(quelque chose l'a interrompu)
Il dit alors :
Ô mon être, ma femme, mon épousée, ma lointaine, ma secréte, mon absente, ma douce, ma sereine, ma forte, ma grande ma petite, ma fille, ma légére
toi qui fuis entre mes doigts
comme ce manteau que tu tisses à la lune
mon épouvante, ma panique, ma joie, ma profonde, mon rêve, mon espoir, ma détresse
toi qui jamais ma maîtresse ne fus
que ce frôlement léger sur un chemin de fer
cette voix rieuse
le long d'une ligne métallique
Ma douloureuse, mon apaisement, ma chute, mon désastre toi qui jamais ne fut mienne
je te cherche à la lumiére de ce où tu me donnes forme
Enfin
d'autres nuits
accomplir de nouveau les noces de l'eau du feu
liquider
retrouver l'eau qui brûle la nuit sous la peau
nuit noire entre les jambes de la nuit de l'être obscur
boire estre assoiffé
boire
nuit des nuits
absence de son absence même
minérale
férule de l' Insu
puis son murmure
sur les ondes
autre voix mêmes mots
effondre nuit
nouvelle nuit encore nuit
obscure de l'absence
défunt être sanglant
nuit alcool
voix métal
enserrée
béton
en fin l'eau coule
Encore
t'oublier
t'oublier
t'oublier t'oublier
t'oublier t'oublier t'oublier
t'oublier t'oublier t'oublier
encore
t'oublier
là-bas
Rachéte redeem
tes années perdues passées comptées
gâchées
Rachéte
là-bas
ton âme
qui s'en va se ressouvenant encore de toi
être âpre astre
montante du soir
nuit du puits
un peu d'eau froide
cerclée
nuit dedans close sur lui-même
peau qui enferme la nuit même de son estre
nuit grise
enserrée de béton
vinyl
métal froid
froid poussiére sécheresse
(suspendue
mourante
sec