Le geste à la parole ...
Un homme Corse dans le sud de la Corse, devant l'attitude des représentants de l’État vis à vis de ces populations dites-gens-du-voyage, proposa à une petite communauté de Rroms de s'installer avec armes et bagages, vieillards, femmes et enfants, sur un terrain spacieux dont il est le propriétaire.
Beaucoup de Corses, s'ils ne se lancent pas dans la vente forcenée de leur terres contre du sale papier gris, disposent, ainsi, de petites, moyennes et grandes propriétés ancestrales et familiales.
Quelle ne fut pas sa surprise - et sa colère ! - lorsqu'il fut, très officiellement convoqué, dument et derechef, à la Kommandantur, par ces mêmes qui chassaient le gitan à longueur d'année, pour lui signifier le délit qu'il commettait en hébergeant - tout à fait volontairement - de la sorte ces populations sur un bien lui appartenant.
L'histoire fit quelques bruits, l'homme était influent et ses amis bien davantage - La kommandantur dut ravaler sa hargne - et l'affaire dut se tasser puisqu'on n'en entendit plus parler et que la dernière fois que je passai en voiture devant le campement, il était toujours là, avec armes et bagages, vieillards, femmes et enfants, bien à l’abri, sur un terrain spacieux, aimablement convié à y séjourner par le propriétaire du lieu.