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Billet de blog 28 novembre 2010

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Apocope.

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A mes amis hibernants.

(à JCD

à Patrice

et aux autres)

Apocope

La pluie la pluie la pluie

la neige la pluie le froid

enfermé dans logement logis loge logos ment mens etc. (ou songe, et tout ce qui va et rêve pense imagine pleure chante et danse

La pluie etc.

Les uns sur les autres absents la nuit la pluie

encore en corps et encore encore encore ("Anch' io son poeta", dit l'autre à Boccacio)

Mais

Un pan du mur blanc

frappé

obliquement (ou directement)

par la lumiére d'un soleil d'été.

Apocope

Le temps me manque et le soleil sous un arbre des regards aperçus sous la pluie neigeuse

et sa bouche invue.

Le temps me manque

et l'été

trois poémes trois fragments

(ma voisine joue de la trompette une trompette bouchée

un essai

ou alors un trombone dans le ronronnement du frigo qui lutte contre la chaudiére

murale)

Le temps me manque

mais trois fragments :

"Comme les joues sans nuque en nombre germaient soudain

Les bras, sans armes, ballaient, veufs d'épaule ;

Les yeux rôdaient, solitaires, en quête des fronts".*

( "Il faut, dit Nietzsche, avoir connu l'ivresse, l'orgasme, pour comprendre cela : "Quelque chose comme lorsqu'on rêve et qu'en même temps, on sent que le rêve est le rêve")°

"En nombre, ils croissaient, doubles de faces et de torses

Race de boeufs à proue d'homme. D'autres poussaient à rebours

Sorte d'hommes à tête de boeuf, mixtes, tenant ici du mâle,

Et, là, ce sont des femmes aux membres d'ombre."*

("Le voici, Empédocle, qui imita le style d'Homére. Il est vêtu de pourpre ("Mais qu'est-ce que le pourpre ?" dit L.) et porte une ceinture d'or, des souliers de bronze. Il a fait écorcher les ânes et placer leurs peaux sur le collines pour arrêter les vents. C'est un dieu qui s'avance" : ")°

"Les poings serrés

Les dents brisées

Les larmes aux yeux

La vie

M'apostrophant me bousculant et ricanant

Moi épi avancé des moissons d'août

Je distingue dans la corolle du soleil

Une jument

Je m'abreuve de son urine"**

Aphérése.

(* Empédocle

** René Char.

Extraits de (°) : "Les dieux habitent toujours à l'adresse indiquée." Patrick Reumaux. Edit. Vagabonde. 2010)

(Voir le blog de Patrice Beray)

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