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En principe la peine de prison est une privation de liberté, pas une privation de dignité !
Les faits décrits sont ignobles et doivent cesser.
Que peut on faire ? Peut être alerter les médias et la Cour Européenne des Droits de l'Homme.
Si l'état français veut casser les envies des corses de prendre leur indépendance, quarante ans de luttes n'ont pas suffit, il n’a rien compris et renforce ce qu il prétend combattre, commentait un observateur.
" Mes premières pensées vont à tous les militants de la première heure qui ont lutté pour notre cause depuis un demi-siècle et aux plus jeunes dont certains sont encore aujourd’hui en prison " déclarait Gilles Simeoni, tout fraichement élu à la tête de l’Exécutif Corse.
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D'une droiture sans faille, d'une morale et d'une conscience exemplaires, 21 ans, interpellé le 27 mai 2013, en préventive, né en 1994, Étudiant, originaire de Corti
LA RUPTURE
par Nicolas Battini
Les révolutionnaires, d'un bout du monde à l'autre, ont une manière de se défendre devant les tribunaux : la rupture.
Refuser de répondre aux questions de la Cour, refuser de donner quelque information que ce soit, se borner à tenir des déclarations politiques expliquant leur engagement, d'Antigone à Maria Gentile, de Mandela à Natale Luciani, du procès de Burgos à celui des 21 du FLNC en 1979, voilà la seule voie de celles et ceux qui sont convaincus d'être dans leur bon droit.
Voilà le seul moyen d'être cohérent et crédible devant l'opinion publique et de faire progresser des idées, sans jamais se soucier des conséquences judiciaires.
A cette stratégie se heurtent deux éléments.
Le premier, le moins dur à affronter, c'est l'intransigeance, voire la vengeance des institutions répressives. Les juges ne font plus de cadeau, on s'y fait, on assume, on sait pourquoi on se bat.
Le deuxième, affligeant, c'est l'incompréhension ou la bassesse de certains " frères de lutte " qui, au nom de l'adage ridicule et historiquement faux qui dit que " les militants en prison ne servent à rien ", s'en prennent violemment à ceux qui, incarcérés, ont décidé d'avoir une conduite politique sans concession, quelque soit le prix à payer. " la prison leur plaît, ils veulent y rester ."
Ceux qui tiennent ce genre de discours se salissent sans le savoir, aussi seraient-ils avisés de se politiser un peu, d'ouvrir des livres d'histoire ou des essais politiques pour comprendre la portée de la rupture, ou de s'abstenir de tout commentaire.
Quand on est doué d'un minimum de décence ou de sincérité, on ne parle pas en ces termes de militants qui voient vieillir leur parents d'un parloir à un autre et qui ne peuvent pas partager un moment d'intimité avec la femme qu'ils aiment, enfermés qu'ils sont dans 9m carrés à 1000km de chez eux.
La prison ne plaît à personne, aussi faut-il garder le sens de la mesure.
Le grand problème du mouvement national corse, c'est le manque de formation militante. Ce genre de comportement n'en est qu'une preuve supplémentaire. Malgré tout, en dépit des commentaires déplacés et infamants de ceux qui, mêlés à toutes les intrigues, par ignorance ou par jalousie, ont toujours quelque chose de mal à dire sur tout et tout le monde, la vérité est une.
Ce sont les actes concrets, l'audace et le courage qui font l'histoire d'un peuple. C'est la vaillance militante et le mépris du danger, l'acceptation du sacrifice, qui tracent la voie de la lutte. Le reste n'est que du vent, et le vent souffle, et le vent secoue, mais le vent passe.
N. Battini
"Parler d'innocence ou de culpabilité, c'est reconnaître la nature criminelle des actes qui nous sont reprochés, c'est jouer le jeu de l'État Français.
Ni innocent, ni coupable, tout au plus responsable et dans tous les cas solidaire de 40 ans de résistance armée pour le salut de la Nation corse."
N.Battini
" Les actes de résistance ne sont pas des actes criminels. Les seuls criminels sont les gouvernants de l’État français qui nient l'existence du peuple corse et lui refusent le droit à l'autodétermination."
Le 14 Novembre, après la nuit tragique qui ensanglantait la France et la plongeait durablement dans le deuil, Nicolas écrivait :
" Messieurs les Procureurs, Juges et magistrats du parquet antiterroriste, agents de la DCRI et autres artisans de la répression contre les patriotes corses.
