Vous contemplez, assis, ce tableau
Quelqu'un s'assied derriére vous, vous savez que c'est elle.
Vous sentez sa chaude présence, elle est l'autre de vous,
vous l'aimez
Elle s'est assise prés de vous, à votre côté, et pourtant vous lui tournez le dos. Elle fait face à un autre tableau sur un mur à angle droit de celui que vous contemplez.
Vous vous retournez, elle est là, et c'est comme si vous vous enlaciez
Puis, plus tard, vous vous séparez
Elle a posé ses lévres sur les vôtres
Elle est montée dans le train.
Elle vous a souri
Vous vous êtes regardés malgré les portes qui se referment sur elle
Vous ne la reverrez plus
Blanc
comme la bure du moine
comme l'imaginaire robe de mariée
qu'elle portera
ne peut-être
pas
Et pourtant une nuit
au téléphone
elle pleure briévement
elle réfréne vite son envie de pleurer
Puis sa voix disparaît, vous ne l'entendrez plus