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La tombe d'Edgar Allan Poe, mystérieusement fleurie depuis 1949, ne le serait plus depuis trois ans.
Le conservateur du musée de Baltimore, ( Maryland ) Jeff Jerome, après avoir veillé, en vain, toute la nuit avec quelques curieux pour tenter d’apercevoir le visiteur a annoncé, très officiellement la fin de cette mystérieuse tradition, qui voyait, à chaque anniversaire, et ce depuis 1949, une main inconnue déposer trois roses et une bouteille de cognac à moitié vide, sur la tombe du poète et écrivain, a affirmé le Baltimore Sun, dans son édition du 19 Janvier.
Bien que le mystérieux personnage, dont on n'a d'autre indication qu'une ombre sur une photo, ait, dans le passé, précisé, par un pli posé prés de la tombe, que le flambeau serait passé - à son fils ? - il n'en fut rien.
Appliquant à ce mystère jamais éclairci, la théorie de la Lettre Volée, - la plus sûre manière de dérober au regard de tous quelque objet étant de le placer au vu de tous, un vu qui le protégerait du su! - l'on pourrait songer à, donc, attribuer l'attention touchante et la libation nocturne du visiteur au dit-conservateur du musée Edgar Allan Poe ...
Illustration du Corbeau par Gustave Doré
A moins évidemment que, sur la pointe des pieds, effleurant à peine la dallage froid, de la tombe, celle " .... qui avait été morte une fois de plus bougeait , et maintenant plus vigoureusement qu’auparavant..." une fois l'an, l'étrange et fascinante Ligea, de sa première et terrible nouvelle, ne s'en soit venue, se détachant des pages à l'aide de la main tendue de Charles Pierre Baudelaire, et peut-être, accompagné par lui, le divin traducteur, honorer son sublime créateur.
Qui sait si ... Au prochain anniversaire de sa mort ...