La Guardia Civil espagnole et la police française ont procédé à l'arrestation musclée de deux membres présumés d'ETA à Ossès, en Basse-Navarre. La maison dans laquelle ils se trouvaient a été perquisitionnée. Des dizaines de personnes se sont rassemblées devant la maison et des heurts avec la police se sont déroulés qui ont fait plusieurs blessés, dont quatre ont été hospitalisés.
EH Bai : " L' État français tente de saboter le processus "
Les deux suspects ont été emmenés au commissariat de Bayonne ainsi que les propriétaires du domicile perquisitionné.
Les deux membres présumés d'ETA ont été arrêtés à Ossès, ce mardi 7 juillet, dans l'après-midi, d'après des informations diffusées par le ministère de l'Intérieur espagnol.
Il s'agirait d' Iñaki Reta de Frutos et de Xabier Goienetxea.
D'après le journal ABC, l'opération resterait ouverte et d'autres arrestations pourraient avoir lieu. Cette opération d'envergure a été menée conjointement par La Guardia civil espagnole et la police française.
D'après un témoin, la police judiciaire, la police scientifique et des membres du GIPN et du Raid (unités d'élite de la Police française) ont participé à l'opération.
" Nous prenions l'apéritif chez Terexa Lekunberri et Jeff Mateo lorsque les policiers sont arrivés " raconte une amie du couple. Vers 22 heures, cette dernière et la sœur du propriétaire, qui étaient dans la maison au moment de l'arrestation, sont sorties avec les deux enfants du couple.
Le mouvement politique abertzale Euskal Herria Bai (EH Bai) a exprimé sa "colère" face à l'opération policière menée le 7 juillet, à Ossès, contre l'organisation ETA. Sa porte-parole, Anita Lopepe, a dénoncé la " tentative de sabotage du processus de paix " par l’État français et appelle à se mobiliser. Un rassemblement est prévu ce soir, à 19 heures, à Ossès.
" En l'espace d'un mois, c'est la deuxième opération que les États français et espagnol réalisent ", souligne Anita Lopepe. La première s'était conclue par l'arrestation de deux personnes et la découverte d'une cache d'armes d'ETA, à Biarritz.
EH Bai situe ces opérations dans un contexte de rassemblement des forces en faveur de la résolution du conflit qui s'est traduite, le 11 juin dernier, par la Conférence humanitaire pour la paix à Paris.
La représentante politique a fait remarquer que l'opération du 7 juillet a été particulièrement " impressionnante " et remarquable par sa " violence ". Elle y voit un message clair de l’État français : " Pour lui, la seule solution est la voie policière ".
En solidarité à leur confrère Jojo Bidart, blessé par l'action des policiers dans la nuit du 7 au 8 juillet, des journalistes ont exprimé leur soutien.
L'association de défense des exilés Anai Artea a également dénoncé l'opération et a exprimé son soutien aux personnes arrêtées. Elle a dénoncé la collaboration entre les États français et espagnol : " La France s'est soumise à l'Espagne pour éloigner la paix ".
Dans la vague de réactions, le parti Aralar a dénoncé l'opération et ajouté : " la décision d'ETA de sceller les armes continuera malgré les obstacles mis par les États français et espagnol ".
L'alerte donnée dans la jungle de la nuit policière