injure spontané soit orientée vers des paysages plus bucoliques et tranquillisés.
L’être Bleu Marine n’est pas dans la langue, il éructe en général, veut mordre. Bon, il faut donc trouver l’équilibre : ils sont comme nous mais ils ne sont pas comme nous. (La rage et le sentiment d’impuissance qui me prenaient dans certains repas de famille me gâchaient la digestion jusqu’au lundi soir).