Vous qui suivez régulièrement ces statuts et qui me les ressortirez le jour de mon procès, vous avez vu hier soir ce que signifie le mot de terrorisme.
Des destructions de biens publics menées sans volonté de faire des victimes innocentes méritent bien une autre qualification que celle qui est usitée pour définir l'assassinat de masse.
Plus que jamais, je suis un indépendantiste corse convaincu, militant clandestin peut-être mais terroriste certainement pas."
N.Battini
L'arrestation de Nicolas Battini
30 mois d'incarcération pour risque de trouble à l'ordre publique.
30 mois de garde à vue, et pas de procès en vue, la traversée continue, une traversée à fond de cale, c'est le pot au noir des droits de l'homme, des respects des conventions et des droits les plus fondamentaux de chaque, de tout être humain, traversée sans fin sur une mer sans fond, à fond de cale où l’inacceptable s'y déroule, quand la tragédie humaine se déroule presque bien tranquillement, suit son cours et, que, là-haut, sur la passerelle de commandement, tout est nié.
Et si d'aventure, quelque hunier, la-haut, s'aventurait à, comme on crie " terre, terre en vue" , " terre en vue !", " tout droit, à ba-ou-à-tribord ", à crier son fait à la kommandantur là en bas, peu sourcilleuse de démocratie réelle, nul doute que lui serait envisagé et fait un sort bien peu enviable pour peu, ce qui n'est pas le cas, que la détermination lui fasse défaut, et, pour parer aux ravages tant psychologiques que maintenant physiques, qu'occasionne la confrontation au quotidien d'avec l'insupportable, l'inéquitable et le monstrueux, seul l'espoir, qui puise son souffle dans le souffle même de la vie de l'homme, seul l'espoir au cœur de l'inexorable tragédie de l'humanité en butte aux toujours mêmes tortionnaires qui sévissent depuis la nuit de tous les temps, seul l'espoir pour attiser la détermination, la salvatrice qui le lui rend si bien.
" 30ème mois d'exil carcéral. Toujours aucune date de procès. Ferme solidarité politique et morale à l'égard des actes qui me sont reprochés. Je ne condamne qu'une seule violence, celle d'un état, colonial dans sa nature, qui a toujours refusé de prendre en compte la question nationale corse. "
N. Battini
Ça vous étonne, écrivait un observateur, mais n'oubliez pas que la France est très mal classée par Amnesty International pour le respect des droits de l'homme, mais depuis les attentats du 14 novembre au soir, la France a officiellement annoncé se soustraire à l'obligation de reconnaitre certains droits garantis par la convention européenne des droits de l’homme.
L'état d'urgence égratigne les droits de l'homme. " Les autorités françaises ont informé le Secrétaire Général du Conseil de l’Europe d’un certain nombre de mesures prises dans le cadre de l’état d’urgence instauré à la suite des attentats terroristes de grande ampleur perpétrés à Paris, informe sur son site le Conseil de l'Europe. Mesures qui sont susceptibles de nécessiter une dérogation à certains droits garantis par la Convention européenne des droits de l’homme."
Le Conseil explique que l'article 15 de la Convention prévoit dans ses textes une telle dérogation en cas de "danger public menaçant la vie de la nation". Il explique aussi qu'"il ne peut y avoir de dérogation à l’article 2 (droit à la vie), à l’article 3 (interdiction de la torture et des peines ou traitements inhumains ou dégradants), à l’article 4, paragraphe 1 (interdiction de l’esclavage), ni à l’article 7 (pas de peine sans loi)."
Lorsque le gouvernement invoquera l'article 15, la demande sera examinée par la Cour européenne des droits de l'homme sur la conformité de sa demande.
Livrés à la chiourme vengeresse et à la vindicte des matons dont on imagine mal que de tels errements continuels, répétés, absolument récurrents dans leurs comportements puissent être le fait uniquement du caprice malsain, maladif de ces tortionnaires de fonctionnaires de l’État et ainsi passer inaperçu à l'attention qu'on sait pourtant pointilleuse, parfois jusqu'à l’excès, des responsables des établissements pénitenciers, quand, qui plus est, la presse, il est vrai plutôt insulaire, s'en fait l'écho, nombres de prisonniers politiques corses, espèce non-reconnue par l'état français, tout comme la notion-même de peuple corse, nombres d’incarcérés politiques - mais ça n'existe pas - voient leur vie tout simplement mise en danger par l'administration même qui en a la responsabilité, la charge, et tout cela se déroule derrière des murs, bien à l’abri des regards, de toute publicité, de tout regard, tout cet inacceptable se déroule au quotidien, un quotidien tout autant diurne que nocturne.
