Benoit Hamon appelle à voter pour les candidat-es socialistes...qui soutiennent Macron
Ou « Le point de vue incisif d'une étudiant de sciences-po, que je rejoins, concernant ce Hamon de fait si ce n'est subjectivement complice de l'opération Macron. Cet étudiant s'apelle Anatole T. » Mari-Mai
Son Blog, au demeurant fort interessant et trés suivi, semble, comme le laisse suggérer le lien qui ne renvoie à plus rien, avoir été bel et bien supprimé, ou, du moins avoir corps et âme disparu dans les méandres des volutes indiscernables et parfois fantomatiques de la toile immense et expédié en des confins du net hors d'atteinte.
Mais le cache de google " veille au grain " et joue les providences quant aux parutions envolées qui s'en vont jouer subrepticement, et, à leur corps parfois défendant, les filles de l'air un tantinet vicié du temps actuel.
Donc Benoit Hamon sur France 2 dit texto à propos des candidats socialistes, avec un air outragé de circonstance, comme s'il s'agissait d'une soudaine découverte : "aujourd'hui nous avons au Parti Socialiste - c'est incroyable ! - des gens qui sont déjà partis chez Emmanuel Macron, des gens qui y restent mais qui ont été distingués par Emmanuel Macron qui ne met pas de candidat face à eux, d'autres qui aimeraient travailler dans la majorité présidentielle mais ont un candidat En Marche en face" et en gros des gens qui trouvent que le projet d'Emmanuel Macron n'est pas terrible (je résume pour ces derniers car la phrase durait 10minutes et c'était franchement pas du Proust).
Après cela Léa Salamé lui fait remarquer que son programme n'est plus celui du Parti Socialiste, ce qu'il trouve donc bien dommage.
Devinez quelle conclusion il en tire...
Eh bien qu'il faut voter Parti Socialiste... Et qu'il "soutient la gauche dans sa diversité", c'est-à-dire les "socialistes" (donc une immense majorité de macronistes comme il l'a lui même dit...) les "communistes" et les "écologistes". Nous avons fait 19%, lui 6%, mais non nous n'existons toujours pas (il se permet simplement de dire que nous aurons "sûrement" des député-es...formidable...).
Résumons : Benoit Hamon appelle à voter pour des candidat-es dont il dit lui même (après avoir rappelé une nouvelle fois son attachement au rocardisme centriste) qu'ils-elles sont pour leur immense majorité (et c'est le cas) favorables au projet d'Emmanuel Macron, et qui ont abandonné l'idée de défendre les idées qu'il a lui même portées à la présidentielle.
Donc pour la seconde fois, bien qu'il dise qu'il est contre "le projet tout à fait respectable d'Emmanuel Macron, qui n'est pas mauvais en soi, mais qui ne saura pas répondre efficacement aux problématiques actuelles qui se posent comme la transition numérique par exemple blablabla tout en lui souhaitant évidemment qu'il réussisse parce que c'est pour l'intérêt de la France blabla", il est de ses plus fidèles alliés et un artisan objectif de ses victoires.
Si Benoit Hamon dit que le clivage droite-gauche n'est pas fini c'est visiblement parce qu'il regrette l'époque où les socialistes faisaient encore semblant de s'opposer aux politiques de droite tout en les soutenant de fait. Disons le : une femme comme madame El Khomri, libérale de la première heure, soutenue par Macron et Benoit Hamon, a au moins le mérite d'avoir une ligne claire comparé à ce foutage de gueule intégral.
En fait, ce court passage donne une fois de plus raison à mon article où j'explique le soutien direct et indirect du PS et donc de Benoit Hamon à Emmanuel Macron. Il se trouve qu'il a eu un beau succès (partagé plus de 2300 fois). Ce qui m'a valu de me faire insulter par des gens qui trouvaient qu'expliquer cela est comme dire "le ciel est bleu", "captain obvious" etc, je comprends la remarque mais dans le même temps je me suis aussi fait traité de "complotiste" (allons dont...). Raison pour laquelle j'ai publié un complément.
Mes articles revenant pourtant à faire découvrir à certains que, incroyable mais vrai, le PS a soutenu Hollande (et Macron à l'économie) et gouverné avec depuis 5 ans.
Evidemment, moi aussi j'aimerais me dire que non il ne faut pas taper sur "la gauche" pour nous concentrer "sur notre vrai adversaire" mais après 5 ans de hollandisme il faut encore visiblement expliquer à certains que non, le parti socialiste, qui soutient Macron et donc Lemaire à l'économie, n'est pas et ne sera pas un allié. Qu'il soit de gauche ou pas n'est même pas un sujet car nous sommes en désaccords avec toutes les politiques écoeurantes qu'il a mené ces dernières années et qu'il s'apprête encore à mener avec son ancien ministre de l'économie devenu président.
Il est important de le dire et de le répéter pour la simple et bonne raison que si les électeurs-rices hamonistes partagent souvent près de 90% nos idées et que les nuances sont largement exagérées par ceux et celles qui ont intérêts à ce qu'elles le soient, par contre, les candidat-es pour lesquels ils et elles votent sont à l'opposé des notre et des leurs. Parce que c'est le rôle des personnes comme Hamon avec une vitrine de progressisme dandy, un discours ultra lissé et des longues phrases d'apparatchiks, que de venir semer la confusion chez les électeurs-rices des classes moyennes des centres villes urbains en les faisant voter pour des macronistes, dont, à la manière du hollandiste qu'il est, il ose encore nous faire croire qu'ils sont "de gauche" (avec le dégoût que ce mot inspire désormais -probablement à raison au vue de ses réalisations récentes- à la plupart des gens).
C'est important de faire prendre conscience de tout ça, malgré la brutalité intellectuelle que cela a, parce que la période est grave et ces voix précieuses. La présidentielle l'a confirmé, la qualification et la victoire se jouent souvent à peu de chose.
« Enfumeur de première depuis le début... » ... « Avec sa tête de communiant il emballe ceux de la gauche qui ont un impensé de droite dans leur inconscient.» Soaz S.L.