Privation de la liberté du corps de se mouvoir là où il le désire, de se mouvoir tout simplement, déplacement géométrisé des corps, privation du voir et entendre à son goût, du toucher et du sentir, privation de la liberté même de se priver ou pas de tout ça, contraindre, enfermer, ne plus voir, ne plus vouloir voir, virer de la cité et jeter dans un puits, bannir par l'enfermement, entraver, ré-enfermer alors que déjà enfermé, mais cette fois tout seul ... Étrange réponse, étrange passion que celle d'enfermer ...
La passion de l'enfermement ...
Et puis, c'est tellement ancré comme une évidence, cette idée, à l'air libre des ponts supérieurs qu'il est normal qu'à fond de cales croupissent, pour un temps et une durée en rapport avec la gravité de leurs actes, des lots de bagnards entravés, que celle de penser fermer ces mouroirs équivaudrait à torpiller le navire. A lui ôter son fond, à le livrer, ainsi, cul-nu, à la valse et aux intempéries qui fâchent ces éléments sur lesquels pourtant il flotte.
Quant à penser y entre-ouvrir latéralement quelques subreptices issues afin que soient invités, par une clémence avisée, quelques-unes et quelques-uns, trop heureux, à s'y glisser, une telle générosité de cœur, vite appréhendée comme la fêlure émancipatrice du pire, enhardirait les suspicions et s'en viendrait tarauder les consciences de la crainte que l'on en vienne ainsi de port en port à faire fi de l'ancestrale passion susnommée.