Harcèlement au quotidien.
À la veille d’un examen universitaire, le dimanche 10 Janvier dernier au soir, un surveillant a délibérément refusé de réactiver le courant dans la cellule de Nicolas Battini, après une panne d’électricité, l’empêchant ainsi d’accéder à ses révisions sur l’ordinateur.
Dans ces conditions, le militant n’a pas pu préparer ses examens dans de bonnes conditions. Nous ne pouvons pas accepter que l’administration pénitentiaire l’empêche, par quelque moyen que ce soit, de participer aux examens auxquels tous les étudiants doivent se plier.
Pour dénoncer un tel comportement, Niculaiu Battini a refusé de réintégrer sa cellule le matin. L’administration pénitentiaire l’a donc placé au quartier disciplinaire…
Toutes les organisations et associations de prisonniers politiques corses ont témoignés de leur soutien fraternel à ce militant dans ce nouveau moment difficile.
Le 15 janvier dernier au matin
"Niculaiu BATTINI condamné ce matin par la Commission de discipline à 14 jours au Quartier disciplinaire, dont 8 avec sursis
L'enquête interne lui a donné raison, mais malgré cela, la direction pénitentiaire, par une condamnation disproportionnée (moyenne pour des faits similaires : 4 jours de quartier disciplinaire), a décidé de couvrir son subalterne.
Niculaiu BATTINI a déclaré assumer ses actes et entend contester la décision de la Commission de discipline en restant au Quartier disciplinaire jusqu'à nouvel ordre."
Une forte mobilisation est à l’œuvre, les demandes, jusqu'à présent restées lettre morte, sont réitérées que Nicolas Battini soit transféré vers une autre prison pour pouvoir étudier dans des conditions dignes.
" Nous souhaitons également apporter notre soutien sans faille à Xavier Ceccaldi et Cédric Courbey "
Ces deux prisonniers politiques ont passé une nuit au mitard suite à des accusations totalement farfelues.
Xavier Ceccaldi, interpellé le 23 novembre 2013, en préventive, né le 16 juillet 1985 et Cédric Courbet, 41 ans, interpellé le 4 avril 2014 à Sartè, en préventive, 2 enfants, éleveur.
La légitimité peut quelques fois être opposée à la légalité (en clair la légitimité est à la nation corse ce que la légalité est à l'état dominant , or depuis décembre il y a eu des élections démocratiques et légales qui donnent de la légitimité au peuple ), et devant la volonté du peuple , une constitution peut être modifiée, ou une loi amendée .
Les nuits agitées de prisonniers politiques malmenés.
Nos prisonniers politiques sont en danger de mort !
En effet, Cédric Courbey et Xavier Ceccaldi sont placés au mitard depuis le mardi 12 Janvier avec pour seuls vêtements les shorts et tee-shirts qu'ils portaient sur eux lorsque l'équipe d'intervention et de sécurité sont venus les chercher dans leurs lits pour les traîner au quartier disciplinaire au beau milieu de la nuit.
Sans veste et sans pantalons, ils sont enfermés depuis maintenant 8 jours, dans des cellules de 4m carré ( la taille d'un chenil ! ) dans lesquelles les fenêtres sont cassées, et cela en plein hiver en région Parisienne ou les températures sont en ce moment en dessous de 0 degré .
Nous pouvons donc aujourd'hui affirmer que leur santé est gravement mise en danger par l'administration pénitentiaire qui refuse ne serait ce que de les autoriser à porter leurs effets personnels !
En réaction à cette intolérable situation, Laurent Susini et un autre prisonnier de Fleury ont entamé en solidarité depuis dimanche matin une grève de la faim qui durera tant que Xavier et Cédric seront au mitard.
Ce matin Emmanuel Peru et Cyril Garcia-Tomasi, respectivement incarcérés a Villepinte et Osny ont rejoins le mouvement et entamé à leur tour une grève de la faim.
