Beaucoup de différences existent entre Vincent Peillon et Manuels Valls. L’un est un intellectuel structuré, pensant l’action dans le sens d’un progrès. L’autre est un arriviste fini pensant la société à l’aune de son ambition personnelle. Pourtant, la cohérence gouvernementale, sous la compromission hollandienne en fait un couple de siamois, une sorte de Ying et Yang du solférinisme. Alors que dans n’importe quelle autre situation, ce voisinage ferait crise, ici là, cela fait complémentarité. La maison qui nous gouverne est donc folle à lier. Comment littéralement faire vivre dans le même corps une collégienne et une étrangère expulsable ? Comment mobiliser la grammaire et le charter ?
Vincent Peillon fait peine à voir : il est habité par cette question du rythme et convaincu de sa visée d’émancipation. On ne prête qu’aux riches, aux communes riches, aux parents riches. Ceux-là ont les moyens de faire dans la dentelle. Pour l’écrasante majorité des autres, ce problème n’est même pas un problème compte tenu des autres vrais problèmes quotidiens qu’ils ont à affronter ;au pire, dans certains endroits, on met en place un gardiennage lumparisé, structuré dans des conditions de travail inacceptables : morcellement du temps de travail, salaire de misère. Le nouveau rythme tiersmondise. La France principe méprise la France réelle et délire une histoire hypothétique
Pour Manuel Valls, on fait attention comme pour le FN de ne pas trop en parler pour éviter de lui faire une publicité dont on sait qu’elle lui sert. Être partout sans précaution, pratiquer une langue de matraque, tout en ventriloquant la compassion, on ne va pas en faire un fromage, ce type est une honte. Qu’il lui soit prêté un avenir de feu dans les sondages de la part des gens de droite, cela n’est pas étonnant. Ce qui m’atterre, c’est le nombre de groupies de gauche qui se sentent obligés de faire la claque (c’est le mot)
Ces 2 ministres symbolisent deux impasses : la généreuse et la sordide dont une catégorie est de fait le principal destinataire et la principale victime : la jeunesse. Je ne fais pas dans le jeunisme, une idéalisation de cet âge parce qu’autant que je m’en souvienne, c’est aussi un droit à l’erreur, à la bêtise, aux essais, mais pas que. Je salue donc ce mélange de nuées de moineaux et de criquets, qui dans l’urgence, vient poser une protestation essentielle ; ce monde fermé irrespirable sans horizon, nous n’en voulons pas. L’autre, l’étranger qui nous accompagne est notre semblable. Le présent est vivant, joyeux solidaire.. Cet avenir à notre place et sans nous va crever.
Je tire humblement mon chapeau, à cette intelligence du sensible