"je vis dans un monde désenchanté.
Il n'y a autour de moi qu'autoroutes
périphériques
gaz
Les rues la nuit.
les rues de cette ville que j'ai tant
mépris é
Mais où j'ai tant marché la nuit
Mais où je pouvais marcher la nuit, la nuit
Mais je cherchais
(Martha la douce)
je cherchais quelqu'un
à qui parler
La rue Louis Renard, la nuit le lycée
Le lycée fermé la nuit, le lycée
Le lycée fermé, la nuit, derriére les hauts
murs
La rue déserte tranquille chacun chez soi
virgule
Et moi sobre
La rue , la nuit, nulle part , l'amour , jamais
Jamais mon père
Jamais ma mère beaucoup et elle aussi
Jamais
La rue la nuit, noire.
Les chemins, la nuit, la nuit noire
Les chemins les petites rues les ponts déserts les réverbéres
les impasses
les escaliers
Les cafés
Les bars
Les ivrognes
Les idiots
La nuit
Les idiots
et
les imbéciles
et
les méchants
J'étais
un petit enfant la nuit dans les rues la nuit jamais
on
ne
me
non, jamais
Mon père
Mon Père
est mort
Il a sautè sur une mine
sur un pont, une mine
il a posé le pied sur une mine
Elle a explosé
Il a sauté
Et il est mort. Sur un pont en Syrie en 1929 je m'en souviens j'avais trois ans il avait trois ans mon père avait trois ans il est mort en Syrie en 1929,
pour la France, pour l'honneur, pour la patrie, pour des bêtises, pour le pétrole
Pour la puissance pour la puissance pour la puissance de qui de vous de nous pour notre bonheur notre confort il est mort confortablement en tuant confortablement la puissance oui de vos
de nos
(ici des os)
con fort
(ici oui
là non)
qu'est ce qu'on est à trois ans?
On est quelqu'un qui ne reverra plus jamais
ou bien
quelqu'un qui
n'en n'a jamais eu
(ici Eric Satie : les Gnossiennes)
Ou encore quelqu'un qui ne sentira jamais la chaleur de ses bras
(désintéressés?)
La chaleur gratuite, la chaleur d'amour, la chaleur de ces étés quand il construisait la cabane , quand il allait chercher la glaçe le bois les fruits le manger, la friture le vélo la piscine, tu sais cette baignade dans le froid
d'un père, de son père
qui dit à son fils : "Tu es mon petit, mon tout petit, et je t'aime, et tu grandiras, et tu es le plus beau des tout-petits , et guili, jamais plus"
Ja Mais toujours
Les rues la nuit
La rue
Mais je pouvais respirer
Je ne le peux plus
Les rues ici sont pleines de gaz
et de gens pressés
Pressés d'en finir
Avec les gens qui s'ignorent, se méprisent se bousculent
Se pressent.
Et ceux qui ne bougent plus
Qui ne demandent même plus
Qu'on ne voit plus
Les autoroutes la vitesse
Le silence
Le bruit, le bruit
Bruit de l'autoroute, bruit des bavardages pour couvrir le silence la mort l'autoroute le téléphone la maladie la nuit
La peur
Ces petits enfants
Le vin , le valium , la vitesse
La mort
Je suis dans une case en béton, rationellement pensée, rationnellement attribuée (le n est là la haine on sait pas)
"Vous gagnez tant : Rat! Vous avez tant!"
"Vous êtes tant : "Rat!" Vous avez droit Rat"
les rues la nuit les couples la haine qui se défont la nuit les couples la rue la nuit
Qui se déprennent, qui se baisent, qui se friment, le vent
Qui s'agitent
Les néons, les voitures (pas de verbe, non, pas de verbe) la frime
La vitesse
La mort, oui, pas le mot, la mort, oui, pas le mot mort, la mort oui
oui
la mort
là
la mort le mort
ton enfant ma soeur
ton fils mon frére
là
Les lunettes noires, pour qu'on ne voit pas quoi
qu'on
a pleuré
ces enfants de trente ans, le blouson les bottes, maman, papa
Téléphone
Télévision
Répondeurs.
Répondeur enregistreur, la nuit
la nuit fatigue
la nuit répéte
le jour est tellement plus coule dans les couleurs du marquetage et de la
publique cité
Piéces cuisine, ascenseur, lave-linge, chauffage compris, décor paysage, parking ou parcage pour... Pas de voiture pour vous évader? Autoroute, week-end, espaces verts , oxygéne , santé, Kurt Cobain? Stop?
Spot.
Sport!
Oui, sport! Et desporte, la chasse au...C..
Com pétition, oui, Kurt Cobain, oui, tennis , oui, Coc. Col. Oui, oui, oui, oui. Ah!
Joie de vivre, sport. (Ici Nirvana quelque chose peut-être del duende
y de Cuba
Chasse
La nuit, la rue, la tristesse
La mort des chats, qui s'éloignent
pour
(crever?)
Il y avait là-bas, au bout du dernier chemin, un méandre
Un marais
L'île de Ré la chose
Bagnards, les chats, l'épouvante, une grotte , une prison, bagnards les chats.
(prie mort et veille le dernier mot or sa parturition
au bout du chemin tu sais
chemin la nuit l'épouvante l'enfant tu sais je vous haisme les paillettes le tee-shirt
la brême
une falaise
une grotte
la brême
Des eaux stagnantes
la mort des chats
L'épouvante
la mort lente, le retour aux néons, les papillons, l'anamour, le bavardage et le silence la solitude rien le mensonge
La nuit la rue le mensonge, les faux semblant
"ces grelottantes étoiles
de fausses femmes dans vos lits" Ah!
dit
Il y avait encore l'autre, dans les rues, la nuit, sous les ponts du périphérique
Mais un jour, une nuit, une terrasse (pas de verbe) un café
Une femme
Une enfant
Une adolescente
Mais une femme
Un être humain
Une forte, une courageuse faible forte chinoise
"Hingabe" dit Pham
Quelqu'un
Une
Grande
Deux enfants
Deux enfants, mais pas la nuit
La nuit ils dorment.
Je n'en parlerai pas, dit-il.
Pas la nuit. Mes deux tout petit.
La nuit . La misère . L'insomnie .
La nuit."
Le jour.