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Billet de blog 1 juillet 2013

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Corse, le myrthe fleurit et l'Etat s'engage

 photo Magali Gozzi Exportée en grande quantité sous la domination génoise, le myrte est typique de Corse et de la région méditerranéenne. Il est considéré comme une plante rare et symbolise l'abondance.

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 photo Magali Gozzi

Exportée en grande quantité sous la domination génoise, le myrte est typique de Corse et de la région méditerranéenne. Il est considéré comme une plante rare et symbolise l'abondance.

Parmi les multiples symboles attachés à cette plante,  la déesse Vénus, le dieu Jupiter, la muse Erato, dont une couronne ceint le front.  On le retrouve porté par les prêtresses lors des mystères d'Eleusis en les temples de Déméter et Perséphone.

Pour se faire reconnaitre comme un dieu à par entière, Dionysos comprit qu'il devait faire de sa mère Sémélé, morte avant sa " seconde "  naissance, une immortelle. Il lui fallait donc l'aller chercher aux Enfers, et obtenir d'Hadés qu'elle pût quitter le royaume des morts.  Dionysos rapportait d'Orient une plante très recherchée, aussi bien par les humains que par les dieux :  le myrte. 

En échange du myrte, Hadés autorisa Sémélé à regagner  le monde des vivants pour y séjourner. Le fis de Zeus demanda alors à son père d’accueillir sa mère dans l'olympe. En souvenir du terrible piège tendu par Héra, jalouse, à la malheureuse Sémélé, et,  pour se faire pardonner sa mort affreuse, Zeus accepta. Sémélé devint une Immortelle sous le nom de Tyoné, et son fils put alors séjourner dans l'olympe et faire reconnaitre aux yeux de tous sa qualité de dieu.

Le myrte est également symbole de virginité.

Pendant la fête de Souccot - fête des cabanes -  le myrte est l'une  des quatre espèces de végétaux qui composent le Loulav,  constitué d’une branche de palmier, d’un cédrat, de branches de myrte et de branches de saule. Les branches sont liées ensemble (myrte et saule autour de la branche de palmier) par des feuilles de palmier et le cédrat est pris dans la main. Le Loulav est secoué chaque jour de la fête dans les quatre directions de la boussole, vers le haut et vers le bas.

Les fleurs de myrte sont blanches et odorantes. Les fruits sont de petites baies bleu-nuit.  Elles étaient utilisées en guise de poivre dans l'antiquité,  car leur semence est d'une saveur piquante.

Parfois le cours des choses infléchit quelque peu la direction qu'il ne semblait, pourtant, plus vouloir ou pouvoir détourner du mauvais chemin qu'il avait fait, depuis bien trop longtemps, sien.  C'est pourtant chose faite.  Que la chose se fut, donc, révélée impossible, c'eut été sans compter avec le courage et la détermination, l'abnégation et le sérieux, le travail citoyen et le militantisme éclairé de ces deux femmes corses qui président aux destinées de l'association  " U Levante " et de leur équipe de bénévoles qui,  depuis des années, se battent, on ne peut plus honorablement, afin de sauver de la destruction une nature et une terre, une niche écologique, et, qu'y soit appliqué le droit. L'association  " U Levante "  s'était tout dernièrement adressée, en ce sens, à l’Élysée, par le biais d'une  " lettre ouverte au conseiller de l’Élysée. " 

Frémissement vers l’application du droit : l’État s’engage

Alors qu’on désespérait de voir l’État réagir et faire appliquer le droit en Corse, deux « bonnes  » nouvelles viennent donner du baume au cœur. À deux reprises les préfets ont exercé le contrôle de légalité d’une part sur le plan local d’urbanisme (PLU) de Prupià, d’autre part sur le PLU intercommunal du Capicorsu.

Il faut savoir se réjouir. Les associations de protection de l’environnement ont été bien isolées ces dernières années.
Jusqu’en 2012, elles ont été seules à déférer au tribunal les plans locaux d’urbanisme ou les cartes communales ne respectant pas le droit. Elles étaient seules alors que l’État, censé faire appliquer la loi, aurait dû les précéder en exerçant son contrôle de légalité.
Ainsi c’est uniquement grâce à l’action des associations que de nombreux documents d’urbanisme ont été annulés par les tribunaux administratifs (voir carte) et toujours pour de nombreuses et graves illégalités.

Localisation des documents d’urbanisme annulés

Des signes encourageants semblent montrer un début de changement de la politique de l’État. En Corse-du-Sud, le préfet a suspendu l’exécution de la délibération approuvant la révision du PLU de Propriano daté du 8 mars 2013 ; et c’est la deuxième action en tribunal administratif du préfet contre cette commune.

En Haute-Corse, le préfet a déposé, le 27 février 2013, une requête en suspension (1) au tribunal administratif  et une requête en annulation de la délibération du 19 décembre 2012 approuvant le PLU intercommunal du Capicorsu (2).
Le 17  avril 2013, le préfet déposait aussi un mémoire complémentaire visant à une annulation totale de ce PLU.
PLU aujourd’hui partiellement suspendu par ordonnance du juge des référés du 8 avril 2013 (3).

Enfin, cerise sur le gâteau, le projet d’urbanisation de La Testa Vintilegna ne figure pas à l’ordre du jour du Conseil des sites du 11 juillet. Un délai supplémentaire pour cet espace naturel emblématique. Une raison d’espérer qu’il puisse être effectivement préservé.

1. Dans les communes non couvertes par un Schéma de cohérence territoriale (Scot), le préfet peut suspendre le caractère exécutoire d’un PLU ; notamment s’il estime que certaines dispositions compromettent gravement les principes généraux d’aménagement. article L. 123-12 du code de l’urbanisme
2. Barretali, Cagnanu, Canari, Luri, Meria, Morsiglia, Nonza, Ogliastru, Olcani, Olmeta di Capicorsu, Petracurbara, Pinu, Siscu, Tominu
3. Ordonnance du TA en date du 8 avril 2013

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