Décidément, on lui en veut au «pauvre-type». Un grand écrivain, mais un pauvre type, dira, de lui, Malraux. Le Neveu a encore fait un caprice. Cette fois, il flingue le pauvre type qui est quand même un grand écrivain avec 1 à 1,5 million d'exemplaires vendus du " ... voyage au bout de la nuit " rien dans la collection Folio, en le privant d'une commémoration avec tous les honneurs de la république.
La belle jambe, que ça lui fait à Louis-Ferdinand, qu'un ministron caractériel et capricieux, confonde de façon pernicieuse, pauvre-type et grand-écrivain. Le bon peuple, lui, qui répugne pas à la gaudriole ne s'y trompe pas. Tous les ans, Destouche et Camus se tirent la bourre...Qui vendra le mieux cette année...L'Etranger ou le Voyage ...et c'est Gallimard qui ramasse... la mise, tu parles...ça fait longtemps ...par ici la monnaie tous les ans, ça coule à flot... Destouche, à lui tout à lui seul, c'est la commémoration tous les ans, pas besoin des cancrelats de la république et des fétides qui la couronnent...
Ils sont des millions, des dizaines de millions avec leur exemplaire du Voyage, en poche, dans le sac, sur les rayons de leur biblio, toujours en bonne place,à portée de main, juste à l'allonger, la main, et hop! ...le livre s'ouvre! et quel que soit la page, c'est l'extase, la langue, le style, le grand style, l'invitation au voyage, les amarres larguées et l'aventure ...Quelle magie ...Sacré bonhomme, sacré farceur !!! L' a truffé son oeuvre ( pas le Voyage, non plus grands romans ) de lignes, de textes, de diatribes, de pamphlets pour le moins antisémites. Il aurait pas du , il l'a fait, on le sait, c'est dans le domaine public, qui ne le sait pas ...
Après les interdits de l'ENS, l' Interdit-de-gerbe, le plus grand prosateur de la langue française, ça la fout mal ...
C'est un très grand, mais on fait mine de rien! On lui tourne le dos! Il remplit les caisses (un comble), mais même pas un mot et une fleur. Pour le mot, j'suis sûr que lui-même, l'Auguste-Louis-Ferdinand l'aurait su trouver le bémol qu'il faut à cause de " comme qui dirait... sa position ...", et il s'en serait tiré avec, et, le sermon ( à cause de la position) et, les honneurs (dus au grand-écrivain). Faut dire que la République, elle aurait pas supporté cette salissure, elle, toujours exempte de taches, de honte, d'horreurs, d'horreurs absolus - Je vous raconte: je me souviens (et l'on se rapporte au statut de la mémoire chez Paul Ricoeur ...allez-y voir dans " l'Oubli, la mémoire..." ) - Je vous raconte donc : un type, très agé mais très en forme et qui racontait par le détail et mime la scène : ... "comment il passait par les armes, à la mitraillette, et, tout seul, de quelques rafales, toute une palanquée de nègres alignés contre le mur ", du temps, bien sûr où il était soldat de l'armée ... de la République ...
Vous les voyez, vous, les trois couleurs ensanglantées...et son air, quand il est entonné, ...Une vrai berceuse de dingues, quand-même...sanglante et haineuse... Y a qu'à voir, ...l'expertise Française (mais j'y reviendrai dans un futur billet ! ) qu'une dame de France voulait refiler à un dictateur-fasciste au régime assassin, pour qu'il nettoie les rues de son pays...de sa population en liesse-à-venir...Et le neveu, ça le tache pas, ça.
Curieux! ...Comme c'est génant les mots d'un grand écrivain, plus que des balles. Plus que des balles qui ont tués. Il a lu un pamphlet. La belle raison...Que n'a-t-il-lu le Voyage, Mort-à-crédit, ...oui, ça prend du temps ! c'est du bel ouvrage, il faut s'y atteler, et se faire humble, lecteur...parcourir les unes aprés les autres, les lignes, lire les lignes, toutes les lignes, les unes après les autres, les pages, les unes après les autres, les centaines de pages, les milliers, qu'il a écrites...écrites, réécrites, raturées, recommencées des jours et des nuits entières...Un pauvre-type, oui, Certes, ...mais quel écrivain....Un grand écrivain a dit Malraux, et Malraux, quelle pointure! Quel homme! quelle plume! ... ce parcours, ces livres, cette voix, ces discours, sa vision....Quel ministre de la culture que cet homme (instigateur des maisons de la culture ) pour lequel tout un chacun d'entre nous était susceptible, quel qu'il soit, de rencontrer, même fortuitement, ... l'art, et de la rencontre avec l'art, en devienne autre, un autre homme, ontologiquement autre ...Et vous le voyiez courir à flancs de hauts coteaux, peu avant sa mort, à flanc de montagne, en Haiti, à la recherche de l'encore-nouvelle-rencontre qu'il fera, d'ailleurs! ...
Alors, nous resterons avec Malraux, parce tant qu'à prendre des maitres, prenons les plus grands, et saluons ce Monsieur Louis Ferdinand Destouches, dit ...Céline, saluons Céline ! ... et remercions le pour ces milliers et milliers d'heures d'un inlassable labeur toujours remis sur son ouvrage et qui se déploie , s'offre et fleurit continuellement sous les yeux fascinés et dans l'âme rendue malléable au lyrisme d'un des plus grand prosateur de la langue française, qui , pour revenir à elle, jolie muse enjôleuse et libre, peut s'enorgueillir d'en collectionner grand nombre et d'en avoir à offrir de si bons, de si grands ... - qui en font le prestige, et, créent des vocations -...à chaque lecteur, à tout lecteur, au lecteur.