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Billet de blog 14 juillet 2022

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Russie-Chine : un litige territorial trop oublié

Il est devenu courant de souligner, aujourd'hui, le rapprochement entre la Chine et la Russie. Au-delà des intérêts conjoncturels, il est bon de souligner les préjudices anciens qui divisent les deux pays. Et leur inégalité. Et les choix d’alliance actuels.

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La colonisation d’une partie de la Chine par la Russie puis l’URSS

Au maximum de son extension, la Chine a largement débordé de la Mongolie actuelle et des limites du fleuve Amour, au point même d’englober la partie nord de l’île de Sakhaline. Celle-ci fut annexée par Staline en 1945. La «Carte de l’Empire chinois et du Japon», établie en 1837 par Conrad Malte-Brun, rappelle ces faits. L’annexion de Sakhaline par l’URSS peut en fait être vue comme le geste ultime de l’avancée territoriale de la Russie européenne sur l’actuelle Sibérie.

Illustration 1
Carte de 1837 montrant l’extension maximale de la Chine sur une partie de la Russie sibérienne actuelle. © Conrad Malte-Brun

Sibérie, l’exploration scientifique au Dix-neuvième siècle. Cette synthèse, réalisée pour le voyagiste Clio, spécialiste des voyages culturels, est parfaite (Voir ici). Morceau choisi : « La pause qui avait suivi la conquête du Kamtchatka et de l’Alaska au dix-huitième siècle, l’expansion russe en direction du Pacifique reprit de plus belle au milieu du dix-neuvième siècle. En fait, depuis Poyarkov et Khabarov, on n'avait jamais cessé de penser au fleuve Amour en Sibérie : gouverneurs, généraux, diplomates avaient insisté auprès de Saint-Pétersbourg sur la nécessité d’annexer la vallée du «Dragon Noir» (fleuve Amour), seule voie d’accès vers l’océan. En 1843, le contre-amiral Poutiatine suggéra à Nicolas Ier de tirer parti de la défaite de la Chine dans la guerre de l’Opium - conflit qui l’avait opposée aux nations occidentales de 1839 à 1842 - et d’envoyer une expédition explorer l’embouchure de l’Amour (région encore nimbée de mystère) et redéfinir la frontière de la Russie avec la Chine. Signée au terme de combats violents et longtemps incertains entre les Cosaques et les soldats de l’Empire du Milieu, la paix russo-chinoise de Nertchinsk, en 1689, avait chassé les conquérants blancs de la « Daurie » (la rive gauche de l’Amour en aval d’Albazin) et fait reculer la frontière entre les deux empires jusqu’aux monts Stanovoï. » En bref, les Russes ont commencé par essuyer un échec militaire. Pour autant, le grignotage de l’Empire du Milieu par les tzars reprit inlassablement. L’un des pionniers témoigne de l’état d’esprit qui régnait alors : «Où le drapeau russe a flotté une fois, il ne doit plus jamais être ramené.» L’annexion de l’Amour et de l’Oussouri se fit en plusieurs étapes, à l’occasion desquelles des traités inégaux furent signés. Ces traités intéressent au premier chef les relations russo-chinoises: 1) traité de Nertchinsk (27 août 1689 : annexion par la Russie de la Sibérie orientale jusqu’au fleuve du Dragon-Noir (le fleuve Amour pour les Russes, la Léna pour les Chinois) ; 2) accord d’Aigoune (16 mai 1858) : confirmation du rattachement à la Russie de la rive gauche de l’Amour ; 3) traité de Pékin (2 novembre 1860) : annexion par la Russie ade territoires de la rive droite de l'Amour (Oussouri et province maritime) ; 4) 1873 : cession par la Chine à la Russie du territoire de Kouldja (ou de l’Ili) - en partie restitué à la Chine en 1881. Un contentieux Chine/Russie a ainsi été créé. Le 7 mars 1963, cela permit au Quotidien du peuple (chinois) de dire : « la Chine se réserv(e) le droit de soulever en temps opportun la question des traités inégaux ». Cette doctrine a-t-elle changé une seule fois depuis les soixante dernières années ?

