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Billet de blog 21 décembre 2013

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Fadela et Etienne : au-delà de la traîtrise.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Le commun de la traitrise en politique nous ennuie. De l’inénarrable Éric Besson, en passant par le sinistre Jean Pierre Jouyet, cette fâcheuse manie dénie à l’action publique toute finalité sociale pour en faire un objet de pouvoir personnel, balloté par les vents de l’histoire. La traitrise, le retournement de veste font partie des attributs du pouvoir, là où une élite hélas bien médiocre s’accroche à son génie, à la conviction qu’elle a toute seule la capacité d’être plus que chacun, de récolter les fruits de qu’il convient d’appeler son acharnement plus que son intelligence. Il y a chez ces personnes une pathologie du manque que la cinquième république a le bon gout de colmater. Ce pied de nez, cette façon malpolie de nous dire : on a rien à foutre, on fait ce qu’on veut nous esbaudit journellement.

Tout autre est la posture des lutteurs magnifiés par les pouvoirs : Fadela Amara sous Sarko, Etienne Martin sous Hollande. Le mot traitrise me semble inapproprié, il s’agit plus d’une récupération dont le caractère bâillonnant, stérilisant s’impose comme une évidence au spectateur : on ne passe pas de lutteur à symbole sans y perdre quelques plumes et récolter du goudron. Le cannibalisme du pouvoir éclate dans ces situations très particulières, car il s’agit bien, en le bouffant de récupérer les forces symboliques de l’adversaire et de le transformer en icône médiatique, disant son mensonge de révolte dans l’intégration symbolique la plus parfaite.

J’avoue que ces transfuges m’énervent moins que les politiques : souvent partis de rien, s’étant faits tout seul, je n’ai pas de mal à comprendre leur appétit à  saisir  des opportunités que leurs destins leur aurait refusées. À un moment donné de l’épuisement des combats, on peut entendre qu’une promotion de leader de liste, ministre, conseiller, divers et varié puisse être choisie par ces personnes au prix de leur extinction sur le terrain des conflits.

Il faut juste rétablir une vérité historique : on a souvent parlé des liens de vassalité entre le syndicalisme et le communisme. La réalité nous impose de constater que cette donnée s’applique aujourd’hui à la CFDT et au Parti socialiste. Visiblement, nos amis solfériniens, en ces temps de débâcle, décernent ostensiblement de la gratification aux éminents leaders de cette organisation : Cherêque, Martin, le plus stalinien des systèmes n’est pas celui qu’on croit.

Bonne Route, Étienne, Fadela , ce n’est pas qu’on vous en veut, c’est juste que, passant de l’autre coté du miroir,  vous n’existez plus.

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