Le drame du communicateur, c’est son dilemme. Soit il carbonise obligeant à une nouveauté tellement artificielle qu’elle perd toute crédibilité. Soit il répète, ressasse un message convenu jusqu’à la nausée qui désespère
La combustion sarkozienne ayant dégouté l’électeur circonspect de l’éphémère, déboule le majestueux troupeau des éléphants hollandiens sur un mode répétitif, à côté duquel la méthode Coué ressemble à une mélodie envoutante, c’est nous dire. Ce troupeau souffre hélas d’amnésie ce qui est un comble pour un éléphant.
Pour autant, les occasions de se montrer ne manquent pas : canicule, émeutes, meurtres, contrat d’avenir, tous les ingrédients sont réunis pour l’exhibition des frimousses, empreintes de sévérité ou de compassion ou d’espoir, selon la circonstance. Le petit peuple a besoin de pédagogues.
La situation est difficile, l’ordre est juste, la patience est mère de toutes les vertus : il flotte comme un vent froid de banalité où l’invention de l’eau chaude dispute à la pluie qui mouille. (Remarquez comme il n’y a plus de saisons)
Mais quelle est donc cette maladie du paraitre, ce parler pour ne rien dire auxquels plus grand monde ne croit et qui fait de Clichy ou de Sevran le rite initiatique de la conviction radicale socialiste pour l’équité (ça doit correspondre à marcher sur les braises en Amazonie). Un président pour un contrat, un ministre pour une émeute, deux ministres pour la climatisation et un verre d’eau, un ministre pour un emploi, un ministre pour un déraillement. à quand le ministre de la canalisation bouchée ?
La nécessaire rigueur pour le bien commun des privilégiés guide la main de l’élu inspiré. Il a la gentillesse de nous offrir nos menottes dans un papier cadeau ; on ne le remerciera jamais assez, on peut même déchirer nerveusement l’emballage. Courage, fuyons la retraite arrive et comme l’a dit Marisol, grande fortune devant l’éternel, comme on vit plus longtemps, on travaille plus longtemps. Quand la santé parle, le travail, c’est la santé ; on est donc prié de fermer sa gueule.
Ce machin s’appelle le parti socialiste et il n’a pas encore compris que les grosses ficelles de la Com, tout le monde les décrypte. Alors, notre rêve commun de l’inversion des courbes, ça nous fait comme qui dirait frissonner pendant la canicule