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Billet de blog 13 janvier 2013

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A la télé, les cadavres ne sentent pas

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Dés que la pensée vient se poser sur une époque, elle fait apparaitre son illisibilité ou son absurdité potentielle. L’après coup a cette brillante vertu de la rationaliser et il nous dit ceci : Cessez de vouloir tout saisir, cessez de vouloir tout relier, prenez quelques ingrédients majeurs et vous comprendrez la recette et la saveur de la soupe.

C’est là que la brutalité des hommes se transcende et ou l’évidence de l’enjeu de la force alimente le moteur de la destinée, ce qui peut trivialement se traduire par : « je vais te péter   la gueule »

Somalie, Mali, un concentré de mal et de malheur et des déserts remplis, envahis même par la guerre, le terrorisme, des déplacements : jamais déserts ne furent autant habités et c’est peut être un signe de l’époque que d’habiter les déserts parce qu’il n’y aurait plus grand-chose à vivre dans l’habité

Je ne comprends rien à ce qui se passe : un agent secret, mandaté par la France, journaliste mais en fait, conseiller de la sécurité d’un président, a peut être été tué dans  une attaque visant à le libérer ; il a survécu mais va sans doute être condamné à mort dans les quelques jours qui viennent. Il semble donc que le déterminant soit le camp ou la peine est prononcée ; les vingt morts ont servi à déterminer qui allait pouvoir revendiquer le droit à la sentence.

Mali : éviter les caricatures mais un pays de nécessité, un pays ou les besoins et les urgences de l’alimentation, de la santé, de l’essentiel semblent considérables ; mais observons quand même que notre beau pays vient de quitter un pays du grand Satan, terreau du terrorisme international ou il fallait être présent pour sauvegarder notre civilisation. Nous sommes partis en panne de notre grand Satan mais nous exportons son absence vers d’autres terrains de jeu : honnis soit qui Mali pense.

Deux pas de côté : une partie de l’Afrique mérite-t-elle d’être prioritairement traitée comme un terreau du mal, n’y a-t-il pas de mots plus justes à exécuter comme développement par exemple.

Les belles histoires médiatiques vont nous remettre dans le droit chemin : l’opposition nous décrivait un président normalement faible. Erreur : il a du caractère, il sait prendre des décisions, l’ennemi est à nos portes. Enfin, nous le tenons notre grand timonier : la terreur est menaçante quotidienne, le niveau de vigilance au pirate est maximal.

A ce niveau de dépossession démocratique, il n’y a décidément plus grand-chose à faire : infirmes et aveugles, il faut qu’on nous désigne les dangers, qu’on nous appareille de défense et de prudence, qu’on nous entretienne dans la peur.

Que de travail, ne rien comprendre et craindre,  voila l’ambition du nouveau citoyen.

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