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Billet de blog 17 mai 2014

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Le cinéma français devient-il anglomane ?

Si l’on étudie la liste des 37 principaux films présentés au Festival de Cannes en 2014 (18 pour la compétition officielle, 19 pour la sélection « Un certain regard »), on peut avoir l’impression d’un certain internationalisme : on compte 8 films français (dont 1 franco-ivoirien), 3 américains, 3 canadiens, 2 italiens, 1 hongrois, 1 mauritanien, etc.

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Si l’on étudie la liste des 37 principaux films présentés au Festival de Cannes en 2014 (18 pour la compétition officielle, 19 pour la sélection « Un certain regard »), on peut avoir l’impression d’un certain internationalisme : on compte 8 films français (dont 1 franco-ivoirien), 3 américains, 3 canadiens, 2 italiens, 1 hongrois, 1 mauritanien, etc. (http://www.festival-cannes.com/fr/archives/allSelections.html)

Comment comprendre alors que 15 d’entre eux aient un titre anglais, sans aucune traduction ? Le cinéma américain est évidemment le plus grand de l’Histoire. Pour autant, il y a ici une jolie disproportion. En effet, 11 films seulement viennent de pays anglophones.

Plusieurs remarques peuvent être faites.

D’abord, les organisateurs (comme les distributeurs) semblent décidément répugner à traduire les titres des films anglo-saxons (aucun ne l’est). Les titres d’autres langues sont parfois traduits, parfois non. Pourtant, des traductions littérales efficaces sont parfois possibles – par exemple pour Map to the stars, Mommy, The Homesman.

Surtout, la majorité des films français portent un titre en anglais : The Search, de Michel Hazanavicius ; Bird People, de Pascale Ferran ; Party Girl ; Run. S’ajoutent les traductions en anglais de plusieurs films non anglophones : le turc Winter Sleep, le japonais Still the Water, … Comme le dit le titre du film de Godard, c’est un Adieu au langage.

C’est entendu, nous sommes tous devenus anglophones, et anglomanes. L’arrogance française n’est qu’un vieux souvenir qu’on agite pour mépriser ceux qui osent encore douter de la suprématie américaine sur le monde.

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