Tous les prisonniers politiques de Borgu sont quant à eux en grève des plateaux depuis lundi matin.
Nous tenons à dénoncer fermement le mutisme de la direction de Fleury Mérogis qui malgré nos nombreuses tentatives de contact et de médiation persiste dans son silence.
Nous précisons à ce sujet que l'Avocat de Xavier et Cédric a déposé un recours auprès de la direction dont nous aurons la réponse dans 48h.
Pour résumer la situation dramatique que vivent actuellement nos prisonniers et leurs familles :
- Deux prisonniers politiques sont au mitard en danger de mort.
- Quatre prisonniers en grève de la faim.
- Sept prisonniers en grève des plateaux.
Nous ne laisserons pas l'administration pénitentiaire hypothéquer plus longtemps l'intégrité physique de nos frères sans réagir.
Nous appelons le peuple Corse dans les jours à venir à se tenir prêt, si la situation venait à perdurer, à des mobilisations d'envergure.
Associu Sulidarità.
Ce matin les prisonniers politiques corses incarcéres à Borgu publaient :
Lettre ouverte de tous les prisonniers de Borgu :
Les prisonniers de Borgu le 21/01/2016
A l’attention de l’administration pénitentiaire de Borgu,
Suite à l’incident survenu le 12 Janvier 2016 à la maison d’arrêt de Fleury Merogis concernant les deux prisonniers politiques, Cedric Courbey et Xavier Ceccaldi, qui ont été envoyés au mitard dans des conditions inhumaines, et, sous un prétexte infondé, abjecte et ubuesque, c’est-à-dire « une désignation sans preuve », par un surveillant, comme « les possibles fomentateurs d’un mouvement de protestation », et l’incident survenu le 14/01/2016, à la maison d’arrêt de Bois d’Arcy, concernant le prisonnier politique Nicolas Battini, qui après avoir refusé de réintégrer sa cellule pour non respect du droit d’étudier dans de bonne condition en détention, a été envoyé au mitard dans des condition qui relèvent d’un autre temps, pour ces raisons, l’ensemble des prisonniers non-politiques de Borgu, toutes unités confondues ont pris la décision d’apporter leur soutien et leur solidarité à ces trois prisonniers politiques qui subissent des traitements injustifiés et inhumains, en s’associant au mouvement initié par les prisonniers politiques de Borgu c'est-à-dire le refus des plateaux repas jusqu’à nouvelle ordre, dans un but humanitaire et apolitique.
Les prisonniers de Borgu toutes unités confondus.
Derniére minute
The last, but not the least !
En ce matin du 21 janvier, alors que Nicolas Battini se trouve toujours en Quartier Disciplinaire pour les raisons que nous venons de rappeler, nous somme donc heureux de pouvoir dire, malgré toutes les tentatives de l'Etat Francais d'entraver le bon déroulement des études universitaires de Nicolas Battini, que ce dernier vient d'être élu par les étudiants de l'Università Di Corsica !
Trois élections avaient lieu ce mercredi 20 décembre : celle du Conseil d'Administration (CA), celle de la Commission Formation et Vie Universitaire (CFVU) et celle de la Commission de la Recherche (CR). Voici les résultats complets.
2333 suffrages exprimés au total
Au total :
GI : 922 voix (39,5%)
CGC : 762 voix (32,6%)
GP : 600 voix (25,7%)
GD : 31 voix (1,3%)
C'est donc la première fois qu'un prisonnier politique, Niculaiu Battini, est élu à l'Université. C'est un signal fort lancé à l’État, d'autant plus qu'il était tête de liste dans le cortège lettres au CFVU et sa liste a réalisé un score sans équivoque : 219 voix pour la GI (54 %), contre 94 pour la GP (23 %) et 91 pour la CGC (23 %).
Les prisonniers politiques ne sont pas seuls, ils ne le seront jamais, c'est un peuple tout entier qui se bat à leurs côtés !
La légitimité peut, quelques fois, être opposée à la légalité (en clair la légitimité est à la nation corse ce que la légalité est à l'état dominant, hors, depuis décembre, il y a eu des élections démocratiques et légales qui donnent de la légitimité au peuple ), et devant la volonté du peuple , une constitution peut être modifiée, ou une loi amendée .