Il neige à Fukushima
il court, il court le furet ! ... il est passé par ici, repassera par là....qu'il passe bien par où il veut ! ... Par delà, les millénaires, après l'expérience des horreurs du siècle dernier, le grand Legue de la mort au travail, en douceur et en toute quiétude, pour toutes les générations à venir et ce sur combien de millénaires...!
Combien de chances de gober un élément mortel et indestructible! Les statistiques sont effarantes. Il court, il court ...!
Pour mémoire : En Haute-Corse, quelques mois après que le nuage de Tchernobyl ne soit pas, non plus, passé au dessus de l'ile, arrêté, stoppé net dans son élan fatal, au-dessus de l'évidement-infranchissable ligne maginot du magistral mensonge éhonté et criminel du sinistre-meurtrier-de-masse, Professeur Pellerin, d'aussi triste mémoire pour ses victimes qu'un Eichman* jamais jugé, des femmes, des hommes, cousins, grands-oncles, amis, toute une population plutôt en bonne santé, se voient frappées de Leucémie et disparaissent du paysage de leur monts et vallées, les uns aprés les autres, ravis, dans la surprise, dans la stupéfaction générale à l'affection de proches, qui se révèleront rapidement être également à leur insu contaminés et condamnés à une impensable brièveté soudaine de vie.
Quand donc seront jugés ces assassins de masse ?
Quand donc sera-t-il-mis un terme à l'abject trilogie :
Secret d'état, Mensonge d'Etat, Meurtre d'Etat.
Il court, il court, le furet ... que n'est-il déjà là ! Il court, il court......Le nuage nippon, qui va prendre son élan, qui n'est pas encore là, que, déjà, du soir au matin, la version interprétative des faits, relatés et relayés, donnée par le président de l'autorité de sureté nucléaire évolue , elle aussi, comme la situation effarante d'un monde médusé et impuissant devant le spectacle qui déroule et égraine son chapelet de petites explosions réguliéres et fumeroles de signaux indiens, soumis à diverses et divergentes considérations divinatoires, par delà mers, montagnes et océans, qu'on en oublierait presque, à force de voir d'invétérés spécialistes fouiller l'inextricable noeud noué par les éléments qu'il s'agit là de centrales nucléaires et atomiques qui, tout simplement, sautent, fument et flambent ...!
Qu'en sera-t-il , quand, de la stupéfaction compréhensive consécutive à l'état de choc, la population nippone au mental façonné par l'habitude de la dialectique ancestrale de la lutte et de la soumission aux éléments, ainsi qu' à l'adversité, à toutes les adversités, anesthésiée, qui plus-est par une confiante participation active aux continuelles politiques de prévention des risques dits majeurs, dans un systéme où prédominent les valeurs du Travail (forcené ) de la Famille (les enfants se suicident ) et de la Patrie (salut au drapeau à chaque intervention du Premier ministre ), qu'en sera-t-il, quand, devant le corps sans vie de son enfant, de son frére, des siens, de ses amis, quand, un père, une mère, un frère, une soeur, des oncles, amis, tous, nous, eux , vous, avec le spectre de la mort lente et indécise, capricieuse et innommable, pour toute perspective, pour soi, ou pour l'un , ou, l'ensemble des siens, des vôtres, pour tout horizon, qu'en sera-t-il de la colère de cette population, de ces populations, d'eux, de nous, de vous, qu'en-sera-t-il de ce monde, quand fera effraction en elle, en nous, en vous, la conscience de sa propre faillite, de la faillite folle, de la putréfaction générale du systeme, et de combien de ceux qui se disent ses élites, et, qui, puisqu'ils y conduisent, sont responsables ( donc opposables, et, coupables ), quand cette population se remémorera, devant la place vide des absents, la mort de l'enfant, sa maladie à venir, pour des siècles, parce que tous les adultes à venir seront ces enfants menacés, quand cette population enfin en colère se remémorera le mode de vie et la sagesse, ainsi que la force de ses anciens.
Comme tant des grands cinéastes nippons n'ont eu de cesse
d'avertir, de craindre, d'alerter magnifiquement au cours d'oeuvres
somptueuses, du danger mortel auquel se voue ce monde en se vouant à
l'atome.
Et à la mesure de ce que fut la sujétion, on peut mesurer la virulence terriblement explosive de ce que sera la colère, l'irradiante fureur d'une humanité hors d'elle.
