Vous étiez , chagrin mourant , un obstacle à ma vue , un détour d'hirondelles dans le soir baissé . Vous m'aviez volé , pourrait-on dire , et je ne pouvais plus alors que retourner à l'absence , puisque la seule voie qui me fût offerte à nouveau m'était par vous refusée.
Vous m'auriez voulu écrasé , effroyable de chair aboli , le souffle coupé , pour autant dire : lointain.
Mais lentement , en silence , dans la main même d'un dieu quelque peu alcoolique , je reconstruisais ma vie pour l'offrir en partage au premier vent venu.
Bien sur , l'absence de l'absente même m'était , comme à vous , fardeau pesant , l'évanescence parfois de la simple sensation d'être. Murs , innombrables limites. Mais je n'ai jamais oublié les arbres ayant eu la chance de naître prés du ruisseau. Et quand je gisais dans ces maisons vides où j'entrais par effraction , souvenez-vous que seul me portait
un masque de cire descendu de vos entrailles.