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Billet de blog 20 février 2010

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Sous un ciel si gris de l'hiver qu'il en est désert comme la route où l'on s'est perdu, on ne sait plus même où l'on est, si l'on n'est que la perte des sens, arbres morts, une petite route à gauche, un chemin de terre, une ferme abandonnée loin de tout, au milieu de rien, bruine et crachin, descendre de voiture, il n'y a plus même de chemin qu'un sentier boueux, glissant. Descendre le sentier c'est glisser vers une gorge de gros galets et branches mortes, bois flottés sur un large torrent, bruit de l'eau qui frappe la roche. Marcher ici, péniblement, c'est se frayer un chemin dans le sentiment de solitude absolue, la sensation même de la perte, l'intuition que l'on va perdre quelque chose, quelqu'un, qu'une histoire va finir. On apprendra plus tard que l'endroit se nomme "Saut du loup" l'on peut s'attendre à en voir surgir un, furtif, en effet, fugitif comme vous.

Contempler l'eau qui bouillonne jusqu'à ce que le froid vous saisisse et prendre conscience que quelque chose encore bat à vos tempes, longer de nouveau le torrent sous la roche, au milieu des ronces et des branches, remonter sur le rocher où se prendre pour le loup au-dessus de l'eau froide, longtemps, un long moment, jusqu'à savoir que le ciel est vide. Et repartir.

Et repartir en arriére.

Reprendre le sentier le chemin la route

toujours déserte, il n'y a pas âme qui vive ici, que des freux.

Jusqu'à un gros village fortifié que l'on aperçoit au détour d'une pente. En approchant on connait qu'il se nomme "Hérisson", et qu'il est d'une curieuse couleur rose, que l'on n'avait pas vue depuis longtemps, si loin d'ici. Une sensation d'humanité, enfin, sur une petite place sous des arbres taillés, à l'écart des ruelles étroites et pentues, au bord de la riviére, s'asseoir sur la margelle qui la longe. Toujours jamais personne rien qui vaille cependant.

Alors partir marcher au hasard vers un champ où l'on a cru apercevoir quelque chose comme une tache de couleur, des roulottes, du linge qui tente de sécher, un camp de manouches, des bohémiens sans doute. Et c'est là;

ils sont là, un panneau est posé dans l'herbe, peint à la main, naïf et malin, forain, étrange, coloré : "Footbarn's circus".

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