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Billet de blog 11 décembre 2015

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Miss Provence-Alpes-côte-d'Azur contre sinistr 'strosi

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Faut-y qu'elle soit pas tombée bas la ...  Miss Provence-Alpes-côte-d'Azur contre sinistr 'strosi. C'est pas l'affiche d'un prochain match de catch qui va remuer les foules et les faire se lever ...  Faut-y qu'elle soit pas tombée bas la ...

La quoi ? ... Comment nommer cet innommable. L'on se vautre ! Et avec quel engouement, quel maestria et j'ai même cru déceler chez certaine commentatrice TV de la chaîne première de l'info, cet infâme sourire esquissé de la jouissance toute intérieure qui, tellement intense, peine à le rester. Et se répand ... Joconde des écrans cathodiques vendue avec, et, comme un chat les griffes dans le mur, y va de son antienne, toujours la même.

Faut-y pas qu'elle soit tombée bas ... 

Dans un bar plutôt sympa, lumineux et avec Wifi, qui donne sur une petite place toute refaite à neuf avec sa fontaine et ses platanes d'une petite ville de la Provence de Pagnol, de Giono et de Mistral, Frédéric, Frédéric Mistral, prix Nobel de littérature 1904, pour Mirèio - Mireille -  écrit en langue provençale, langue non-institutionnelle, des jeunes gens qui rigolent bien sont attablés. 

C'est la première fois qu'ils votent, même si certains auraient pu voter avant. Mais probable que le cœur y était pas. Là, si, pour le coup, il y est. Le cœur. Y z'ont voté. Et c'est même la première fois qu'ils ont plus voté que d’habitude. Elle a leur âge, elle est jolie, elle pouffe de rire parfois au lieu de répondre aux questions, elle sait pas toujours la réponse, elle est comme eux, ils se reconnaissant en elle, et en toute logique ont donc voté pour elle, et se sont levés pour elle. C'est le coup de cœur.

C'est Miss Provence-côte-d'Azur contre ils ne savant d'ailleurs pas trop qui, parce qu'à part peut-être ceux qui habitent Nice, personne ne le connait et fait grand cas de lui. 

C'est un coup de cœur qui a fait se lever les blés du suffrage universel sur les douces collines de la Provence automnale. Un coup de cœur pour Marion, comme ils l'appellent avec affection comme s'ils parlaient de leur petite amie ou d'une cousine. Un coup de cœur comme un gros roulement de tambour qui descend des collines avoisinantes et se rend à la ville.

Voitures qui passent, coups de klaxons et salutations bruyantes. Un coup de cœur sans partage, sans ambages, sans l'ombre d'un doute. Ils y vont tout de go et y retourneront. Qu'importe que sur le grill, il y ait une république. Ils ne le croient pas. Ne le pensent pas. Ils sont la république, ils sont l'avenir. Ont des arguments qui tout bien mélangés donnent jeunesse, jeunesse et dynamisme, jeunesse et vitesse de pensée, mots enjoués et regards entendus et amusés, ils se reconnaissent en elle, s'identifient, elle est eux, ils sont elles. Le garçon de café guère plus âgé et tout aussi détendu plaisante avec eux. sourire.

Mais c'est pas que les jeunes qui ont voté. Qui ont fait le même choix qu'eux. De tous les âges jusqu'aux bien plus âgés. A se promener le jour du marché qui recouvre toute la petite ville déjà jolie d'une rumeur gaie et affairée et virevoltante de couleurs, de sons et d'éclats de voix, d'hommes et de femmes, c'est comme dans les films de Rossellini où l'on apprend des choses comme par mégarde, non pas par oui-dire, mais par dire qui vous envisage. 

Comme la scène où une femme qui recherchait son homme apprend d'un mot qui lui tombe dans l'oreille sa mort au combat.

C'est " La Peste ou le Choléra ! " dit une voix.  La Peste ou le Choléra répète une autre voix, avant de poursuivre comme dans un rire " Alors c'est une jolie peste ! " ... La messe est dite. Faites vos jeux ... La Peste ou le Choléra ? La peste plutôt, pourvu qu'elle soit jolie. 

Ça en dit long ... Long sur quoi, et long sur qui ?

Long sur tous les tableaux alors que tous les écrans rabâchent en rachachant  - film de Jean Marie Straub et Danielle Huillet, sur un scénario de Duras, où un enfant déclare devant ses parents et le maître d'école qui les a tous convoqués, qu'il ne veut pas aller à l'école parce qu'à l'école on veut lui apprendre des choses qu'il ne ait pas " -  L'enfant Ernesto ne veut apprendre que ce qu'il sait déjà tels des phtisiques de la pensée qui y vont de leur unique doxa qui se décline sur le rythme binaire du " Non au diable, non au FN "  " Sauver la démocratie, voter sinistr'Strosi ", " Non au diable, sauver la démocratie ...

