pierre guerrini

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Billet de blog 26 novembre 2011

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Les beaux yeux des Mots

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Compte à rebours pour les quatre représentations de Mots-Dire ou Maudire, au théâtre La Jonquière, mis en scène par Olindo Cavadini, à qui on doit l'absolument délicieux " Une liaison pornographique " au théâtre de poche, " La Gaîté Montparnasse ", plein comme un oeuf tout au long des représentations, et, au sortir desquelles, tout un chacun savait avoir renoué, par la grâce de l'impromptu permanent et savamment agencé de sa mis en en scène, tout aussi enlevée qu'une partition de Chopin, interprétée par Alfred Brendel et tout aussi joliment subtile que ses mélodies les plus mélancoliques qui s'en viennent bruisser à la surface de l'être et le bouleverser en profondeur, avec cette sensation, parfois presque oubliée, perdue, égarée dans les méandres de cette folie engendrée par ce sentiment de déréliction constante et généralisée d'une société qui bat de l'aile, qui appelle au secours, monde dégingandé et inconstant de quidams esseulés, qui s'en vont de ginguois leur bonhomme de chemin bien inégal et très hasardeux sous l' assommoir ravageur des monstruosités permanentes dont leur quotidien s'affuble, et, qui le travestissent sous des atours sans attraits et sans gloire, lugubres et déshumanisés, que l'aventure est au coin de la rue, et la joie aussi, la joie avec, et la vie, la vie et ses espoirs, avec tous ses devenirs, à portée de la main, à nouveau de mise, la vie avec ses promesses, ses intensités, toutes ses intensités, ses possibles, tous ses possibles, et même toutes les féeries inespérées et les arcs en ciel pourtant improbables de ces contes d'enfants qui font resplendir leurs yeux et frémir tout intérieurement et de façon insondable, leur âme. C'est Charles Dullin qui disait qu'il y a toujours un enfant qui écoute en chacun de nous, et, Jean Renoir qui faisait dire à l'un de ses personnages plein d'humanité et de sagesse à celui dont le coeur, d'amour malheureux, se consumait, " Un jour, tu t'apercevras que la fille de ta concierge a de beaux yeux " .

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