Pierre Avril (avatar)

Pierre Avril

Abonné·e de Mediapart

240 Billets

0 Édition

Billet de blog 30 août 2014

Pierre Avril (avatar)

Pierre Avril

Abonné·e de Mediapart

La Rochelle : enclos des moutons, réserve des éléphants,

Pierre Avril (avatar)

Pierre Avril

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

C’est bizarre cette liturgie des journées, de ces universités d’été. À l’heure galopante de la globalisation, l’été a encore les saveurs médiatiques du cœur avant l’ouvrage, de la charrue avant les bœufs. Ce segment de marché doit malgré tout promettre quelques bénéfices symboliques et le printemps est loin.

Mais La Rochelle, c’est carrément bizarre dans la ligne de cohérence entre un exécutif et son parti. Il y a vaguement un air vicié qui s’exprime dans la lourdeur, l’emphase et l’incohérence des mots. Les commentateurs décèlent une électricité tandis que les participants n’arrêtent pas de faire des déclarations d’affection réciproques. C’est fou comme au milieu d’un bordel sans nom, l’affection, on oserait presque l’amour est une valeur sûre. Ceux qui prennent de la distance débordent d’affection pour ceux qui les ont virés, ceux qui restent débordent d’affection pour leur chef de peur d’être virés. L’affection, au-delà de sa politesse, est donc un marqueur d’allégeance.

L’électricité apparait également d’une tension assez basse. Tout le monde s’inscrit en funambule sur la ligne électrique, surtout éviter de mettre la main dans la prise, on pourrait rester collé.

Ainsi intensément, l’image de l’électricité, c’est l’arrivée du train d’Arnaud en gare de la Rochelle et l’image de l’affection, c’est une pelouse particulièrement, sans mouvement ou les éléphants, apprentis éléphants, cornacs et moutons viennent déclamer leur amour pour la Hollandie. Littéralement, il ne se passe rien. La faille est vertigineuse. Mais de quoi parlent-ils ? Ça me rappelle ces scènes d’anthologie où des gens qui n’ont plus à rien à dire regardent doctement le ciel et affirment péremptoirement qu’à la vue de l’évolution des nuages, il ne serait pas étonnant qu’il puisse pleuvoir. Quand une mouette a le bon goût de passer à ce moment, c’est un pur orgasme inversé.

Peut-être faut-il leur souhaiter des distractions annexes, je ne sais pas un sauna pour la sudation, un bal masqué pour les simulacres, mais je reste fermement opposé aux commerces de l’ivoire ; ces défenses sont trop fragiles, il faut les protéger. 

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.