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Billet de blog 16 février 2017

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Trois trahisons

Les trahisons sont courantes en politique, depuis des temps immémoriaux. Mais n'est-il pas temps d'être plus exigeant ?

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Les trahisons sont courantes en politique. Trahisons de ses promesses, de ses principes, trahisons entre grand fauves, etc ... on s'est habitué, on en rigole et on se résigne. En fait ça a probablement toujours été comme ça.

Mais n'est-il pas temps d'être un peu moins cyniques ? Trois trahisons qui font l'actualité ne devraient-elles pas provoquer un rejet un peu plus unanime, même et surtout de la part des électeurs de droite ?

  • Celle d'hier :

En tordant la loi  au maximum de ses intérêts privés, au détriment de l’intérêt général, il a trahi ses électeurs et sa mission de représentant et de dirigeant. La justice dira s'il est allé trop loin, au point de pouvoir être condamné, mais même s'il a su rester suffisamment dans le cadre de la loi, il est difficile de ne pas se sentir trahi par les faits qui ont été révélés et ne sont pas contestés.

  • Celle d'aujourd'hui :

En maintenant une candidature aussi sulfureuse, il interdit à une part de l'électorat d'être représenté. Son électorat. Il empêche le débat d'idées et discrédite son courant de pensée. Encore plus que d'habitude les égos écrasent la démocratie.

  • Celle de demain :

Une partie occultée des soupçons portent sur la société de conseil 2F, crée juste avant son mandat de député, et qui lui a permis de toucher de la part d'un petit nombre de grands intérêts privés plusieurs fois son salaire de député. Une fois élu, sera-t-il un homme libre, apte à tenir ses promesses ? Ou sera-t-il inféodé à des intérêts particuliers ? Difficile de le savoir aujourd'hui bien sûr, mais encore plus difficile je trouve de lui signer les yeux ouverts le blanc-seing qu'est dans notre cinquième république l'élection à la magistrature suprême.

Bien sûr, il ne faut pas se faire trop d'illusions sur le reste de notre classe politique, à droite comme à gauche, mais on atteint ici des sommets. Comment croire qu'il n'y a pas d'alternative ? Que toutes les têtes de partis sont à ce niveau de malhonnêteté ? Même ses électeurs devraient soupçonner que ce candidat ne respectera ses promesses que si elles le servent personnellement.

Alors pourquoi ce reliquat de soutiens ? Est-ce vraiment une victoire de leurs idées qui est recherchée par les électeurs de droite, ou simplement une revanche sur l'Autre? Est-ce d'avenir qu'il est question quand on à préfère soutenir celui qui  semble plus à même d'apporter une victoire immédiate de façade, mais risque fort de trahir ensuite à son profit ceux qui lui auront fait confiance.

Et ça vaut en fait pour tous les électeurs, de tous les bords politiques. Vise-t-on la victoire personnelle, même par procuration, ou le progrès ? Est-on cocardier ou politiquement responsable ? Ne devrait-on pas être plus exigeant quant à l'honnêteté de ceux qui nous gouvernent ?

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