" Je ne retournerai pas à l'école parce qu'à l'école on m'apprend des choses que je ne sais pas" dira l'enfant Ernesto dans le plan initial. 

" C'est-y vrai que ça saura quand même lire un jour, boire et manger, travailler-travailler, se tromper et tout le machin ? " demande les deux parents perdus au Maître, en conclusion, dans le panoramique final qui les conduit, comme un médecin un peu obséquieux et paternaliste conduit ses patients à la porte de son cabinet, à la porte de la classe " Hélas oui " répond celui-ci, bien convaincu de la pauvre situation à laquelle aboutit souvent l'éducation.

Heureusement entre ces deux plans, la passe d'armes aura été farouchement joyeuse.

C'est d'abord l'instituteur qui ne reconnaît pas l'enfant, un transparent, anonyme parmi d'autres. Quidam, lambda, badaud de la vie parmi d'autres. C'est la discussion philosophique sur la relativité de la loi. " Ici on est ici, on n'est pas partout ", si " répond l'enfant. " Seul le président est partout " réplique le maître en montrant le portrait de François Mitterrand. Et puis l'explication de chose : " Le président est un bonhomme, le papillon épinglé est un crime et ce que tiens le maître entre ses mains, c'est un ballon de football, une pomme de terre et la terre ".

Au-delà de l'affrontement philosophique, c'est une relation complice qui unit la famille. La mère dira : " Cas unique, c'est toujours ça. J'en ai sept et j'en ai mare" et " Ne le touchez pas ou je cogne" quand le maître déjà hors de ses gonds (incholant) fera mine de le frapper. " Qu'est-ce qu'on va en faire ? " s"inquiète le père.

L'Enfant Ernesto sûr de lui :" C'est pas la peine d'apprendre ce que l'on ne sait pas encore",  "Je saurais i-né-vi-ta-ble-ment", " Vous n'y pouvez-rien, calmez-vous ".

Quelques jours plus tard, au comptoir d'un bar du 93 juste en face de la sortie de la station de RER du Bourget, d'où sortent, sous la protection d'un grand nombre de forces de police, en uniforme ou en civil, à cheval, qui vont par pairs ou à pied, en voiture ou en car, des flots d'hommes et de femmes de tous les ages et de toutes les nationalités, venus du monde entier, et souvent chargés de sacs, mallettes d'ordi ou de matériel photos professionnel, tous badgés, certains même multi-badgés, pour gagner les navettes de la Cop 21 mises à leur disposition et bien rangées les unes derrière les autres qui les attendent, au comptoir où il n'y a déjà, à pas 10 heures, plus de croissants, juste du café et plus de pain non plus, entre les membres des divers échelons de sécurité, roboccops du rail, métro, rer, les officiellement estampillés Police dans le dos, les non estampillés et autres, les plus prompts à vilipender la pluie de mots qui les fauchent tous dés le matin et qui a pour source l'écran plat immense un peu en hauteur qui diffuse bfm-TV et ses immanquables spécialistes en tout genre, en continuel fond sonore, les plus prompts fut une plus prompt, issue de la diversité, qui attendait, en regardant la TV, devant son café noir allongé et son ordi ouvert posé à côté, son petit copain en retard, tout essoufflé de l'être, et, qu'à peine arrivé, elle entreprit pour dire sa colère " de la forme des infos de Bfm-tv qui diabolise le FN en boucle et n'ont que ça à dire et à faire " et d’énumérer dans le détail tout ce à quoi son compagnon et collègue avait échappé. 

Et d'avoir droit à tous ceux qui s’essayèrent à convaincre les t.v. spectateurs de faire le seul choix viable pour la république, les institutions, la démocratie, la liberté, leur liberté, eux mêmes, les leurs et demain et même aprés demain. Ils y passèrent tous, tous les rabats-joie aux airs de fossoyeurs, oiseaux de malheur de la fin du monde, les uns après les autres qui tous, avaient, pour sauver la république au bord du gouffre, de la fin du monde, avaient tous viré à droite. bien à droite.

Votez Sinistr'Strozi, jusqu'au gouvernement qui nous y, fermement, enjoint.