Le cas de la Mongolie : une place ambigüe entre Chine et Russie

Nous avons remarqué que, sur la carte de Conrad Malte-Brun, la Mongolie était rattachée à la Chine. Cet ancien empire engloba la Chine avec Gengis-Khan, et s’étendit de la mer de Chine méridionale jusqu'au-delà de la Volga. On dit de la Chine que conquise, elle a toujours fini par conquérir ses conquérants. Puis les Mandchous l’englobèrent. Sur le plan administratif, il faut distinguer la Mongolie intérieure (suite de provinces chinoises au sud de l’actuelle Mongolie) et la Mongolie proprement dite. Ce fut en 1911 que, profitant du déclin de l’empire chinois où régnait un enfant de sept ans, Pou-Yi, la Mongolie proclama son indépendance... Pas pour longtemps : fidèles au rêve tzariste, les communistes russes la placèrent dans leur zone d’influence dès 1924, quand fut proclamée la fictive et indépendante «République populaire mongole». Après la fin de la Guerre froide et la chute du communisme en Mongolie en 1990, le pays adopta une constitution démocratique en 1992. Dans le classement des pays démocratiques, la Mongolie est au numéro 62 (voisine de la Roumanie). La Chine est numéro 148 et la Russie 124 (la France, 22). Il y a 3,3 millions d’habitants en Mongolie et 39 millions en Sibérie.

La répartition des ressources naturelles en Russie : une extrême concentration en Sibérie

- L’eau : le lac Baïkal est plus vaste que la Belgique et recèle 20 % des réserves d’eau douce du monde. Ci-dessous, pluviométrie en juillet dans le monde. Voir le régime des pluies dans cette partie de l’Eurasie.

Illustration 2
L'eau, une ressource sibérienne qui fait défaut à la Chine du Nord et la région de Pékin.

Du point de vue géographique, la pluviométrie sibérienne est assez contrastée... et recoupe d’ailleurs parfaitement la carte de l’extension maximale de la Chine en 1837 : - plus grande partie de la Sibérie : 150-500 millimètres ; - extrême est, la péninsule du Kamtchatka : plus de 1000 mm par an ; - îles Kouriles : 1500 millimètres par an. Les hivers y sont neigeux et venteux, s’y affrontent les masses d’air qui descendent de l’extrême orient sibérien, et l’air doux qui monte des latitudes subtropicales du Pacifique. Les étés sont très frais, parce que la mer conserve le froid accumulé pendant l’hiver, et assez pluvieux. Les fleuves sibériens sont orientés vers le nord ; - charbon : Sibérie, 80% ; - pétrole : en Sibérie, pour l’essentiel ; - cuivre, nickel, bauxite, uranium, or, fer, diamants : Oural et Sibérie (Iakoutie) ; - bois : surtout en Sibérie. Pour résumer, les ressources naturelles de la la Russie, pays de «rente», sont éloignées de la Russie «utile», puisqu’en Sibérie. Conséquences, ces ressources de la Russie «inutile» sont, parfois, plus proches de la Chine «utile».

Changement climatique

Le dégel des sols gelés favorisent la remontée de la végétation tempérée vers le nord. Le betteravier français (voir ici) nous explique (18 mars 2021) : La Russie pourrait doubler sa superficie cultivable Chapô : «Le réchauffement climatique pourrait transformer la Sibérie en grenier à grains de la planète, explique l’agronome Jean-Jacques Hervé, membre des Académies d’agriculture de France, de Russie et d’Ukraine, dans le rapport Déméter 2021, paru en février dernier. La Russie renforcerait encore sa place sur le marché mondial du blé.» Evidemment, les betteraviers français ne voient pas les choses comme le GIEC, pas plus que c’est dans leur rôle d’envisager la fonte du permafrost et le dégazage du méthane. Il est pragmatique. Le cycle des eaux, sa modification, sa réorientation, est un fait politique, culturel, social, économique majeur pour les Chinois : la civilisation du riz s’est bâtie sur l’utilisation du cycle hydrologique. Pour Pékin, il faut faire venir de l’eau du sud du pays : pour cela, rien n’est trop cher. Mais pourquoi pas, tout autant, réaliser des transferts nord-sud ? Il existe en Chine un fort déséquilibre entre lieux des besoins et lieux des ressources. Si on recule le champ de l’analyse, on voit combien il est absurde pour la Chine de faire venir l’eau du sud, alors que des ressources abondantes sont disponibles en Russie - et qu’elles sont en outre limitrophes à la frontière qu’ont imposés les traités inégaux dénoncés par Pékin.

L’immense inégalité, en accroissement, du rapport de forces Chine/Russie

Juste en comparant deux cartes de densité de population, on voit parfaitement qu’au sud du fleuve Amour (en Chine), la densité varie entre 1 et 50, et au nord entre 1 et 10 (Russie) - à la notable exception de la zone autour de Vladivstok. En outre, La population de l’Extrême-Orient russe est en baisse : elle résulte d’une émigration vers la Russie d’Europe. En vingt ans, 20 % de la population du Kamtchatka est partie, 18 % de celle de l’île de Sakhaline... et près de 60 % de celle de la province de Magadan (extrême nord-est) ! Ces deux cartes illustrent la pression démographique de la Chine vers le nord. On estime ainsi à près d’un demi-million de Chinois ceux présents dans les zones frontalières avec la Russie, ce qui est loin d’être négligeable si l’on note que Vladivostok possède 600 000 habitants.

