pierre guerrini

Abonné·e de Mediapart

604 Billets

3 Éditions

Billet de blog 21 novembre 2010

pierre guerrini

Abonné·e de Mediapart

Ces Gens d'Haïti , qui , les enfants d'abord, crèvent comme on pisse ...

pierre guerrini

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.


Ces Gens d'Haïti , qui , les enfants d'abord, crèvent comme on pisse ...

Des pauvres gens noirs , en grande majorité, et , très pauvres et souvent beaux, toujours en grande majorité, qui parlent un Français de rêve, crèvent depuis leur guerre d'indépendance, révolte des esclaves contre la France esclavagiste, qui se solde en 1804, après la défaite des troupes françaises, par l'indépendance, et, avec, à la clef, à la restauration de la royauté en France, par une note "astronomique ", fixée par Charles X, à 150 millions de francs-or , réduite en 1939 à quelque 100 millions de ces mêmes francs-or, pas encore épongés, crèvent, crèvent et crèvent, gueule ouverte, gueule béante, battus, embastillés dans leur prison, fusillés, malmenés, affamés, de la maltraitance esclavagiste aux violences invraisemblables et autres tortures des tontons macoutes pour finir écrasés par centaines de milliers sous les décombres d'un formidable séisme, qui détruisit les grandes et moins grandes villes de leur petit pays d'environ 8 millions d'âmes noires et Vaudouisantes, esprits-adeptes de ce curieux mixte de pratiques religieuses, culturelles et artistiques diverses et complexes venues en droite ligne maritime du Bénin et environ , auquel, en 1966, dans son " discours de Dakar " au festival mondial des arts nègres, André Malraux affirme que l’art moderne d’Afrique et de ses diasporas est « entré dans l’Histoire », avant que, le 28 décembre 1975, débarquer, malade, à Port-au-Prince, pour le lendemain, rejoindre sur les hauteurs le hameau de saint-soleil, où, vivent , et, donc, exposent , naturellement et sobrement, des peintres haïtiens, devant les oeuvres desquels le Ministre de la culture du Général de Gaulle , son ami et compagnon de lutte, l'écrivain et homme de guerre, poéte et essayiste, politique et immense orateur s'il en est, André Malraux, le prestigieux émissaire de la pensée de la France-Libre, tombe sous le coup de l'émerveillement, de la fascination, éprouve un choc et une émotion devant ces toiles, nombreuses et colorées , tragiques, violentes, et irradiées de force de vie joyeuse et insoupçonnable, à tel point qu'il émettra, le regret de n'avoir découvert que si tardivement les peintres et peintures, l'art et les oeuvres des artistes de Saint-Soleil . Qu'il placera parmi les plus grands artistes de l'histoire de l'art et de la peinture , aux côtés des très grands de son panthéon artistique et dont il témoignera dans son dernier ouvrage, l'Intemporel , la métamorphose des dieux.
Médusé, Malraux assiste à une cérémonie Vaudou. Vaudou, esprit , qui convoque en un tournemain tout un maelström de puissances naturelles, terre, eaux, foudre, maladie, et mort, terrible et formidable puissance de vie, violence, et possession, génie de l'expression et du verbe, de l'irruption poétique, de la force de la sève de vie, extrême théatralisation et possession, chorégraphie et danses non moins hallucinantes, l'humain dans sa complétude y est évoqué, convoqué, corps et esprits, esprits des morts, des familles, revenants, jamais-morts, arts, vie et drames. Qui a présent s'inquiète et se se soucie des Jean-Michel Basquiat d'aujourd'hui, d'aujourd'hui et d'hier, parce qu'au rythme où va la Mort en terre d' Haïti, sitôt Aujourd'hui éteint qu'il sombre dans le Grand hier, qui donc s'inquiétera des huit et quelques millions d'âmes et d'esprits d'hommes et de femmes, et d'enfants, qui , à peine émergés, parfois au terme de périples aux circonstances inouïes, tant par leurs résistances que par la ténacité louée des sauveteurs aux moyens parfois précaires , eux-mêmes souvent exténués, qu'ils en soient à nouveau remerciés, des décombres du séisme, sombrent, alors, maintenant, alors que ça couvait depuis des semaines ( d'inaction) , dans la mer de la maladie qui déferle actuellement dans la quasi indifférence ou dans une impuissante résignation générale. Comment un peuple qui fait chanter sa langue comme jamais, cette langue, même au temps de la magnificence de la langue du Royaume de France, comment même les zélateurs sordides de la france-entreprise qui chassent à grands coups de balais de sorcières ses roms-et-autres , comment ces gens-là, si loin de nous, je veux parler de nos élites-sordides, comment à ce point ne peuvent-elles plus être sensibles à ce chant de la vie et du désespoir qu'entonne ce Destin si particulier, et si riche d'enseignement à venir, celui de nos fréres en Langue merveilleuse, nos frères Haïtiens qui souffre tel martyre, et pour quelle raison, comment ne pas voir , entendre, comprendre, sentir et aimer que c'est dans cette langue française, parce que Langue française , qu'ils ont forgé la force inspiratrice qui fait brandir haut et fort, et loin et longtemps, la volonté, le goût et le courage de se battre, de se battre pour sa liberté. comment ne pas voir, sentir, comprendre, que cette langue forge , recèle et forge le goût de la beauté et de la liberté et recelle l'esprit des mots qui fait que le corps combat. Combat, meurt, gagne.
Depuis plus de deux siécles, à peine un bout de pays, sur à peine un bout de terre aride et montagneux, battu par les vents, et les malheurs nous donnent en français un exemple de courage et d' hauteur d'âme à peine pensable, et tout bonnement inaudible pour nos élites z'autistes. Ici autiste ne signifie rien d'autre, ne qualifie rien d'autre que l'abject vilénie la plus totale couplée à une la bétise insolente, insensible et sûre d'elle de ces gens pour le(s)quels j'ai ce qu'a eu ce prêtre du nord qui demandait à son dieu de le(s) frapper, de sa vengeresque et équanime foudre. J'en fait voeu de même. Aupres de qui va de soi.
Depuis deux siècles et plus que ces gens, qui vivent en Terre de Langue de France, colorée, jeune, inventive et belle à un point tel , que, peu , de la mère-patrie qui se rétrécit , d'ailleurs, comme dans toute bonne psychose, à vue d'oeil de rond de cuir de nos ministères de la honte et aux affaires juteuses , ne possèdent tout simplement plus et seraient bien incapables de la si-joliment-parler , souffrent et endurent tant et tant et tout , je propose un élan de solidarité envers nos frères de langue et d'histoire, d'ouvrir un couloir aérien du coeur, et de la même façon que l'Allemagne de l'ouest s'est attachée à rejoindre sa siamoise de l'est par une injection financière colossale, courageuse, osée et finalement complétement réussie, sans faire l'offense à ces gens, qui, depuis Charles X , sont toujours débiteurs du prix de l'idée saisie à bras de le corps, de la volonté de liberté, de leur offrir la nationalité française que l'usage à la beauté immodérée qu'il font de la langue de cette nationalité leur devrait octroyer naturellement et tout simplement, et par un effort national, semblable à un sursaut venu du coeur et de l'esprit de nos lumières, injecter les sommes nécessaires à leur tout bonnement sauvetage, et leur fournir tous les moyens ainsi que la logistique nécessaire, et , ce, le temps nécessaire.
Renouons donc avec l'esprit des brigades d'Espagne chères au grand homme, Ministre vaudouisant de la Culture de l'homme de Londres. Ressuscitons cet esprit, il en est bien temps, et encore bien davantage pour les flopées de gamins et gamines qui crèvent , avec dans la bouche, leurs derniers mots , les mots et les expressions de l'adieu, de la souffrance, de la douleur et de l'incompréhension, terribles , dans la langue, l' Haïtienne. la Française, ...qu'importe...! la silencieuse, celle comprise de tous les peuples, de tous ... corps raidis, par centaines, milliers, ici, là, partout, enchevêtrement de la mort , du désespoir et de l'imperfection de la gente humaine dans un égoïsme et une cécité absolument et résolument criminelles.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.