PARAPHRASE ET POÉSIE
Carrément avoués au ciel sur les façades de nos bâtisses, nous pouvons les voiler de l'intérieur, ces fautes moins qu'à demi pardonnées dans la continuité des parois ; elles n'en sont pas moins pour nous une nécessité inéluctable, et l'affiche au grand jour de nos faiblesses pour lui.
Qu'on en compte une au moins dans chaque pièces de nos demeures nous oblige à multiplier, pour les répartir régulièrement dans nos murs, ces appareils du faux-jour et de l'imparfaite réflexion.
Pages de poésie, mais non que je le veuille ...
Résignons-nous dès lors à la brillante opportunité d'un vitrage moins capable de définir son objet que de restituer par reflets infranchissables à la fois notre image sensible et son idée.
Pour l'hôte au demeurant n'étant meilleur système de s'en remettre au jour qui le doit éclairer,
Le manque seul d'un mot, rendant plus explicite l'atténuation au possible des murs, fasse de votre corps un texte translucide, ô préposées aux cieux avec vos tabliers !
Faiblesse non dissimulée
Qui nous paraît démesurée
Bien qu'elle soit tout accordée
Aux regards de trop de pareilles,
LA FENÊTRE
DE TOUT SON CORPS
RIMANT AVEC ÊTRE
MONTRE LE JOUR
Puis nous aidant à respirer
Nous conjure l'air pénétré
De ne plus tant y regarder
Par grâce à la fin entr'ouverte.
Francis Ponge, Pièces.
(Ponge bien sûr paraphrase évidemment l'évidement du précédent.)