Illustration 3
La densité de la population en Chine et la pression qui en résulte vers la frontière sibérienne.

Si l’on zoome sur les parties de la Sibérie arrachées à la Chine, on voit bien comment se superposent toutes ces évolutions - ci-dessous, zones principales des traités inégaux.

Illustration 4
Du point de vue territorial, la partie arrachée par la Russie à la Chine il y a près de deux siècles est tout simplement immense.

Ce qui est non anecdotique, c’est que le mot «Sibérie» vient du turco-mongole «Simbirsk» : il y a vraiment une superposition sémantique sur la double origine de ce territoires de 13,1 millions de kilomètres carrés (soit 60% de la Fédération de Russie). La Chine compte 1,3 milliard d’habitants, avec 1,41 enfant par femme (sous le taux de remplacement). L'exode de la population sibérienne russe intervient dans un contexte démographique dégradé pour le pays : en Russie, le nombre moyen d’enfants par femme, de 1,1 en 2000, a seulement atteint 1,53 dans les années 2020 (France, 1,7). Depuis 2012, ce pays a perdu près de 3 millions d’habitants - pour 141 millions aujourd’hui. La drame existentiel de ce pays est, qu’en 2050, il devrait compter entre 88 et 130 millions d’habitants - tandis que la Turquie atteindra 100 millions. Les graphiques suivant mettent bloc à bloc les chiffres bruts Chine et Russie. «le problème le plus grave de la Russie est le problème démographique», a indiqué Vladimir Poutine. En effet.

Illustration 5
La densité de la population russe en Sibérie, ou l’extrême faiblesse

Russie : l’avenir de la Sibérie orientale passe par la Chine est un article de Miriam Palisson, de France Télévisions (rédaction Afrique), publié le premier juillet 2015. Châpo : « La Sibérie orientale sera-t-elle bientôt chinoise ? L'annonce de la location de terres agricoles en Transbaïkalie relance cette question. Tourisme, trafics, travail aux champs ou sur les chantiers, investissements massifs… les Chinois mènent toutes sortes d'activités dans ce « Far East » déserté. La population locale balance entre méfiance – voire xénophobie – et pragmatisme économique. » « Nous apportons les terres, explique un notable, les Chinois apportent l'argent ». De fait. Extraits d’extraits. Courrier international, reprenant un article de Marc Nexon, un journaliste fin connaisseur de l’Extrême-Orient : «Les villes (chinoises) proches de la frontière ouvrent des musées exposant des copies de traités et d’accords, d’anciennes cartes de géographie, des chroniques historiques dont il découle que les Russes vivent sur des terres chinoises. (...) Depuis 2008, la Chine a renoué avec un programme destiné à récupérer des terres qui se trouvent sous juridiction russe». «Les écoles chinoises relaient le même message depuis Mao: "Au-delà du fleuve Amour, la terre nous appartient."» Et selon un professeur de l'université d’Irkoutsk, expert en relations sino-russes: «La Chine est le destin de la Sibérie, tout notre présent et tout notre avenir dépendent de ce pays. La seule voie à emprunter est celle de l’intégration (...), même si on ignore encore quelle forme elle prendra.»

Comparaison des richesse chinoise et russe

Pour la Russie, 1700 milliards de dollars. Pour la Chine, 17500 milliards. Mais le plus intéressant est dans la dynamique des courbes. Même si les statistiques chinoises sont contestées, cette dynamique s’impose comme un fait essentiel. La dynamique dans la progression de la richesse russe est, elle, particulièrement heurtée, fluctuante. Par exemple, de 2019 à 2020, le PIB enregistre une contraction de 300 milliards de dollars, avec un rattrapage en 2021. Impact du Covid. Cette fluctuation n’est pas enregistrée en Chine, pourtant impactée par son retrait de l’économie-monde. Les problèmes structurels de l’économie de Russe, une économie de rente à partir des matières premières exportées, est particulièrement bien soulignée par ce PDF de l’école supérieures des professions immobilières (sous la plume de Quentin Desnouveaux, Guillaume Lepetit, Fabrice Moussu, Ferhat Pinard), qui se clôt en 2017.

Illustration 6
L'évolution de la richesse en Russie : même hors Covid, un PIB très dépendant des cours mondiaux des matières premières, et de la concurrence de ses clients entre eux pour l'accès à ces ressources.
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L'évolution de la richesse chinoise : une augmentation exponentielle qui semble structurellement peu sensible à la crise du Covid.