Il court, il court...le furet nucléaire ! il est passé par ici, repassera par là! ... Il est pour vos enfants ! Guettez les taches suspectes ! ... un léger palissement du teint ! ... une subreptice lézarde dans l'entrain et la joie !! ...guettez! guettons... il court, il court...
Craignez le pronostic! ... Il en faudra des pronostics pour faire des statistiques ! Nous sommes de la patée de statistiques ! Patée en Conserves de statistiques ! Courbes ! échelles, couleurs, données ....de la bouffe pour cerveaux numériques ! Voilà comment ça se nourrit les computers de la planéte terre ...! Courrez-y!...
Bouffe pour computers ! ... courbes de croissance des excroissances! le bleu pour le césium! le vert ...le violet! l'indigo ...! le bleu ...i, o, pour qui le blanc! Voyelles et couleurs ! Bateau ivre et navire-night! ... il court, il court...
Nous sommes entrés en plein demain ! Par la fenêtre ! Par effraction ! Professeur le-bien-nommé, glauque macérateur de données interprétées...faîtes nous encore rire, faites nous encore peur, tenez nous encore en haleine, encore un peu , ... de vos airs navrés, nous sommes en plein demain, vous êtes désuets...! finis ! i,e...i,...obsolètes...
Savez-vous que chez d'authentiques sauvages des temps anciens, la mort violente, par effraction, passer de l'autre-coté comme par effraction, équivalait à, en quelque sorte, rester, demeurer, fantômatiquement parmi les vivants.
Comptons-nous ! Ce sont des populations entières tamisées au filtre de la mort qui vont y passer par effraction ! Violence douce, au début du moins ! Guettez, guettons ...! Apprenons à voir ces nouveaux fantômes qui couvent en nous, en vous, en vos enfants, jadis pleins de vie, en leur sourire...en leurs premières dents, en leur premiers pas...Guettons le fantôme émacié qui couve ....Il court, il court, le mortel furet...! il est passé par ici, il repassera par là ...il court, il court, le furet qui est partout, partout, il est partout, son ombre! ici et là... ... Hatons-nous !... le temps n'est plus ! non plus le respect de l'innocence ! Flétrie dans le regard de peur des parents, l'innocence de l'enfance ! i,o, courbes, échelles, ... c'est le sourire de votre enfant ! Le grand Khan, le petit-père de la nation, timoniers en série, et autres conducteurs, un art de boutiquier ! des poétes, juste des précurseurs de l'horreur ! des visionnaires, des idéalistes !
La ritournelle s'est enrayée comme l'arme du révolutionnaire ! Le canon s'est retourné contre le tireur ... et la mort vague rode ... l'abandon est de mise ... le Che en son désert libyen, sous son soleil de fortune et son sourire de crétin, peut bien crever ! ... Vois! Frère libyen le furet te passer entre les pattes ! ceux que tu appelais t'ont laissé te noyer en ton désert de feu et de mort ... Qu'espérais tu, toi qui, à plusieurs, va tout seul, de ceux qui abandonnent l'innocence des enfants à des marchands de courbes, à des intelligences artificielles. Tu as l'air malin, maintenant, engoncé dans ton merdier de feu et de sang! Cynisme et Folie sont soeurs de sang ! Et ceux qui les fécondent dévorent nos enfants ! Le geste gratuit est l'apanage du pauvre ! de celui qui n'a rien ! que son don ! La pauvreté est un rire ! grain de sable dans un désert ! Tu es un enfant laissé à la mort ! ... Je sais l'image de ta fin ! J'entrevois ta colère ! Ne sois pas noble! la noblesse entrave l'action! Nous sommes en plein demain ! Et le soleil a luit, mais les volets se sont fermées ! Tu as continué à lui faire de l'oeil sur le mur de sa chambre, au travers des persiennes, à grand éclats de sourires et de rires ! Mais les limbes de ses rideaux se sont tirés , et la mort alors s'est répandue sur toute l'immense et plane étendue et le soleil à l'horizon s'est baissé et a dissimulé son oeil rouge.
Souviens toi de l'indien de jadis ....Et du langage des blancs d'Alors...petit furet qui court, qui court partout... deçi, delà, cahin, caha,....Souviens-toi ! du meurtre des bisons avant celui des populations qui s'en nourrissait, ... Souviens-toi ! Tu es le bras armé du grand-esprit, son esprit frappeur, son geste vengeur ; ils purent frapper, de n'être pas nobles, mais par contre, en revanche, fiers, très fiers!...Et La fierté qui est le rempart contre le malheur, et qui restitue et fourbit les armes dans les poings levés, brandis, de la colère. Un vieux chef-indien analysa récemment ainsi la tragique épopée lancée contre " jolies petites collines verdoyantes " ...
