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Billet de blog 9 mai 2009

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

"Les secrets ne se peuvent dire (s'ébruiter, nous vous les murmurions à l'oreille, mais vous n'étiez pas là, vous pensiez à autre chose, vous étiez encore sur ces plages écrasées de soleil, dans la musique dansante d'une chanson et de la mer, devant le bar sur la plage, sous la paillotte. Vous vous couvriez les yeux d'un masque noir, vous ne pensiez pas, vous étiez bien. Bien mieux que moi qui brûlait dans l'ombre, qui brûlait pour vous d'amour et d'envie : de haine amoureuse. Amoureuse de vous, tout à vous, en moi, vous étiez pour moi le miroir qui accroche le rayon de soleil, dans le ciel totalement bleu, bleu, clair. Totalement clair. Trop clair, d'un clair aveuglant, d'un bleu trop pâle, trop léger pour moi, pour moi qui rêvais de bleu sombre, d'un bleu profond, de bleu-nuit pour y accrocher des étoiles, ces lucioles qui dansaient dans vos yeux, que vous masquiez, que vous dérobiez à ma vue. Nous aurions pu nous aimer, je vous aimais tant ; je vous trouvais si dorée, tant de soleil en vous (mais vous me le masquiez) mais vous me trouviez trop sombre, trop éteint, trop ombrageux, pas assez dansant. Et pourtant... ce que j'aurais tant voulu vous dire, vous murmurer à l'oreille, sous la lune votre ombre, sur la plage déserte, à l'ombre d'une forêt profonde, sombre même sous le plein midi, ce que je vous murmurai à l'oreille :) les secrets ne se peuvent dire que dans la pénombre, à la lueur d'une bougie, dans une chambre bien close, en tremblant, les mains jointes, les yeux fiévreux, à l'ombre d'un arbre, sous le plein midi, en se penchant l'un vers l'autre, dans ce frisson qui court le long de notre dos, quand nous nous murmurons (votre souffle tiéde, doux, son onde sur le lobe de mon oreille) : "Je vous aime plus que tout. Vous êtes pour moi une nouvelle naissance. Vous êtes le feu qui m'a fait naître. Je vous ai en moi, au profond. Je vous aime plus que moi-même, vous me grandissez." et nous voyions devant nous se lever l'aurore, sur la lande déserte, au-delà de notre désir, au-delà du nid où nous nous étions réfugiés (contre ce froid des nuits) cette froideur tombée des étoiles. Votre peau ne touchait pas la mienne, et pourtant je la sentais en moi. Je vous aimais alors. De moi ne coulait pas ce flot de fiel, de cette blessure purulente, travaillée. Que reviennent nos amours, que viennent les confins du désert, j'approche d'une rive, et vous êtes là... mais je ne vous vois plus, ne vous vois pas, où êtes-vous? je n'entend que vos pleurs, vos chagrins rentrés, vos tumeurs, cette lourdeur lourdement gérée. Que nous arrive-t-il? Pourquoi ce bruit, ce staccato des machines automatiques, de quoi nous punissons-nous? Où sont nos regards complices, nos gestes désuets, où votre bonheur, où votre joie? où cette danse insouciante, vous dehors, moi dedans, quand nous ne pensions qu'à saluer, vous le lever du soleil, moi la tombée de la nuit... Où vos gestes tendres, où nos chagrins enfantins, dans ces jardins déserts où l'on ne couchait l'herbe qu' une fois l'an ...

C'était mon âme amoureuse de vos formes, c'était votre âme amoureuse de mon être abominablement lié lancé dans l'azur du ciel où brûle la flamme enclose d'une bougie prés de laquelle nous murmurerons:

fille de l'étoile, fils de l'étincelle ... "

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