Estrosi pour mémoire:

On remplace les Roms qu'il a dans le collimateur par ce Rom nouveau que tout un chacun, en ces temps nouveaux d'état d'urgence et de menaces qui pèse sur la constitution ainsi que sur les droits de l'homme, on remplace Rom, dont tant et tant vouent aux gémonies sans pour autant les connaitre ou les avoir de quelque façon que ce soit un tant soit peu fréquentés, on remplace Rom par quidam, lambda, anonyme et transparent, cet insipide, qui devient tête à claque et danger pour la république et l'ordre établi des choses telles qu'elles le sont et telles qu'elle doivent le rester, quand cet électeur, six millions dévient du chemin, du seul chemin possible, du seul initialement escompté alors que tout fut fait - preuve que non - pour les y maintenir.

Le maire UMP de Nice Christian Estrosi avait été interrogé aux alentour du 7 juillet 2013, dans l'émission le Grand Rendez-vous d’Europe 1 au sujet des Roms et des gens du voyage, et avait  appelé " les maires de France à la révolte ", et leur a proposé son " mode d’emploi ".
"Je n’ai lâché sur rien ", a-t-il assuré, affirmant s’être adressé à des gens du voyage installés illégalement sur un terrain de sa ville. "Je suis allé les voir et je leur ai dit : " Voilà, vous allez partir ". La communauté aurait rétorqué  " Non, non, on est là pour trois semaines et c’est nous qui vous imposons, monsieur le maire, de rester là pendant trois semaines ", raconte l’élu.

"J’en ai maté d’autres et je vous materai " 
 " Je vais mettre des caméras partout pour surveiller vos moindres faits et gestes. On va noter ceux qui rentrent, ceux qui sortent, à quelle minute, à quel moment et ce que vous allez faire dans la ville […] ", raconte le député des Alpes-maritimes, rapportant toujours une conversation qu’il aurait eue avec certains membres de la communauté.

LE MAIRE DE NICE SUR EUROPE 1, DIMANCHE 6 JUILLET


C.Estrosi : "les Roms sont souvent des... par ITELE

"Je vais relever les plaques d’immatriculation les unes après les autres, je fais un référé devant le tribunal à titre conservatoire pour pouvoir saisir les véhicules" 

" Vous savez, ces belles et grosses voitures avec lesquelles ils tirent leurs belles et grosses caravanes pour lesquels les Français, il [leur] faudrait parfois toute une vie pour avoir les mêmes ".
Le maire de Nice dit ensuite avoir présenté une facture de 620 000 euros, conséquence des dégâts causés par les caravanes sur " deux terrains de foot [de la ville] sur lesquels les gamins ne pourront pas jouer à la rentrée ".

"'Non seulement vous allez partir mais avant de partir, vous allez payer. Et si vous ne payez pas, ok, saisie des véhicules et on les vendra pour pouvoir rembourser ce que les contribuables niçois et français n’ont pas à payer '".
Interrogé sur sa vision des gens du voyage, le maire de Nice répond simplement :

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" Quand on entre par effraction quelque part, on est un délinquant ".

On remplace Rom par l'électeur lambda désobligeant au regard de ce pouvoir républicain-socialiste, et on a le Strozi nouveau et quelques autres du même acabit.

Dans la course aux bonnes idées, pèle-mêle :

Invité  de Sud Radio et Public Sénat, le député-maire de Nice, Christian Estrosi, a appelé de ses voeux la création d'un " super ministère ". " Je préconise peut-être d'aller plus loin et de faire un seul ministère de l'Intérieur et de la Justice" publié le 03/11/2015

Les Républicains Xavier Bertrand avait formulé une proposition identique le 14 octobre, alors que les policiers manifestaient dans les rues de Paris.

"Je propose que nous mettions en place en France un ministère de l'Autorité de l'Etat, qui regrouperait à la fois les ministères de l'Intérieur et de la Justice. Comme cela se fait aux Pays-Bas", 

ainsi ... " on garderait bien évidemment l'indépendance des magistrats ". !  dixit Xavier Bertrand

" Quand on entre par effraction quelque part, on est un délinquant " ou quand le vote des français s'assimile de la part de ceux qui ont à charge la conduite du pays, à une effraction.

Quant à son casting de soutien, déjà impressionnant, qui, avec celui du premier ministre himself, d'élus de toutes obédiences, ministres, grands argentiers, et tout ce qui a, dans ces périodes de danse de saint-Guy et d'hystérie médiatique et collective, responsables des cultes et autres grands imprécateurs, n'en finit pas de s'étendre, il ravirait tout candidat à la prochaine présidentielle.

Candidat à la prochaine présidentielle...

Bingo, l'une des deux dames très honnies par la classe politique française dans son ensemble et par tous les décideurs et financiers, sera en piste. Et, en embuscade, qui se frotte les mains, le malin qui entend son siège conserver.

Quant aux capacités de la Miss Provence-Alpes-côte-d'Azur, égérie de tant de jeunes gens qui s'y retrouvent ...

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