Comment analyserait-il l'assaut donné par les flots en fureur qui, sous les yeux du monde, lancérent leurs milles bras de pieuvre tentaculaire jusque dans les chambres d'hôpital pour en déloger les patients, les malades, les vieillards, et extirper les nouveau nés presque du ventre de leur mère !
Comment analyserait-il, ce vieux chef-indien qui vit quelque part entre Bronx et nostalgie, l'alliance impensable, le pacte hiérogamique, cette union secrète et sacrée, dans l'intra-utérin des limbes terrestres, cet entente démente, où quelque oeil unique sur face de cyclope, mi-bouche, mi-oeil, de la plus grande lenteur qui s'allie la plus grande vitesse en une ligne droite de fuite, où, pour le coup, l'avenir lui-même, dans un trépas probable, esquissé, est déterritorialisé !
L'avenir n'est plus enraciné dans la race humaine. Comme une dent en putréfaction avancée, nécrosée, presque arrachée jusqu'à sa racine, de sa machoire. L'avenir est ailleurs! Déjà, en un tournemain de nuit fatale aux alentours de l'archipel nippon, l'avenir s'est brusquement désolidarisé de notre race! Sa face terrifiante s'est tournée vers d'autres cieux. Ailleurs ! Là-bas! Ailleurs ...! a, blanc, i: rouge ... Dans le désert, des coeurs purs languissent sur leur couche de sable sanguinolent.
La face hirsute du soleil s'est cachée...les larmes qu'il secrète sont le feu de ses éclairs liquides qui foudroient ceux qui ne sont pas encore. Les couches sont hypothéquées par la mort. Dés les premiers sourires et derrière la moindre oeillade.Fais de l'oeil à la mort ! Aime! ...
Comment analyserait-il ça, le vieil indien ? ... la lenteur profonde, sourde, l'extrême indécelable de l'infiniment lent dans une intimité toute à sa joie tellurique, à son à-peine frétillement de combien de millénaires, qui s'en va réveiller le monstre absolu, la terreur totale, - celle née de la matière grise et vive, d'abord vagissante, - le plus vif, le plus pernicieux, l'onde profonde et claire, à la fois, de la mort lente, de l'agonie rampante et inexorable, l'onde céleste de l'invisibilité irrandiante, le terrible, l'indomptable, l'esprit doté d'invisibilité et de la faculté de la vitesse infinie et éternelle...La pierre et l'atome. La pierre, le minéral et son titillement atomique. Ces deux là de concert pour une orchestration magistrale de destruction absolue. La bonne nouvelle vint par la mer. Feu liquide à langue tentaculaire....Il court, il court, le furet...le furet de la mort jolie...il court, il court ... La pierre, l'immobile, le presque immobile, le minéral, il court, il court, le furet... le furet du temps qui passe, presque immobile, et tout résidait dans ce presque, dans cet insoupçonnable presque, dans cet improbable mouvement !... il court, il court, le furet, mais c'est si long... le temps, si long, que ... là au fond, tapi en son sempiternel exode noir et minéral, même presque immobile ça fait quand même une sacré vitesse, à l'échelle du temps, aussi vite que l'atome mais ça se compte pas pareil... ce presque immobile, ce presque rien, cette à peine chute d'une feuille, esquisse automnale d'un vieux monde tellement en désuétude qu'il a sauté, tout seul, pieds joints, dans l'enfer ! dans..l'invivable, dans la condamnation à l'inquiétude perpétuelle! ...l'insupportable érigé en quotidien. Le feu offrit là à l'insupportable sa substantivité naturelle. On le savait insupportable. C'est maintenant tangible! N'en sera-t-il pas plus beau, plus cher, plus infiniment et terriblement précieux ! L'insupportable, trésor vivant ... !
Il court, il court, le furet...le furet de la folie furieuse ...il court, il court...et le sel se figea sur les joues de l'enfant qui pleurait indifférent à la neige qui se mit alors étrangement à tomber sur toute la région de Fukushima, Tohoku, Japon.
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* Les termes de la comparaison ne valent que par la crapulerie et la monstruosité de ces deux personnages, et les conséquences de leurs actes. L'odieuse et basse lâcheté fondamentalement criminelle du-bien-nommé-professeur-Pellerin, la désormais irréductible butée pour l'humanité qu'ait pu être pensée et appliquée, la politique nazie et l'aide apportée à son exécution.