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Billet de blog 20 juin 2013

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Contre-feu

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

"  Mais l'incendie allait trop vite. Il ne donnait pas le temps d'établir un contre-feu, ni de faucher assez en avant de lui pour l'éteindre sur une surface rase. " 

                                                                                                                                                                      Pesquidoux, Le Livre de raison,1932, p. 35.

« J’ai eu des doutes sur ce que j’avais fait en lisant le Journal du Dimanche. Je me suis dit : “ Après tout, si je m’étais trompé…” »  « Mais en réfléchissant, je suis revenu à mon fondamental : l’enregistrement  »

                                                                                                                             François Molins,   procureur de la République de Paris, le 19 juin 2013

Devant les députés,  représentant le peuple de France, de la commission d’enquête parlementaire chargée d’établir d’éventuels dysfonctionnements des pouvoirs publics liés à l’affaire Cahuzac.

                          

Ouvrir sciemment un tel contre-feu, c'est faire fi de la justice, de son rôle et de sa place dans une république dont la séparation des pouvoirs est le socle.

C'est faire fi des fondements de la république que le ministre du budget est tenu d'honorer et censé servir. Il a failli à sa mission. Cela s'appelle une compromission. Et probablement a y bien regarder cette démarche tombe-t-elle sous le coup de la loi.

Faire fi de la justice dans une république ainsi fondée est faire fi de la démocratie. Sa démarche dit, on ne peut plus explicitement,  le peu de cas que ce ministre du budget de la France fait de la justice, de ses institutions comme de tous les fonctionnaires qui la servent et l'honorent.

Justice sans l'exercice de laquelle une société est vite à feu et à sang.   

Le ministre du budget de la France a revêtu pour l'occasion sa défroque de liquidateur,  non seulement les valeurs du pays qu'il est censé servir,  mais surtout de la Démocratie, des fondements de la République.

S'est-il cru, soudain, dédouané de ses engagements, de ses responsabilités,  des devoirs de sa charge, de sa haute fonction, pour avoir, ainsi, voulu tenter de  détourner le discrédit qui menaçait  le Ministre des Finances de la France par cette action d’éclat qui devait  mettre ce dernier  à l’abri de l'opprobre publique,  et qui ne fit, somme toute, que mettre en lumière la mentalité de ce ministre du budget, son peu de scrupules, et jeter une  suspicion bien légitime  sur ses méthodes aux travers plutôt gravissimes dans un climat pour le moins, de l'avis de combien de français, souvent de moins en moins électeurs, dans un climat pour le moins détestable. Nauséeux.

S'est-il cru, soudain, dédouané de l'honneur qui lui était fait de servir la Nation-France pour s'être, ainsi, laissé aller à ce rôle sordide de second-couteau nettoyeur de tranchées ...


Mais pour qui tient la justice en si peu d'estime ...!

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