Economie de rente et mondialisation

Vivre d’une économie de rente impose d’aller vendre sur les marchés internationaux. La Russie, plus européenne qu’asiatique par la concentration de sa population, avait fait le choix de vendre à l’Union européenne. Sa crise démographique, l’inquiétude identitaire dans un pays très cosmopolite, l’oblige donc à reserrer ses liens avec la Chine - elle-même partagée par cette question. Or, l’espace qui lui fournit sa richesse minière et pétrolière est fondé sur des traités inégaux avec son voisin, que celui-ci dénonce dans toutes les circonstances - et une pratique internationale qui avait amené, dans le passé, Staline et Mao à rompre violemment leurs liens. L’insertion internationale du pays n’avait repris qu’avec la venue de Richard Nixon dans l’Empire rouge, en 1972... puis, peu à peu, l’intégration dans le capitalisme international, qui l’avait fait devenir l’atelier du monde. Or, cette amorce d’un espace économique sino-russe apparaît pour Moscou comme un jeu d’équilibriste particulièrement dangereux. C’est d’autant plus évident si on regarde la manière dont cet état tente actuellement de glisser hors du processus d’échanges interbancaires, le réseau Swift (dont il a été expulsé, certainement à tord).

Du Swift occidental au CIPS chinois en oubliant la SPFS russe

Ici, je m’inspire en partie d’un excellent article : Swift, le réseau international de messagerie au cœur de la mondialisation financière face à la crise ukrainienne. Publié le 31 mars 2022, son auteur est Laurent Carroué (inspecteur général de l’éducation, du sport et de la recherche, directeur de Recherche à l’IFG - Éducation nationale, Université Paris VIII). Le réseau « rapide », ou « swift », a été fondé en 1973 à Bruxelles. SWIFT = Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication. C’est cette société de quelques milliers de personnes qui a formalisé le numéro d’IBAN, BIC, présent sur vos RIB. Important : en 2013, Edward Snowden, qui avait été employé par la NSA et la CIA (et s’est depuis réfugié à Moscou) a livré de nombreuses informations sur l’infiltration par les États-Unis du réseau Swift – en fait, avec Glenn Greenwald, il a carrément révélé que, par exemple, via Swift, la NSA avait hacké les échanges bancaire du ministère des affaires étrangères français. Mais c’est de bon aloi, c’est ainsi même entre alliés. Autre exemple, en avril 2014, la BBC affirmera que la NSA exploitait des failles de sécurité pour suivre les opérations de d’établissements bancaires au Moyen-Orient. Mieux : mi-2010, un accord entre les États-Unis et l’Union européenne autorisa le Trésor américain à accéder aux données financières et bancaires des Européens via Swift (au nom de la lutte contre le terrorisme). Pour donner un ordre de grandeur, Swift, c’est 11000 établissements bancaires et financiers s’adressant annuellement 11000 milliards de messages d’échange.

Donc, que faire pour la Russie ? Développer un réseau alternatif. A ce titre, la guerre de Crimée, en 2014, a peu été considérée dans son importance symbolique, puisque c’est à partir de là que les Russes ont tenté de mettre en place leur «Système de transfert de messages financiers», ou SPFS. Ils mettront trois ans à échouer, réunissant juste les établissements bancaires et financiers russes – plus quelques-uns dans les anciennes républiques. Pour vous donner un ordre de grandeur de l’échec, le réseau ne peut pas gérer les messages excédant 20 kilobits (Swift = 10 mégabits). «Cependant, selon la Banque centrale russe, l’utilisation du SPFS a doublé en 2020 pour atteindre 20 millions de messages par mois. Il ne représente encore qu’un cinquième de l’ensemble des transactions financières russes mais les autorités veulent atteindre un tiers d’ici à 2023. La principale perspective reste de connecter le SPFS russe au système chinois CIPS (Cross-Border Inter-Bank Payments System), un système national de paiement interbancaire transfrontalier lancé en 2015 et encore largement méconnu en Europe. À l’image du formidable essor de la Chine, il a acquis en quelques années une envergure spatiale considérable en connectant 1280 institutions financières de 103 pays en 2020.» Evidemment, l’extension et l’universalisation du CIPS sont fondamentales pour Pékin, afin de réduire, en plus du poids du Dollar, celui de l’Euro – même si le CIPS ne sera pas vraiment un progrès démocratique face à Swift. La stratégie de Pékin l’amène à créer son bloc et à scinder la Russie de l’Europe : or, la Sibérie, chance de la Russie d’Europe, est un poids (et une chance) que la Fédération de Russie ne peut porter seule face à la Chine.

Illustration 8
Russie : une économie de rente et de grandes faiblesses industrielles, compensées par les exportations chinoises, qui dépassèrent celles de l'Europe à patir de 2008. La bascule actuelle des ventes de pétrole, gaz et minerais vers l’Empire rouge n’est que la conclusion d’un mouvement qui remonte à une quinzaine d’années.

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