Qui connaît un peu l’histoire du Roannais ne peut ignorer le désastre industriel que cette ville a subi : la disparition de pans entiers de l’activité, le départ des jeunes. La violence sociale a été au rendez vous, avec son cortège d’humiliations induites lié à la négation des savoir faire, de la mémoire, des luttes, du travail tout simplement.
Roanne a été un précurseur des délocalisations massives, de l’irruption d’activités précaires. Bien sur, la ville ne se résume pas à cette image de victimes. Elle a réagi, tente de se désenclaver, propose d’autres « solutions » mais le traumatisme demeure.
Aujourd’hui, cerise sur le gateau , le ridicule le plus absolu vient raviver l’horreur économique et nous plonge dans les schémas les plus orthodoxes de la lutte des classes : cinq syndicalistes pour avoir courageusement lutté pour la dignité et contre des projets iniques se voient poursuivis de façon obsessionnelle et sont sommés de se soumettre (c’est le mot) à un prélèvement ADN). L’enjeu est particulièrement grave : lutter pour son emploi, pour son statut est un délit, l’organisation collective devient suspecte, l’exploitation assimilée à une illusion d’optique, le contrat de travail se pare d’une sirupeuse égalité. Je suggère qu’au moment de l’adhésion, tout nouvel adhérent soit fiché et soit contraint de donner ses urines, son sang, ses empreintes digitales, son ADN pour le plus grand bénéfice du contrôle social généralisé, si cher à Manuel Valls
Là, je pense que la ligne rouge est clairement dépassée : De quelle planète sortent ces « socialistes » pour se comporter de manière aussi nauséabonde et cynique ? J’espérais qu’ils fussent autre chose que des technocrates suffisants, des cumulards sans complexe, d’inconséquents aveugles tandis que les condamnations pleuvent dans leurs rangs et que l’inénarrable CAHUZAC nous offre une exhibition journalière dans les médias.
Tristes Tropiques, défaillance de la pensée, lâcheté de l’action, nous allons bientôt devoir mesurer les conséquences tragiques de ces errements.