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Billet de blog 24 octobre 2020

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"Espion et télépathe, j'ai hacké les Ovnis"

Ce livre de SF décrit l'histoire du groupe de "brain-hackers" de la DGSE, groupe de télépathes dévoyés se fourvoyant dans ses méandres. Issu en partie de témoignages et documents réels, ils nous entraîne dans un univers inédit. Plongée dans un monde qui nous rappelle "Inception", de Nolan. Mais marqué au sceau d'une réalité encore plus délirante.

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Fallait-il porter à la connaissance de tous ce témoignage (voir ici), sans les vérifications impossibles à effectuer dans l'univers du secret-défense ? Si c'était à refaire le referais-je ? Clairement, non. J'avais ce matériau, compilé, arrivé dans d'invraisemblables circonstances, parfois encore plus invraisemblables que celles rapportées là. Il manquait les confirmations des hommes et femmes de l'art ; je les connais pourtant, ces "Mind-mirrors" avec lesquels j'ai vogué en contrecoeur en "tune", porté sur la même fréquence cérébrale, pour m'être formé à leur pratique en même temps qu'eux, avec les mêmes maîtres-espions, dans les années 2008-2012.

Propos liminaires

Tout ceci va vous paraître hors-cadre, hors-champ, car nous avons cette tendance, bien humaine, de rationaliser la réalité selon notre vécu. Mais la propre de la réalité est, hélas pour nous, d'exister sans nous demander ce que nous pensons d'elle ! Sans compter qu'elle vient parfois nous botter le derrière, histoire se se rappeler à notre vécu, et de nous demander subrepticement de changer nos conceptions. Mais commençons par dire que la réalité est sans intentionnalité, nous aurons fait un pas. La force des préjugés est telle que la plupart d'entre nous se retournerons et dirons qu'en fait rien ne leur est arrivé. Pour l'auteur, voire l'écrivain, ce coup de pied est une aubaine d'écriture. D'autres motivations, bien sûr, expliquent qu'on aborde ce sujet décribilisé, et vous entraînant sur une crête de crédibilité. Le bien-pensant vous accusera d'être "complotiste", et toutes les oreilles du sérieux officiel se fermeront : je nuancerai en disant que ce livre est comploticien, c'est-à-dire qu'il  étudie l'art de comploter dans l'impossible, ici dans le délirant de psychés complètement déjantées. Alors, "complotiste", pourquoi pas, après tout, si c'est un genre littéraire. On s'en fiche bien.

Il vous faut comprendre aussi ce que c’est de travailler avec la DGSE, ou tout service de Renseignement, pour un personnel extérieur, hors des cadres administratifs de catégorie A, B ou C, disposant de jours de récupération, jalousies internes, bonus-retraite, etc. : bref, ce que c’est d’être une «source». La source, dit-on boulevard Mortier, nous devons bien la traiter car, après, il se répandra que nous les maltraitons, et les autres sources refuseront de collaborer. Il existe toute une méthodologie de recrutement de celles-ci : après qu’elle eût été repérée, des agents viennent la voir pour lui tendre des perches, parfois sans cacher leur appartenance. Pour moi, ce fut la DGSI, début été 2012. Là, la source se rétracte, ou y va… Dès lors, on lui associera un officier-traitant, et la teneur de leur relation obéira à ce maître-mot : « manipulation », ou relation « maître-disciple », plutôt une relation maître-esclave. Quant aux agents, ils se qualifient parfois eux-mêmes de « Seigneurs » et de « Voyous », quand ils ont des lettres. Mais entre cette situation, et la coopération amicale, débouchant parfois sur de solides amitiés, s’établissent des graduations nuancées.

Pour ma part, je n’ai accepté de fournir des informations sur mes propres recherches que de loin en loin, et les contacts, avec des agents de bas d’échelle s’effectuaient dans des circonstances publiques, festivalières, conférencières, etc., si bien que nul rendez-vous ne fut jamais pris. Seule une jeune agente sur-douée occupa mon appartement à Paris avant de filer à Bruxelles - Bruxelles nid d’espions comme chacun(ne) (ne) sait (pas). Toutes ces relations, ces événements, il faut le dire, n'ont guère de caractère probatoire suffisant pour les faire reprendre par un média d'investigation, voire aller en justice avec une piste cohérente si des événements désagréables surgissent. Pour l'auteur comme l'éditeur se pose la question de les porter à la connaissance du public : c'est pourquoi, en l'espèce, la forme roman s'est imposée.

Illustration 1
Un thriller de science-fiction au sens propre du terme, dans une réalité autre. © Anonymous

Espion et télépathe, j’ai hacké les Ovnis, par Anonymous, Editions Arca Minore (voir aussi ici)

En 2006, je créais une maison d’édition numérique (voir ici), qui publia : Chronique d’un activiste de la cause animale, par un auteur dont le nom de code était « Archétype », et préfacé par le réalisateur Yan Kounen.

Avant de décider du publier Espion et télépathe, j’ai hacké les Ovnis, j’avais pas mal roulé ma bosse dans l’édition : sept ans chez Gallimard-Jeunesse, rewriter de dizaines d’ouvrages (dont un sur les Ovnis, je ne vous dis pas), auteur d’essais et de livres pratiques sur la bio-construction chez Eyrolles. Puis cette série des Ovnis-Papers, à laquelle j’apportais un soin référentiel particulier, rebondissant sur les révélations du Pentagone concernant la réalité d’engins « non-humains », pour reprendre l’expression d’Alain Juillet, ex-directeur de la DGSE de 2001 à 2002 (que je cite et recite, mais que voulez-vous, quand on tient une caution, on la ventouse avec un soin particulier). Ce qui avait mis le feu aux poudres de la « révélation » avait été l’article du New-York Times de décembre 2017. Pour qui ne le sait pas, à partir du moment où un sujet est décidé par ce journal exceptionnel, il va faire le fruit d’un immense travail interne, sous le feu d’une critique incessante, d’une prudence existentielle, aboutissant à une écriture précautionneuse, une mise et une remise en cause, et une écriture minutieuse. Méthode qui n’est pas sans rappeler le travail de Mediapart, avec moins de moyens hélas pour celui-ci. Ce manuscrit compile donc des thèmes et des informations non sourcées, dans un jeu de dialogue fictif entre un interviewé, Anonymous, et moi-même, un moi-même qui, finalement, devient fictif.

Plus qu'une incroyable épopée, pour les connaisseurs l'ouvrage détaille les techniques de la perception à distance militarisée, qui va de l'espionnage à des choses moins sympas, qui s'apparentent à des guerres, des batailles rangées d'un genre nouveau. Il passe en revue les théories standards de "l'ufologie", soit l'étude des Ovnis, sorte de science bizarre où 3 intervenants sur 4 sont complètement à côté de la plaque, "science" qu'il renverse ou précise sur la foi de ces informations. Dans ce monde orwellien, Anonymous nous dit que nous avons trouvé une vérité révolutionnaire, entre conscience, évolution, Relativité générale et prédation. Et, aussitôt, il dit le contraire.

 Pierre-Gilles Bellin

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