Ces photographies qui ont changé le cours des guerres.
De la petite fille brulée au napalm au tout petit Aylan El Kurdi échoué sur la plage
Le destin de la photographie. Elle a failli ne pas être publiée. Le responsable de l’AP à Saigon ne voulait pas la publier. Une règle non écrite de l’agence interdit de montrer des corps nus de face. La photo est trop violente pour le public américain. Finalement, au lieu de la jeter, il se ravise et l’expédie. Elle ne paraît que le 12 juin, mais à l’une du New York Times.Deux jours plus tard elle est à la une de nombreux journaux du monde entier.
L’impact de la photographie est immédiat et considérable. Il est négatif pour les Américains.
Le président américain Nixon y voit un « coup monté », une manipulation des Sud-Vietnamiens.
Un proche collaborateur témoigne :
« Tout le monde en parlait, comme jamais on n’avait parlé d’une photo. Une petite fille innocente, les vêtements entièrement brûlés avec une évidence : c’était une attaque au napalm ». Mais, cela n’a pas forcément changé le cours de la guerre. Elle illustre l’influence croissante des médias, désormais acteur de l’opinion publique et de l’histoire.
L’accusation est sans appel : le napalm provient de toute façon des Américains. Le choc n’est pas moins terrible dans l’opinion publique. Les protestations s’amplifient à mesure que la guerre se prolonge, puis commencent à s’essouffler. La photo provoque un sursaut des pacifistes en 1972.
Du côté du régime communiste, elle devient également une icône dans la lutte contre les Américains et les Sud-Vietnamiens et continue d’enraciner dans la conscience nationale vietnamienne.
C’est un document historique qui montre les ravages du napalm et les attaques sur les populations civiles qui ne représentent pas un objectif militaire.
Cependant, c’est davantage une guerre psychologique. Combattre la guérilla Vietminh ou Viêt-Cong est difficile, ce qui entraîne des actions aveugles. Surtout, l’objectif est ici de désolidariser la population du Viêt-Cong.
Richard Pyle, chef du bureau de l’AP à Saigon, déclare que la photo « résume toute l’histoire du Vietnam, la guerre et son impact sur le pays et sa population, le déchaînement de la violence. Une violence contrôlée qui échappe à tout contrôle - Voilà ce qu’elle représente.
Dans l’histoire de la photographie elle est emblématique. Elle raconte un aspect de la guerre du Vietnam qu’il fallait absolument révéler au public. Et elle le fait avec une dramaturgie incroyable, à la limite de l’insoutenable. » Il conclue : « Voilà pourquoi c’est devenu une icône. »
Aylan El Kurdi à gauche avec son frére également décédé
" En Europe je suis mort 1000 fois " dit un réfugié syrien.
Horreur de la dignité humaine violée par les armes ou par les intérêts économiques.
Après l'émotion devant le petit corps échoué d'Aylan El Kurdi, les gouvernements entendront-ils l'appel à la mobilisation pour plus de justice et d'humanité ?
" La force de vie qui palpite dans les arbres, les plantes et les animaux est la même force de vie qui palpite en nous. L'énergie vitale qui nous donne la capacité de parler et chanter, est la même que celle derrière le chant de l'oiseau et le rugissement du lion. La même conscience qui coule en et à travers tout être humain, confère son pouvoir au mouvement du vent, à l'écoulement de la rivière, et à la lumière du soleil. Comment pourrait-il y avoir un sentiment de différence une fois que ce principe subtil est compris? " Amma (Mata Amritanandamayi)
merci à Sofia